L’Afrique du Sud appelle à la nomination rapide d’un nouvel envoyé personnel de l’ONU au Sahara occidental
Le représentant permanent de l’Afrique du Sud auprès des Nations Unies, Xolisa Mabhongo, a appelé à l’accélération de la nomination d’un nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, réaffirmant le soutien de son pays au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément aux résolutions de l’ONU.
“Notre soutien à la lutte du peuple du Sahara occidental pour l’autodétermination repose sur les principes de la décolonisation, de la promotion des droits de l’homme, de la légalité internationale et de la stabilité et de la sécurité du continent africain”, a déclaré, mercredi, M. Mbohongo, lors du débat général conjoint de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission), dont les travaux ont débuté mardi 14 octobre.
A cet égard, le diplomate sud-africain a mis l’accent sur la nécessité pour les Nations Unies de “faciliter la tenue du référendum pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination conformément au mandat attribué à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) il y a exactement 31 ans”.
“Malheureusement, cela ne s’est pas encore produit”, a-t-il regretté, soulignant toutefois, qu'”il demeure impératif que le référendum envisagé ait lieu pour permettre au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit à l’autodétermination”.
M. Nbohongo, a, en outre, appelé l’ONU à “assumer pleinement sa responsabilité de protéger les droits humains au Sahara occidental occupé” et demandé au Conseil de sécurité “de veiller à ce que la MINURSO, (qui doit être renouvelée ce mois-ci par le Conseil de sécurité), conserve son impartialité et son indépendance”.
Aussi, ajoute le diplomate, “l’Afrique du Sud souhaite encourager le Secrétaire général à accélérer le processus de nomination de l’Envoyé personnel au Sahara occidental”. Il s’agit d’après lui, d’”un mécanisme important des Nations Unies qui relancera le dialogue entre les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, pour reprendre les négociations directes comme l’a demandé le Conseil de sécurité dans ses résolutions pertinentes”.
Cela, explique-t-il, “est essentiel pour garantir que l’élan créé par les efforts louables” de l’ancien Envoyé personnel des Nations Unies, Horst Kohler, lors du cycle de négociations de Genève en décembre 2018 et mars 2019, ne soit “mis aux oubliettes de l’histoire”. De fait, il a jugé “le travail du Comité spécial de la décolonisation (Comité des 24) demeure d’autant plus important pour réaliser ces nobles aspirations”.
En effet, pour l’intervenant, “l’existence du colonialisme et de l’occupation sous quelque forme ou manifestation que ce soit, y compris l’exploitation économique, est incompatible à la fois avec la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et avec la Déclaration universelle des droits de l’homme, comme le stipule la Charte des Nations Unies”.
“Il est donc regrettable qu’il reste 17 territoires non autonomes qui n’ont pas encore exercé leur droit à l’autodétermination, près de six décennies après l’adoption de la résolution 1514 de l’Assemblée générale”, a-t-il encore soutenu.
“L’Afrique du Sud attache une grande importance à la question de la décolonisation et félicite pleinement le Comité spécial sur la mise en œuvre de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux pour ses efforts visant à faire face au sort de ceux qui vivent encore sous domination coloniale et étrangère”, a-t-il affirmé.
En conclusion, le représentant de l’Afrique du Sud a exhorté la communauté internationale à “s’engager pleinement en faveur de l’élimination totale du colonialisme dans toutes ses formes et manifestations, tout en appelant l’Organisation des Nations Unies à contribuer plus efficacement à cette fin”.
Le Liechtenstein fustige les lenteurs dans la désignation d’un nouvel envoyé personnel au Sahara occidental
Le représentant permanent du Liechtenstein auprès des Nations-Unies, Georg Sparber, a déclaré que les Etats devraient travailler “de bonne foi” avec l’ONU pour réaliser les promesses d’autodétermination au Sahara occidental, jugeant “inacceptable” les lenteurs dans la désignation d’un nouvel envoyé personnel dans le territoire sahraoui occupé.
Intervenant mercredi lors du débat général conjoint de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) dont les travaux ont débuté mardi, 14 octobre, M. Sparber a indiqué que “les Etats devraient travailler de bonne foi avec l’ONU pour réaliser les promesses d’autodétermination existantes. Il n’est pas acceptable qu’il n’y ait pas eu d’Envoyé personnel au Sahara occidental depuis plus d’un an, ne serait-ce que pour le peuple sahraoui lui-même “.
Le diplomate affirme, à cette occasion, que son pays “reste prêt à travailler avec tous les Etats qui recherchent une résolution durable des conflits, la fin du colonialisme et la réalisation de l’autodétermination”, rappelant dans ce sens que son pays “s’est engagé il y a longtemps à défendre le principe d’autodétermination, le thème de sa première initiative à l’ONU”.
Et de poursuivre que l’autodétermination est une “condition préalable pour que les peuples déterminent librement leur statut politique, jouissent pleinement de leurs droits humains et poursuivre librement leur développement économique, social et culturel”.
Cette année, soutient-il, “lorsque les représentants des territoires non autonomes (NSGT) sont absents, il nous incombe peut-être encore plus de réfléchir à la meilleure façon de les aider à exercer leur droit à l’autodétermination, comme le stipule la Déclaration sur les relations amicales entre Etats”.
Dans ce contexte, il a rappelé que l’année 2020 marque la dernière année de la troisième décennie internationale pour l’éradication du colonialisme (2011-2020), et à cet effet, “la prise de décision libre et éclairée des peuples concernés doit être notre maître d’œuvre”.
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
Source APS