Le Représentant du Front Polisario aux Nations unies, Sidi Mohamed Omar, a dénoncé vendredi le recours constant du Maroc au “chantage” dans la mise en œuvre des résolutions onusiennes sur la question sahraouie, soutenant que la seule voie recherchée par Rabat est “l’irrésolution indéfinie du conflit” au Sahara occidental.
Face à l’échec du Conseil de sécurité notamment à assurer la mise en œuvre de ses résolutions sur le Sahara occidental, M. Sidi Omar a indiqué, dans une déclaration à l’APS, que “la seule solution recherchée par le régime marocain est l’irrésolution indéfinie du conflit alors qu’il persiste dans ses vaines tentatives de normaliser son occupation illégale de certaines parties du Sahara occidental”.
Il a également pointé du doigt “le recours constant du Maroc au chantage” et à la politique des “menaces vides comme moyen de dissimuler le fait qu’elle n’a aucune volonté politique réelle” de parvenir à une solution pacifique et durable du conflit conformément aux résolutions de l’ONU et à sa doctrine sur la décolonisation.
“Le processus de paix parrainé par les Nations Unies au Sahara occidental, lancé en 1991, est maintenant complètement paralysé en raison de l’obstructionnisme du Maroc, d’une part, et de la tendance de certaines parties au sein du Conseil de sécurité et du Secrétariat de l’ONU à lier l’ensemble du processus de paix à la nomination d’un nouvel envoyé personnel, de l’autre, qui n’est qu’un prétexte pour ne prendre aucune action ou initiative à cet égard”, a-t-il souligné.
Quant au retard dans la nomination d’un nouvel envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental en remplacement de l’ancien président allemand, Horst Köhler, qui a démissionné en mai 2019, M. Sidi Omar a affirmé que la principale raison est “les conditions préalables” que le Maroc s’est fixées concernant les candidats potentiels.
Dans ce contexte, le diplomate sahraoui a réaffirmé la position du Polisario selon laquelle “la nomination d’un nouvel émissaire onusien n’est pas une fin en soi”.
Le régime marocain “n’aurait pas survécu sans le soutien” de la France
Concernant le rôle de la France dans le conflit, M. Sidi Omar a relevé que “ce n’est un secret pour personne que la France a soutenu le régime marocain diplomatiquement et militairement depuis le début de son occupation illégale du Sahara occidental le 31 octobre 1975”.
“En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la France continue de soutenir le Maroc au sein du Conseil”, a-t-il enchainé. Et d’ajouter: “On peut dire, avec confiance, que s’il n’y avait pas eu la France en premier lieu, le régime marocain n’aurait pas survécu à toutes ces années et n’aurait pas osé se lancer dans ses aventures expansionnistes dans la région ou avoir une attitude arrogante et récalcitrante vis-à-vis du processus de paix de l’ONU au Sahara occidental”.
Par conséquent, indique M. Sidi Omar, la France “porte aujourd’hui une plus grande responsabilité”, non seulement pour contribuer, en vertu de ses responsabilités de membre permanent du Conseil de sécurité, à une solution juste et durable du conflit du Sahara occidental, mais aussi “pour les souffrances humanitaires et les violations flagrantes du droit humanitaire résultant du conflit et sa menace potentielle pour la sécurité et la stabilité régionales”.
Le Polisario déterminé dans sa lutte contre l’occupation
Quant à la position du Front Polisario concernant le processus de paix de l’ONU au Sahara occidental, le diplomate a rappelé que le Front a annoncé sa décision de reconsidérer son engagement dans le processus de paix dans son ensemble suite à l’adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 2494 du 30 octobre 2019.
Il a indiqué, à cet égard, que la décision était l’expression du “rejet catégorique” de la série de déviations qui ont spécifiquement caractérisé l’approche du Secrétariat de l’ONU et du Conseil de sécurité concernant la question du Sahara occidental dans le contexte de processus de paix “depuis sa création jusqu’à nos jours”.
“Nous réaffirmons que le Front Polisario ne peut jamais accepter la clémence de l’ONU à l’égard de la soumission honteuse de la MINURSO (Mission de l’ONU pour le référendum au Sahara occidental) aux restrictions du Maroc”, a-t-il appuyé, précisant que “la raison d’être” du Front Polisario, en tant que mouvement de libération nationale, seul et légitime représentant du peuple sahraoui, réside dans la défense des droits sacrés du peuple sahraoui.
Le peuple sahraoui, sous la direction du Front Polisario, “est maintenant déterminé, plus que jamais, à poursuivre sa lutte de libération par tous les moyens légitimes jusqu’à la réalisation de ses droits légitimes et inaliénables à l’autodétermination, à l’indépendance et à la consolidation de la souveraineté sur l’ensemble du territoire de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD)”.
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Source APS