Des députés du Parlement européen ont appelé mercredi le gouvernement espagnol, dans une lettre adressée au Premier ministre Pedro Sanchez, à accélérer le processus de décolonisation au Sahara occidental et d’assumer ses responsabilités historiques et juridiques envers le peuple sahraoui.
Les eurodéputés ont indiqué dans la lettre que la récente décision de la Cour suprême qui a établi que le fait d’être né au Sahara occidental avant 1975 ne donne pas droit à la nationalité espagnole d’origine, est “un autre déni de l’Espagne de la responsabilité historique et juridique et de son occupation pendant de nombreuses années du Sahara occidental qui était sa 53e province et avait des représentants à la législature (Curtis), avant que Madrid ne les ait délibérément divisés et livrés illégalement au Maroc”, dans le cadre des accords de Madrid du 14 novembre 1975.
D’autre part, la lettre évoquait la décision historique de la Cour internationale de Justice de La Haye en 1975, qui a jugé que le Maroc ne détenait pas la souveraineté sur le territoire du Sahara occidental, qui a été réaffirmée par le Département juridique des Nations Unies en 2002 sous une autre forme, c’est-à-dire que “l’Arrangement de Madrid n’a pas transféré la souveraineté du Sahara occidental, ni accordé à aucun des signataires le statut de puissance administrante, situation que l’Espagne ne peut pas transférer unilatéralement parce qu’elle contredit la réalité juridique et politique”.
Les députés européens ont exprimé leur ferme condamnation de cette décision, qui “reflète les intentions politiques claires, derrière elle, contre le peuple sahraoui et la question de la décolonisation au Sahara occidental”, exigeant que “le Premier ministre prenne la responsabilité de cette étape et prenne toutes les mesures pour y répondre en commençant par des efforts visant à établir des relations diplomatiques de haut niveau avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD), puis l’octroi de la nationalité espagnole aux descendants de l’ancienne colonie espagnole (Sahara occidental), comme cela s’est produit dans des cas antérieurs (…)”.
Ils ont également renouvelé leur appel au gouvernement espagnol pour qu’il “soutienne les réfugiés sahraouis et assure la protection nécessaire aux citoyens dans les territoires occupés, en particulier aux prisonniers politiques détenus dans les prisons marocaines qui souffrent de torture systématique et de mauvaises conditions de détention, en particulier à la lumière de la terrible propagation du virus Corona dans un certain nombre de prisons”.
Les eurodéputés ont également réitéré leur appel pour “le déploiement des efforts suffisants pour contribuer à l’appui de la MINURSO dans la mise en œuvre de son mandat d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, comme le stipule la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité”.
Mardi, le parti politique espagnol Podemos a réitéré son “soutien inconditionnel” à la lutte légitime du peuple sahraoui pour son autodétermination, appelant l’Etat espagnol à “promouvoir l’établissement de relations diplomatiques de haut niveau” avec la RASD et de s’acquitter de ses responsabilités historiques envers les Sahraouis.
Dans sa déclaration, Podemos a souligné que “l’Etat espagnol est tenu de promouvoir l’établissement de relations diplomatiques de haut niveau avec la RASD, et la prolongation du mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), afin qu’elle acquière des compétences dans la protection et la promotion des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels de la population sahraouie”.
“De Podemos, nous soutenons l’autodétermination du peuple sahraoui, reconnue dans les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et dans les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies pour une solution juste et pacifique par référendum”, a soutenu la formation politique, dirigée par Pablo Iglesias Turrion, dans la déclaration publiée pour mettre fin aux fausses informations colportées par des médias marocains et selon lesquelles la formation aurait changé de position concernant la cause sahraouie.
Source APS