Le renforcement de l’action diplomatique du pays, en privilégiant une démarche fidèle aux fondements de l’Etat algérien, à savoir la voie du dialogue pour le règlement des conflits et crises régionales, a été le cheval de bataille du président de la République Abdelmadjid Tebboune, dès son investiture à la magistrature suprême.
La diplomatie algérienne a marqué sa présence dans les efforts de règlement de nombreux conflits en Afrique, notamment dans la région, comme la Libye, le Mali et le Sahara Occidental, en participant à des sommets internationaux ou en échangeant directement avec les acteurs concernés. Il s’agissait pour l’Algérie de reconquérir la place qui a toujours été la sienne.
En janvier dernier, le président Tebboune avait participé à la Conférence de Berlin sur la Libye. Une rencontre, tenue à l’initiative de la chancelière allemande, Angela Merkel, au cours de laquelle le président algérien avait mis l’accent sur le rôle joué par ce qu’il a qualifié ” d’ingérence négative” dans la recrudescence de la violence en Libye, appelant la communauté internationale, notamment les membres du Conseil de sécurité, à assumer leurs responsabilités pour assurer la paix et la sécurité dans ce pays tout en respectant son intégrité nationale et sa souveraineté territoriale.
L’Algérie a également participé, par visio-conférence, à la 75ème session ordinaire de l’Assemblée générale (AG) de l’Organisation des Nations unies, tenue en septembre dernier.
Concernant la situation au Mali, le président Tebboune a appelé au respect de l’Accord de paix et de réconciliation nationale, issu du processus d’Alger qui, selon lui, “demeure le cadre idoine pour relever les défis de la gouvernance politique et du développement économique dans ce pays “. C’est le même cadre qui fut d’ailleurs prôné lors du dernier Sommet africain sur “Faire taire les armes” pour le règlement de la crise malienne.
“Le processus d’Alger” désigne les négociations menées, en 2015, dans la capitale algérienne entre des représentants de la République du Mali et la Coordination des mouvements de l’Azawad. Négociations qui ont donné lieu à la signature d’un accord de paix au mois de mai de la même année, à Bamako.
Réagissant aux annonces de normalisations avec Israël faites par les Emirats et Bahrein, Abdelmadjid Tebboune a exprimé son soutien au peuple palestinien et son droit à l’autodetermination.
Quelques mois plus tard, Sabri Boukadoum, le chef de la diplomatie algérienne, participera aux travaux de la 21ème session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA). Une rencontre tenue, en visioconférence, quelques semaines seulement après la reprise des affrontements armés, le 13 novembre dernier, entre le régime marocain et le Front Polisario.
“Face aux graves développement de la situation au Sahara occidental, notre organisation continentale, qui a joué un rôle constructif dans l’élaboration et l’adoption du plan de règlement onusien, ne peut pas rester en marge”, a-t-il déclaré exhortant l’UA à prendre pleinement ses responsabilités. Une position qui a porté ses fruits puisque le dossier du Sahara occidental, géré depuis 2018, par trois pays africains (Troïka) a été repris, en décembre, par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine, comme le souhaitait l’Algérie.
Le grand retour de l’Algérie
Les efforts déployés par la diplomatie algérienne n’ont pas manqué d’attirer l’attention des observateurs les plus avertis. Ainsi, dans son édition d’octobre dernier, le mensuel d’analyse politique, économique, sociale et culturelle “Afrique-Asie” a parlé du “grand retour de l’Algérie sur la scène internationale”.
“Ceux qui avaient parié sur le repli de l’Algérie sur elle-même suite à une année de Hirak, une crise économique générée par la chute des prix des hydrocarbures et la pandémie du covid-19, auront été pour leurs frais”, indique le mensuel dans un dossier consacré à l’Algérie.
L’article a rappelé que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a entamé, après son investiture à la tête de la magistrature suprême, la mise en œuvre des réformes structurelles qu’il avait inscrites dans son programme de campagne, surtout, la révision de la Constitution, affirmant que désormais “la machine à réformer est en marche”.
La visite, en octobre dernier, du secrétaire à la Défense américain, Mark Esper, “la première d’un aussi haut responsable américain depuis 2006 (Visite de Donald Rumsfeild)” a été considéré par le mensuel comme une preuve du retour de l’Algérie sur la scène internationale.
La politique adoptée par le président de la République accorde une importance particulière au volet économique de la diplomatie. C’est ainsi que dès le mois de février, le président a annoncé la création de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (ALDEC), un organisme à “vocation africaine”, dédié au renforcement de la coopération entre l’Algérie et les pays voisins, notamment ceux de la région du Sahel.
Toujours sur le plan africain, des discussions ont été engagés entre l’Algérie et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au sujet des possibilités de coopération sur les plans économique et commerciaux mais également sécuritaire et politique.
L’Algérie présente actuellement sur plusieurs fronts diplomatiques entend occuper de nouveau sa position de pays incontournable sur le plan régional et dont la diplomatie brille à l’échelle internationale.
Source APS