L’ONU a félicité samedi le peuple malien pour la réunion historique du Comité de suivi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger (CSA), abritée pour la première fois par la ville de Kidal, constituant une “dynamique positive” et une importante étape lors de laquelle les Maliens ont confirmé leur attachement à la concrétisation de la paix dans leur pays.
Cette rencontre de haut niveau, qui a été présidée par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, à Kidal (nord malien), a réuni six ministres maliens, la direction des mouvements signataires et la Médiation internationale, représentée à haut niveau.
“Le Secrétaire général félicite le peuple malien pour la réunion historique du Comité de suivi de l’Accord (CSA) pour la Paix et la Réconciliation qui s’est tenue à Kidal, au Mali, le 11 février”, a déclaré dans un communiqué, son porte-parole, Stéphane Dujarric. “C’est la première fois qu’une réunion du CSA a lieu à l’extérieur de Bamako depuis la signature de l’Accord de paix en 2015”, a-t-il poursuivi.
“Le Secrétaire général salue ce nouvel élan et la confiance croissante entre les parties signataires”, a indiqué M. Dujjaric. “Il encourage les parties signataires à poursuivre cette dynamique positive en traduisant les engagements pris en actions pour que le peuple malien puisse bénéficier des dividendes de la paix”, a-t-il ajouté.
Dans le même sillage, la représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU pour la Minusma (Mission multidimentionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), Mbaranga Gasarabwe, a signalé, dans un tweet, au lendemain de la réunion, que les participants à la rencontre ont abordé des questions très concrètes, incluant le retour des services de l’Etat à Kidal, et les services sociaux de base (eau, éducation, santé).
Les acteurs internationaux et régionaux ont salué à l’occasion “les grands efforts” menés par l’Algérie pour assurer le retour et le maintien de la stabilité au Mali, réaffirmant l’impérative application effective de l’accord de paix et de réconciliation, “le seul et unique choix” pour rétablir la paix et la stabilité.
Les Maliens se sont réjouis “des résultats obtenus” en matière de la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation grâce à l’accompagnement constant de la médiation internationale conduite par l’Algérie, à la faveur du Comité de suivi de l’application de l’accord “qui n’a ménagé aucun effort pour maintenir l’équilibre de ce processus”.
Le ministre malien de la Réconciliation, Ismaël Wagué, s’est d’ailleurs engagé lors de la réunion à Kidal, à faire en sorte de concrétiser sur le terrain les termes de l’accord signé en 2015 entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Il a également annoncé un nouveau processus dit de DDR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion) prévoyant l’intégration, à terme, des groupes armés dans l’armée malienne.
Le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, a souligné jeudi que la réunion du Comité de suivi de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, à Kidal, constitue un évènement inédit qui “donnera une forte impulsion” au processus de paix et de réconciliation parrainé par l’Algérie, en coopération avec la communauté internationale représentée par le Comité”.
L’Algérie félicite les Maliens pour cette avancée majeure
L’Algérie, pays voisin, chef de file de la médiation internationale et présidente du CSA, a félicité samedi le Gouvernement malien, les mouvements signataires et les membres de la Médiation internationale pour la tenue de la cinquième consultation de haut niveau du CSA à Kidal, la toute première réunion délocalisée du Comité depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
L’Algérie “se réjouit que cet important événement ait été abrité au siège du Gouvernorat de Kidal, sous le drapeau malien et en présence des membres du Gouvernement malien et des partenaires du Mali”, a indiqué le ministère des Affaire étrangères dans un communiqué, soulignant que “c’est là un indice palpable du retour à la normale dans les régions du nord du Mali au bénéfice des Maliens en général et de la population de ces régions frontalières à l’Algérie, symbole de la fraternité algéro-malienne”.
C’est également “un signe d’avancée majeure sur le chemin de la paix et de la réconciliation que les frères maliens ont tracé ensemble avec l’appui de leurs partenaires depuis Alger il y a déjà près de six ans”, a soutenu le ministère, indiquant que “c’est enfin une autre marque d’attachement renouvelé à la mise en œuvre de l’Accord, qui demeure le cadre idoine pour un retour durable de la stabilité au Mali”.
Le CSA a réaffirmé, lors de sa 5ème réunion de haut niveau à Kidal, la pertinence de l’Accord d’Alger en tant que “cadre idoine pour restaurer durablement la paix et consolider la réconciliation au Mali dans le plein respect des fondements républicains de l’Etat malien et des valeurs ancestrales de vivre-ensemble et de solidarité qui ont toujours sous-tendu la société malienne dans toute sa diversité”.
A l’issue des travaux, les participants ont réaffirmé la pertinence de l’Accord d’Alger “en tant que cadre idoine pour restaurer durablement la paix et consolider la réconciliation au Mali.
Ils ont appelé tous les acteurs maliens à “saisir la courte période de transition actuelle pour réussir la bataille qu’il mène pour la paix, la sécurité et le développement dans leur pays”, les encourageant à “continuer à privilégier la voie du dialogue et du renforcement de la confiance, du sens de responsabilité et de l’esprit de compréhension et du compromis et de s’abstenir de toute initiative non concertée susceptible de miner le climat de confiance qui règne en son sein”.
Dans ce sens, la communauté internationale a également été exhortée à “poursuivre son accompagnement crucial au Mali durant cette phase de transition pour qu’il puisse mener le processus de paix à bon port, au bénéfice du Mali et des Etats de la région”.
L’accord de paix et de réconciliation au Mali paraphé le 1 mars 2015 à Alger a été obtenu après cinq rounds de dialogue, engagé en juillet 2014 sous la conduite de la médiation internationale, dont l’Algérie était le chef de file.
Les parties maliennes, gouvernement et groupes politico-militaires du nord malien, s’étaient engagés, en vertu de cet accord, à éliminer définitivement les causes profondes de l’instabilité au Mali et à promouvoir “une véritable” réconciliation nationale fondée sur une réappropriation de l’histoire à travers une unité nationale respectueuse de la diversité humaine de la nation malienne.
Source APS