L’Algérie a plaidé, lundi, au non du Groupe africain à Genève pour le renforcement des capacités humanitaires des pays africains, soulignant l’urgence de s’attaquer aux causes profondes des déplacements forcées par le biais de “solutions globales, durables et inclusives”.
“Il est particulièrement impératif de protéger et de renforcer les capacités humanitaires des pays africains qui, malgré le fardeau supplémentaire qui pèse sur leurs économies, continuent de faire preuve de solidarité envers les personnes déplacées de force, dans la tradition africaine d’hospitalité et de générosité”, a déclaré l’Algérie au cours de la 71e session du Comité exécutif du Programme du Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
La Mission permanente d’Algérie auprès de l’Office des Nations -Unies à Genève, a noté dans sa déclaration au nom du Groupe africain lue par le chargé d’affaires Mehdi Litim, le sous-financement des activités du HCR en Afrique, soulignant que “le niveau actuel de financement n’est pas proportionnel au nombre de personnes relevant de son mandat dans la région”.
Dans cette déclaration ” le Groupe africain a noté avec une “profonde inquiétude” le sous-financement enregistré dans le budget final pour 2019″.
Le manque de financement a affecté, regrette aussi la mission d’Algérie à Genève, de ” nombreux programmes de protection et d’assistance en Afrique”.
“Il est clair que, sans les ressources budgétaires requises, la réponse sera en deçà de l’exigence minimale pour les populations qui dépendent de l’aide humanitaire”, a-t-elle affirmé, tout en reconnaissant l’engagement politique fort, manifesté par les pays africains pour accroître les possibilités de solutions durables pour les personnes déplacées de force.
A ce propos, le Groupe africain a réitéré son ” appel à la communauté internationale pour garantir un financement adéquat et flexible au profit des opérations du HCR en Afrique, appelant à doter les pays africains de “plus grandes opportunités économiques pour aider et protéger les personnes déplacées de force”.
S’attaquer aux causes profondes des déplacements forcés
Selon la déclaration du groupe africain, la pandémie de la COVID-19 a démontré ” l’importance du Pacte Mondial sur les Réfugiés en tant qu’outil essentiel pour relever les défis globaux.
Le Groupe s’est dit, à ce titre, “fortement attaché” à ce Pacte, exhortant la communauté internationale à ” œuvrer à la concrétisation du principe du partage des charges et des responsabilités”.
A ce propos, le Groupe a soutenu que ” le contexte actuel ne devrait pas se limiter à la lutte contre une pandémie. Il est, en effet, tout aussi urgent de s’attaquer aux causes profondes des déplacements forcés par le biais de solutions globales, durables et inclusives”.
Dans ce sillage, à réitéré sa position sur la nécessité pour la protection internationale d’inclure des dispositions de stabilité pour permettre aux personnes déplacées de force de préserver leur dignité et d’apporter des solutions durables aux situations prolongées”, afin qu’elle ne deviennent pas un ” phénomène familier normalisé”.
S’agissant du rapatriement volontaire, le Groupe africain a réaffirmé que cette option “demeurait la solution durable préférée pour les réfugiés”.
Dans le même contexte, l’Algérie s’est félicitée au nom du groupe africain des ” accords tripartites” signés en 2019, avec certains pays africains, afin de faciliter le rapatriement volontaire des réfugiés, ainsi que du soutien apporté aux rapatriés pour faciliter leur intégration dans la société, regrettant toutefois la baisse de 46% du rapatriement volontaire en 2019.
Le groupe africain a salué aussi “les efforts déployés par le HCR pour prévenir et mettre fin à l’apatridie. Notant avec inquiétude que le nombre d’apatrides a atteint 4,2 millions fin 2019, il a estimé qu’il restait beaucoup à faire pour mettre fin à l’apatridie d’ici 2024.
Les déplacements forcés, “une menace sérieuse”
La délégation algérienne a exprimé, en outre, au nom du groupe africain sa “vive préoccupation” face à la tendance croissante des déplacements forcés dans le monde touchant désormais plus de 1 % de l’humanité.
“Le Groupe africain demeure profondément préoccupé par la tendance croissante des déplacements forcés dans le monde. Nous sommes attristés de constater que des millions de personnes traversent encore mers et déserts pour fuir les conflits, les tensions politiques et les effets dévastateurs des catastrophes naturelles”, a-t-elle souligné dans la même déclaration.
Il y a selon les divers rapports publiés cette année, note la Mission permanente d’Algérie, “pas moins de 86,5 millions de personnes relevaient du mandat du HCR jusqu’à fin 2019, soit plus de 1% de l’humanité”.
Ces chiffres alarmants ont été aggravés en 2020, selon la déclaration, “par la pandémie de la COVID-19, qui pose des défis à la protection des réfugiés et des autres personnes relevant du mandat du HCR”.
“Cette situation demeure une menace sérieuse, en particulier dans les zones affectées par les conflits, les tensions politiques et les catastrophes naturelles”, a-t-elle fait remarquer.
Par ailleurs, la délégation algérienne a noté avec satisfaction que “la crise sanitaire mondiale n’a pas affaibli la détermination du HCR à se tenir aux côtés des réfugiés, des déplacés internes et des pays d’accueil”, appelant toutefois l’Organisation à “continuer de travailler avec toutes les parties prenantes concernées pour veiller à ce que les réfugiés et les autres personnes relevant de son mandat aient accès, sans discrimination, aux services de base et aux traitements”.
“Il est particulièrement impératif de protéger et de renforcer les capacités humanitaires des pays africains qui, malgré le fardeau supplémentaire qui pèse sur leurs économies, continuent de faire preuve de solidarité envers les personnes déplacées de force, dans la tradition africaine d’hospitalité et de générosité”, a-t-elle soutenu.
Source APS