L’Observatoire international Western Sahara Resource Watch (WSRW) a mis en garde les sociétés Cesari Fertilizantes (Cefértil) et Copebras au Brésil contre l’utilisation du phosphate en provenance du Sahara occidental occupé en violation du droit international.
L’organisation WSRW qui a retracé l’itinéraire des navires transportant des cargaisons de phosphate en provenance des territoires sahraouis occupés jusqu’au port de Santos, situé dans l’Etat de S?o Paolo dans le sud du Brésil et vers un site industriel à Cubato, a indiqué avoir observé depuis juillet 2019 plusieurs expéditions de phosphate naturel du Sahara Occidental vers le Brésil pour en faire des engrais.
En juillet 2019, le vraquier Orient Tribune a jeté l’ancre dans les ports de Salvador et d’Antonina. En octobre 2019, le Wulin a accosté à Santos. Rien qu’en 2020, trois expéditions, transportant conjointement environ 100 000 tonnes de phosphate naturel du Sahara Occidental ont rejoint le Brésil, a relevé le WSRW.
A cet effet, le groupe brésilien Cesari, propriétaire de Cefértil et Copebras, une filiale du groupe chinois China Molybdenum (CMOC), ont été interpellés dans une lettre par l’Observatoire sur la nature de leurs activités et la destination des cargaisons, mettant en garde contre la commercialisation et l’utilisation des produits en provenance des territoires occupés du Sahara occidental compte tenu de son statut non-autonome.
“Le commerce du phosphate du Sahara occidental est très controversé. Les Nations unies considèrent le Sahara occidental un territoire non autonome sans puissance administrante. Comme stipulé par la Cour internationale de justice (CIJ) et réitérée dans quatre arrêts consécutifs de la Cour européenne de justice, le Maroc n’a ni souveraineté ni mandat international pour administrer le territoire”, lit-on dans la missive de l’Observatoire envoyé en Janvier dernier.
WSRW s’est toutefois réjouie que plusieurs grands producteurs négociants d’engrais agricoles ont déclaré qu’ils ne souhaitaient pas être associés à la production de phosphate au Sahara occidental occupé, citant la société Cefértil qui a répondu ne pas utiliser de phosphates sahraouis pour ses formulations.
“En plus de cela, nos contrats d’industrialisation et de stockage contiennent des clauses spécifiques dans lesquelles le client est responsable de l’origine du produit”, a précisé la société.
Parmi les questions posées par WSRW, dans sa lettre à Cefértil, figurait celle de savoir si les engrais produits dans les locaux de la société pouvaient porter une ou plusieurs autres marques que “Mosaic”.
“Mosaic Fertilizantes confirme avoir le Groupe Cesari / Cefértil comme partenaire dans les activités industrielles et d’entreposage et non comme fournisseur de matières premières”, a écrit Mosaic. “La société confirme qu’elle n’est pas d’accord avec l’utilisation de matières premières provenant de l’extraction illégale et […] est conforme à toutes les normes de santé et de sécurité, exigeant la même conformité de tous ses partenaires commerciaux “.
En 2015, The Mosaic Company a informé qu’elle n’importerait plus de phosphate du Sahara occidental. Cette position a été confirmée à WSRW en 2015.
L’Onbservatoire sahraoui a rappelé que CP SA, (société publique marocaine de phosphate) qui exploite illégalement la mine de phosphate du Sahara Occidental, a ouvert un bureau au Brésil en 2010.
Source APS