Sahara occidental: l’Allemagne insiste sur la nomination urgente d’un nouvel Emissaire onusien
Le Ministre d’Etat allemand chargé de l’Europe, M. Michael Roth, a exprimé le regret du gouvernement allemand quant au statut quo dans lequel se trouve le conflit au Sahara occidental, tout en soulignant que la vacance du poste de l’Emissaire onusien pour le Sahara occidental sape les succès universellement reconnus de l’ancien envoyé spécial, l’allemand Horst Koehler.
Dans sa réponse à une question posée par un député du parti de gauche radicale “Die Linke”, en l’occurrence M. Heik Hansel, membre du Bundestag du Land de Bade-Wurtemberg, relative au conflit du Sahara occidental, M. Michael Roth, a exprimé le regret du gouvernement fédéral allemand quant au statut quo dans lequel se trouve ce conflit, tout en soulignant que la vacance du poste de l’Envoyé Spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental sape les succès universellement reconnus de l’ancien envoyé spécial, l’allemand Horst Koehler.
Le ministre allemand a, par ailleurs, précisé que le Gouvernement Fédéral insiste régulièrement, lors des discussions avec ses partenaires au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU, “sur la nécessité de nommer, dans les plus brefs délais, un nouvel Envoyé spécial et œuvre en vue d’étendre le mandat de la MINURSO d’un an pour lui permettre de mener à bien sa mission qui est celle de préparer le référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui”.
Pour rappel, le 15 octobre passé le représentant de l’Allemagne aux Nations unies, Gunter Sutter, a vivement réclamé au Conseil de sécurité la nomination urgente d’”un nouvel envoyé personnel” du Secrétaire général de l’ONU, en remplacement de Horst Koehler, et ce “avant la fin de l’année”.
Il a assuré que l’impasse entretenue “affecte le peuple sahraoui qui souffre de la persistance de ce conflit”.
Le Conseil de sécurité a décidé vendredi de proroger pour une durée d’un an le mandat de MINURSO.
Par 13 voix pour et deux abstentions (La Russie, et l’Afrique du Sud), le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2548 (2020), qui appelle les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
L’’Afrique du Sud appelle au respect de la légalité internationale
L’Afrique du Sud a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU, à rester fidèle à la légalité internationale lorsqu’il s’agit d’élaborer une résolution sur le Sahara occidental, rappelant que le mandat principal de la Minurso est la tenue d’un référendum libre et équitable sur l’autodétermination du peuple sahraoui.
Dans une explication écrite concernant son abstention lors du vote vendredi de la résolution 2548 (2020) portant renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO), l’Afrique du Sud a estimé que “le Conseil de sécurité ne devrait jamais permettre que la légalité internationale soit renversée par la réalité politique. Cela saperait le fondement même du système international”.
En fait, l’explication sud-africaine estimait que “le texte actuel ne reflète pas les réalités actuelles sur le terrain” concernant notamment les droits de l’Homme, la situation humanitaire, sécuritaire et politique au Sahara occidental occupé.
L’Afrique du Sud, a jugé les méthodes de travail du Conseil de sécurité sur le dossier du Sahara occidental “partiales” et “peu transparentes”.
Il s’agit, pour le pays africain, d’”une tendance inquiétante étant donné qu’il est du devoir du Conseil de sécurité d’aider objectivement les parties à progresser vers un règlement négocié et mutuellement acceptable et de traiter les intérêts et les préoccupations des deux parties de manière équilibrée et égale”, accusant certains pays d’”imposer des projets de résolution et rejeter les contributions des Etats membres”.
L’Afrique du Sud a également souligné que “c’est le seul mandat qui ne tient pas compte des points de vue, en particulier des Etats membres africains, qui sont exclus du Groupe des amis du Sahara occidental.
A cet égard, contrairement à d’autres résultats du Conseil, il n’y a pas encore eu de réelle tentative de parvenir à un compromis sur les paragraphes litigieux afin que nous puissions être assurés d’un texte équilibré reflétant les vues de tous les membres du Conseil. Soyons clairs, il n’y a aucune tentative de parvenir à un consensus”, clame l’Afrique du Sud.
