Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) a réaffirmé samedi à Addis-Abeba le respect des frontières existant au moment de l’accession des pays africains à l’indépendance, tel que déclaré solennellement dans la résolution 16 du Caire de 1964 sur le règlement négocié des différends frontaliers et souligné dans l’acte constitutif de l’UA.
Dans un communiqué adopté lors de sa 930ème réunion, en commémoration de la journée africaine des frontières, le CPS rappelle la pertinence inaltérable de la résolution du Caire qui a mis en exergue le nécessaire respect de l’intangibilité des frontières comme vision pertinente des pères fondateurs de l’organisation panafricaine et aussi un investissement des indépendances dans la prévention des conflits.
Le rappel du CPS est d’une importance capitale au moment où la colonisation du territoire du Sahara occidental par le Maroc met à l’épreuve ce principe fondamental de l’ancêtre de l’Union africaine, OUA.
Le CPS réaffirme “le principe de l’Union africaine du respect des frontières existant lors de l’accession à l’indépendance et le principe de l’interdiction du recours à la force ou à la menace de recours à la force entre les Etats membres de l’Union, conformément à l’article 4 (b) et (f), de l’Acte constitutif de l’UA, ainsi que d’autres instruments et décisions pertinents de l’UA”, relève l’organe décisionnel de l’UA dans son communiqué.
Et rappelle encore la résolution 1069, adoptée par le Conseil des ministres de l’OUA lors de sa 44ème session, tenue à Addis-Abeba, en juillet 1986, qui a insisté sur le règlement négocié des différends frontaliers ainsi que sur l’engagement partagé de poursuivre la délimitation et la démarcation des frontières en tant que piliers de la paix, de la sécurité dans le continent.
Le CPS se félicite, par ailleurs, “du rapport préliminaire de la Commission de l’UA sur la mise en œuvre du programme frontières de l’Union africaine (PFUA) de janvier 2019 à mars 2020, qui fournit des informations sur l’état de mise en œuvre du programme par les Etats membres avec le soutien de la Commission de l’UA, ainsi que de la communication de l’Ambassadeur Smail Chergui, Commissaire à la paix et à la sécurité, à l’occasion de la commémoration de la Journée africaine des frontières, dans le cadre de la Feuille de route principale de l’UA sur faire taire les armes en Afrique”.
Le Conseil, dont la présidence est assurée actuellement par l’Algérie, “déclare attendre avec intérêt un continent doté de frontières sûres, pacifiques, prospères et intégrées, qui promeuvent la paix, la sécurité, la stabilité et le développement socio-économique”, soulignant que “la paix et la sécurité en Afrique sont intrinsèquement liées à la bonne gouvernance des frontières”.
Il met en relief “la nécessité d’un engagement et d’une collaboration continus entre les Etats membres et les Communautés économiques régionales ainsi que les mécanismes régionaux afin d’assurer que toutes les frontières africaines soient délimitées d’ici 2022, conformément à la période de mise en œuvre stipulée par le PFUA sur la délimitation et la démarcation des frontières”, appelant la Commission de l’UA à continuer d’aider les Etats membres, à leur demande, à délimiter et à démarquer leurs frontières lorsque cela n’a pas encore été fait, afin de respecter l’échéance du PFUA de 2022.
Le communiqué insiste sur “le règlement pacifique des différends frontaliers”, qui devrait contribuer de manière significative à la prévention structurelle des conflits en Afrique et, dans ce contexte, il encourage les Etats membres à continuer de promouvoir des relations pacifiques et de bon voisinage.
Soulignant l’importance pour les Etats membres d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies nationales de gouvernance des frontières, conformément à la stratégie de l’UA pour une meilleure gouvernance intégrée des frontières, le CPS salue par la même occasion toutes les initiatives de coopération transfrontalière en évolution dans diverses parties du continent.
Et se félicite des contributions du PFUA à la réponse globale de l’UA à la pandémie de COVID-19 en Afrique, entre autres, en aidant les Etats membres et les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux dans leurs efforts visant à lutter contre la pandémie à travers la coopération transfrontalière et la stabilisation des zones frontalières.
Source APS