L’Algérie a appelé, lors de l’audience accordée, lundi, par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au Président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, M. Fayez El-Serraj, la communauté internationale et le Conseil de sécurité en particulier à “assumer leurs responsabilités pour imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye”.
“Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a reçu, lundi 6 janvier, le Président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, M. Fayez El-Serraj”, a indiqué un communiqué de la Présidence de la République, ajoutant que “la rencontre s’est tenue en tête à tête puis a été élargie aux délégations des deux pays”.
Tenue dans une conjoncture sensible, suite à l’aggravation de la situation sécuritaire en Libye, la rencontre a permis aux “deux Présidents d’échanger les vues sur les outils et moyens idoines pour l’accélération du rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays frère”.
Ces entretiens ont été l’occasion pour le Président de la République de rappeler “la position constante de l’Algérie vis-à-vis de la crise libyenne, une position qui repose essentiellement sur le principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats”.
Le Président de la République a réitéré la nécessité “de trouver une solution politique à cette crise qui garantisse l’unité de la Libye, de son peuple et de son territoire ainsi que sa souveraineté nationale, loin de toute ingérence étrangère”.
Cette position “s’est cristallisée, dès le déclenchement de la crise libyenne, par la défense de l’unité territoriale libyenne dans les fora internationaux et à tous les niveaux, par les aides octroyées au peuple libyen frère, qui est l’expression de l’amitié que lui porte le peuple algérien ainsi que le devoir de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui lui incombe envers ce peuple frère, et par l’engagement de l’Algérie au respect des principes du droit international”.
Le chef de l’Etat a réitéré son attachement “à préserver la région de toute ingérence étrangère, compte tenu des menaces qui pèsent sur les intérêts des peuples de la région, sur l’unité de leurs Etats et sur la sécurité et la paix dans la région et dans le monde”.
“L’Algérie appelle la communauté internationale, particulièrement le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités afin d’imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye et exhorte les belligérants à mettre fin à l’escalade”, a-t-il dit.
Et d’ajouter: “l’Algérie appelle également les parties étrangères à cesser d’alimenter cette escalade et d’accorder aux parties belligérantes leur soutien militaire, matériel et humain, et plaide pour le respect de la légalité internationale afin de faciliter la reprise du dialogue pour parvenir à une solution politique à la crise”.
“L’Algérie appelle la Communauté internationale à assumer ses responsabilités pour imposer un cessez-le-feu immédiat et mettre un terme à cette escalade militaire qui fait, chaque jour, davantage de victimes… Ainsi, l’Algérie dénonce avec force les actes de violence dont le récent massacre ayant fait près de 30 étudiants à l’Ecole militaire de Tripoli, un acte criminel, voire un crime de guerre. Partant, l’Algérie considère la capitale libyenne Tripoli comme une ligne rouge à ne pas franchir”.
De tels actes “ne servent et ne serviront pas le peuple libyen frère. C’est pourquoi l’Algérie qui a toujours insisté sur le dialogue au lieu de l’usage de la force, exhorte, encore une fois, les frères libyens à faire preuve de sagesse et à emprunter la voie du dialogue, loin de toute pression étrangère afin de parvenir à une solution approuvée par le peuple libyen, une solution qui lui assure sécurité, stabilité et prospérité”.
Pour sa part, M. Fayez El-Serraj a adressé ses remerciements à l’Algérie pour ses positions fraternelles constantes vis-à-vis de la crise libyenne, réitérant sa pleine confiance dans les efforts qu’elle déploie en vue d’atténuer l’escalade, en soutenant la solution politique”.
Source APS