Le texte rappelle, en outre, que “l’Afrique du Sud appuie le mandat principal de la Minurso, tel qu’établi dans la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité et toutes les résolutions ultérieures et la tenue d’un référendum libre et équitable sur l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”.
A cet effet, l’Afrique du Sud propose à nouveau une visite du Conseil de sécurité dans le territoire sahraoui occupé pour évaluer la situation sur le terrain à même de sortir de l’impasse politique actuelle que connaît la question sahraouie, d’après le texte.
D’un autre côté, le pays a estimé que “le Sahara occidental ne devrait pas être traité différemment et requiert également l’attention du Conseil”.
A cet égard, l’Afrique du Sud “propose également à l’organe principal de l’ONU une coordination plus formelle avec l’Union africaine sur le Sahara occidental”.
S’agissant de la nomination d’un nouvel Envoyé personnel, “l’Afrique du Sud appuie pleinement les efforts du Secrétaire général pour trouver “un candidat approprié”.
Le Conseil de sécurité a décidé vendredi de proroger pour une durée d’un an le mandat de MINURSO.
Par 13 voix pour et deux abstentions (La Russie, et l’Afrique du Sud), le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2548 (2020), qui appelle les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
La Namibie réaffirme son soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui
La Namibie a réitéré son soutien au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, soulignant l’urgence de la mise en œuvre “inconditionnelle” de toutes les résolutions de l’ONU et décisions de l’Union africaine (UA) devant garantir l’organisation d’un référendum au Sahara occidental.
S’adressant à la Commission des Politiques Spéciales et de décolonisation (quatrième commission) de l’Assemblée générale des Nations Unies, la mission permanente namibienne auprès de l’ONU, a réaffirmé que “la position de la Namibie reste une question de principe, celle de soutenir le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance”.
Sur le continent africain, rappelle la représentation diplomatique namibienne dans une allocution, “la décolonisation complète est encore inachevée, le peuple du Sahara occidental n’étant pas encore en mesure d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, malgré des appels clairs dans ce sens dans les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU”.
A cet égard, la délégation namibienne, a souligné, une fois de plus, “l’urgence de la mise en œuvre inconditionnelle de toutes les résolutions de l’ONU et décisions de l’UA, en particulier le plan de règlement de 1991 dans le but d’organiser un référendum libre au Sahara occidental devant permettre une solution positive, pacifique et permanente, qui répond aux aspirations et à la volonté du peuple sahraoui”.
A ce propos, la délégation a exprimé sa préoccupation par rapport au fait que “certains Etats membres ne semblent pas fermement résolus à respecter et appliquer pleinement les résolutions du Conseil de sécurité dans le cas du Sahara occidental”.
Aussi, n’a pas manquer de fustiger “les tentatives de l’Etat occupant de proposer une solution unilatérale, sans le consentement du peuple sahraoui”, assurant que celles-ci, “ne manqueront pas d’entraîner un conflit prolongé (au Sahara occidental)”.
A cette occasion, les diplomates namibiens, ont appelé à “des pourparlers directes entre le Maroc et le Front Polisario de bonne foi, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité”.
Par la même, ils ont appelé une fois de plus à la nomination rapide par le Secrétaire Général de l’ONU d’un nouvel Envoyé personnel, afin de faciliter la relance du processus de paix.
En tant qu’ancienne colonie, la Namibie a mis l’accent sur le rôle central joué par l’Organisation des Nations Unies et la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation dans la décolonisation de tant de pays, lit-on dans l’allocution. “Alors que nous revenons sur les réalisations des 75 dernières années depuis la création de l’ONU, nous célébrons le fait que plus de 80 anciennes colonies ont rejoint la famille des Nations après avoir obtenu leur indépendance en tant que nations libres”, rappelle-t-on.
“Personne n’a aucune forme de domination sur nous et par conséquent, nous pouvons nous représenter comme des égaux. Nous avons fait grandir cette famille de 51 membres en 1945 à 193 Etats membres au cours des 75 dernières années”, a-t-on soutenu.
Et de rappeler: Alors que le monde continue à célébrer le 75e anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, “n’oublions pas un instant que malgré les progrès phénoménaux que nous avons accomplis, 60 ans après l’adoption de la résolution 1514 qui consacre le principe du droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance de tous les peuples coloniaux, il existe encore 17 Territoires non-autonomes (NSGT) aspirant à la réalisation de leur droit à l’autodétermination, à la liberté et à l’indépendance”.
