L’Algérie a plaidé mercredi à Genève pour l’application intégrale du plan de paix des Nations unies pour le Sahara occidental afin de régler la crise des déplacements forcés dans ce territoire occupé, à travers “le retour librement consenti” des réfugiés sahraouis.
Intervenant lors de la 71ème session du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés (ExCom/HCR), qui se tient à Genève du 5 au 9 octobre en cours, Mehdi Litim, chargé d’affaires auprès de la mission algérienne à Genève, a rappelé que l’Algérie “accueille depuis quarante-cinq (45) ans les réfugiés du Territoire non- autonome du Sahara occidental dans les camps prés de Tindouf”, l’une des situations les plus prolongées au monde.
“La solution durable pour y remédier passe par le retour librement consenti des réfugiés sahraouis,dans le cadre de l’application intégrale du Plan de paix des Nations unies pour le Sahara occidental, qui garantit au peuple sahraoui le droit de déterminer librement son avenir”, a-t-il souligné.
“Ce Plan de paix représente un package cohérent, interdépendant et indissociable visant à mettre fin au conflit du Sahara occidental, qui constitue la cause profonde de ce déplacement forcé”, a-t-il poursuivi, précisant à cet égard, que “le recensement des réfugiés sahraouis est une opération faisant partie intégrante de ce Plan, ce qui la distingue de l’enregistrement préconisé dans d’autres situations de réfugiés”.
Dans l’intervalle, l’Algérie continue de s’acquitter de ses obligations de protection et d’assistance, et de faciliter l’exécution des programmes humanitaires en faveur des réfugiés sahraouis, en étroite collaboration avec ses partenaires internationaux, a indiqué M. Litim.
Cette année, ces efforts et cette collaboration ont permis de prémunir ces réfugiés de la propagation de la pandémie de COVID-19. “Nous saisissons cette occasion pour renouveler nos remerciements aux donateurs pour leur soutien et leur générosité, qui permettent d’alléger les difficultés de ces réfugiés”, a-t-il dit dans ce contexte.
“Nous saluons également le HCR pour l’organisation de visites régulières, au profit des donateurs,dans les camps prés de Tindouf”, a ajouté M. Litim, précisant que ces visites “permettent, non seulement de donner plus de visibilité aux vulnérabilités auxquelles sont exposés ces réfugiés, mais également de confirmer le bien-fondé et l’intégrité de cette opération, ainsi que la gestion de ces camps dans le respect des règles du HCR en la matière”.
Toutefois, a-t-il déploré, cette opération souffre d’un sous-financement chronique. Cette année encore, elle n’est financée qu’à hauteur de 44%.
Ce sous-financement “demeure une source de préoccupation, car il affecte sévèrement les besoins des réfugiés sahraouis, dont le nombre a significativement augmenté ces dernières années”, a-t-il relevé.
A cet effet, Mehdi Litim a renouvelé l’appel de l’Algérie lancé au HCR pour “tenir officiellement compte des conclusions de l’étude commune inter-agences de mars 2018, dont le rapport final intitulé “les Réfugiés Sahraouis à Tindouf, Algérie: Population Totale des Camps” arrête le chiffre de 173.600 réfugiés sahraouis.
“Nous exhortons tout aussi fortement le HCR à procéder à la publication de l’évaluation des vulnérabilités, qui devait compléter cette étude, en décembre 2018″, a-t-il poursuivi avant de réitérer l'”hommage appuyé de l’Algérie au HCR pour l’engagement constant dont il fait preuve, malgré un contexte difficile, au service des réfugiés et des autres personnes déplacées de force”.
Source APS