La production du vaccin anti-Covid19 se fera en partenariat avec la Russie pour une fabrication locale du “Sputnik V”, a affirmé samedi à Alger le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, précisant que la production sera assurée exclusivement par le groupe pharmaceutique public “Saidal”.
“Le Fonds russe d’investissement direct (RDIF) qui exploite la commercialisation du vaccin russe “Sputnik V” développé par l’Institut de recherche d’épidémiologie et de microbiologie (Gamaleya), avait déjà fixé, depuis trois mois, certains pays disposant de capacités pour la production de ce vaccin, dont l’Algérie pour la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord)” , a indiqué M. Benbahmed dans une déclaration à l’APS, rappelant que la demande mondiale croissante sur les vaccins poussent les pays fabricants à délocaliser la production pour répondre à la demande mondiale.
“Nous avons de notre côté répondu il y a dix jours favorablement à ce choix”, a fait savoir le ministre pour qui, cette décision “a été prise après plusieurs concertations entre le ministère de l’Industrie pharmaceutique et l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) et experts de Russie, représentant le RDIF et l’Institut Gamaleya”.
“Des concertations au termes desquelles, une plateforme technique nous a été fournie, comprenant les données techniques indispensables à la fabrication du vaccin et qui sont à l’étude actuellement entre les experts algériens et leurs homologues russes, à l’effet de déterminer les étapes de production, ainsi que les moyens matériels et humaines devant être mis en place, dans le but de lancer la production locale du vaccin”, a ajouté le ministre.
A ce titre, ” le partenariat se fera entre le RDIF et le Groupe pharmaceutique public ‘Saidal’ qui a été choisi exclusivement pour la production de ce vaccin, et ce au vu des moyens techniques et humains dont il dispose”, a précisé le ministre qui affirme que Saidal possède les capacités de production du vaccin à partir de la matière première qui sera fournie par la partie russe.
Les deux parties, russe et algérienne, veulent produire la matière première en Algérie, ce qui fera de ce vaccin, un produit 100% local, a fait savoir le ministre.
Pour ce faire, ce partenariat algéro-russe sera fera en deux étapes. La 1e est ” la production locale à partir de la matière première devant être fournie par la partie russe, ensuite la production de la matière première en Algérie, puis la production locale de ce vaccin dans son entier”, a expliqué M. Benbahmed qui note que ” la production de la matière première grâce à la technique biotechnologie, sera une première en Algérie et dans le continent africain”.
L’Algérie a été choisie pour le transfert de cette technologie et la production du vaccin, car étant un pays ami de longue date et un partenaire économique de la Russie, a expliqué le ministre.
Pour concrétiser le projet, le ministre a fait état de l’installation, la semaine dernière, de deux commissions, la première devant se charger de l’organisation des moyens industriels pour le lancement de la production, tandis que la deuxième aura à traiter le volet biotechnologie et les intrants nécessaires à la production de la matière première. Les deux commissions travaillant en collaboration avec les experts russes pour la mise en place de la plateforme de production.
Réaliser la sécurité sanitaire nationale avec une production locale
Pour ce qui est de la technique de biotechnologie, le ministre a affirmé que “l’objectif du transfert et de la maitrise de cette technologie en Algérie ne concerne pas seulement la production de la matière première du vaccin mais contribuera aussi, dans l’avenir, à produire d’autres vaccins et des médicaments qui représentent entre 30 et 40 % du marché international des produits pharmaceutiques. “Le Groupe SAIDAL sera en mesure d’amorcer une nouvelle ère de l’industrie pharmaceutique”, a-t-il ajouté.
Concernant les délais de lancement de la production du vaccin “Sputnik V” en Algérie, le ministre a précisé “s’il s’agit de la production locale du vaccin à partir de la matière première assurée par le côté russe, nous pouvons l’entamer dans les quelques mois prochains, contrairement à la fabrication de la matière première en Algérie qui nécessite du temps”, soulignant “dans les deux cas, notre objectif est de commencer la production dans les plus brefs délais”.
Quant aux quantités de vaccin à produire localement, le ministre a fait savoir que “l’objectif est de produire des quantités suffisantes pour couvrir la demande nationale”, ajoutant que “la maitrise de la biotechnologie permettra de réaliser la sécurité sanitaire avec une production locale et nous allons produire des vaccins selon la demande”.
La maitrise de cette technique permettra à l’Algérie d’accéder au réseau international de la production des vaccins développés”, a mis en avant le ministre, rappelant que “l’institut russe de microbiologie est parmi les centres internationaux de développement des différents vaccins et que le vaccin “Sputnik V” a prouvé son efficacité à l’échelle mondiale”.
Outre la couverture de la demande nationale, le ministre a fait savoir que le secteur prévoit l’exportation du vaccin”, ajoutant que “le côté russe s’est fixé l’objectif de permettre à l’Algérie de couvrir une zone géographique regroupant plusieurs pays qui seront définis avec l’accord des deux parties”.
Source APS