Le Zimbabwe réitère son appui à l’autodétermination du peuple sahraoui
Le Zimbabwe a réitéré son appui à l’autodétermination du peuple sahraoui, appelant l’Assemblée générale de l’ONU à rejeter les tentatives de certaines parties de dévier le conflit du Sahara occidental de son cours tel qu’elle l’avait établi dans sa résolution sur la décolonisation.
S’exprimant mardi devant la Commission des Politiques Spéciales et de décolonisation (quatrième commission) des Nations Unies, le représentant permanent du Zimbabwe auprès de l’ONU, Frederick Mussiwa Makamure Shava, a réaffirmé l’appui de son pays au droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance conformément à la résolution 1514 de l’Assemblée générale de 1960. “Nous demandons donc vigoureusement aux puissances administrantes de prendre les mesures nécessaires pour faciliter l’autodétermination des peuples des 17 territoires non autonomes”.
Le diplomate zimbabwéen a jugé “préoccupant que 57 ans après la décision sur le statut de non-autonome du territoire sahraoui et 44 ans après le début du conflit du Sahara occidental en 1976, tous les efforts visant à trouver une solution pacifique ont jusqu’à présent échoué”.
A cet effet, “l’Assemblée générale des Nations Unies devrait rejeter les tentatives de certaines parties de dévier la décolonisation du Sahara occidental de son cours tel qu’établi par la résolution de l’Assemblée générale sur la décolonisation”, a-t-il préconisé.
Frederick Mussiwa Makamure Shava, a rappelé dans ce sens, qu’après approbation par les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, du Plan de règlement élaboré conjointement par les Nations Unies et l’Organisation de l’unité africaine (OUA), le Conseil de sécurité des Nations Unies avait créé, sous son autorité, la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) en avril 1991. Cette mission avait été créée pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit légitime à l’autodétermination et à l’indépendance par le biais d’un référendum libre, juste et impartial.
“Il est triste que vingt-neuf (29) ans plus tard, la MINURSO n’ait pas été en mesure d’organiser un référendum et que le peuple du Sahara occidental attend toujours une occasion d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination”, a-t-il regretté.
“Les enfants nés dans les camps de réfugiés au début du conflit sont devenus des adultes alors que le peuple du Sahara occidental continue de demander l’aide des Nations Unies pour faciliter leur autodétermination”, s’est-il indigné.
Compte tenu des souffrances prolongées du peuple sahraoui dans les territoires occupés et dans les camps de réfugiés, le représentant du Zimbabwe, a dit que sa délégation ne dispose d’autres choix que d’”insister sur l’urgence de parvenir à une solution pacifique, juste et durable de la question du Sahara occidental”.
A cet effet, il a appelé le Conseil de sécurité à “appliquer ses résolutions et à prendre toutes les mesures à sa disposition pour mettre fin à l’occupation illégale de certaines parties du Sahara occidental et insister pour la tenue d’un référendum d’autodétermination sans délai, conformément aux décisions de l’Union africaine et les résolutions des Nations Unies”.
Il a demandé, en outre, aux Nations Unies d’”assumer pleinement leurs responsabilité de protéger les droits de l’Homme au Sahara occidental et de préserver l’intégrité territoriale du territoire”, invitant à ce titre, le Conseil de sécurité à “inclure la surveillance des droits de l’homme et des enquêtes sur ce sujet dans le mandat de la MINURSO”.
Par conséquent, il demande au Conseil de sécurité “de veiller à ce que la MINURSO maintienne son impartialité et son indépendance et opère conformément aux principes et règles de base du maintien de la paix des Nations Unies”.
A cette occasion, la mission du Zimbabwe demande également au Secrétaire général de nommer sans tarder un nouvel Envoyé personnel pour poursuivre le processus de paix suite à la démission de M. Horst Kohler en mai 2019.
En conclusion, le diplomate zimbabwéen a appelé les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, à reprendre les négociations directes sans conditions comme demandé par le Conseil de sécurité dans ses résolutions pertinentes.
Source APS