Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a appelé mardi le Conseil de la paix et la sécurité (CPS) de l’Union africaine à unir ses efforts avec les Nations Unies pour aider le gouvernement intérimaire en Libye à concrétiser les priorités de son plan d’action, dont la tenue d’élections inclusives le 24 décembre prochain.
“En tant qu’organe décisionnel permanent de l’UA chargé de la prévention, la gestion et la résolution des conflits, notre Conseil est appelé à contribuer aux efforts en cours visant à consolider les acquis et à maintenir l’élan positif”, a déclaré M. Boukadoum, à l’ouverture de la réunion ministérielle du CPS présidée par l’Algérie, consacrée à la situation en Libye.
“Plus précisément, nous devons unir nos efforts avec les Nations Unies pour mieux aider le gouvernement libyen d’unité nationale à atteindre les priorités clés de son plan d’action” dans les différents domaines à savoir: politique, sécuritaire et socio-économique, a-t-il précisé.
Sur le plan politique, M. Boukadoum a affirmé que la tenue d’élections inclusives le 24 décembre reste l’objectif principal, invitant, à ce titre, l’organisation panafricaine à aligner ses efforts sur cet objectif commun et à apporter sa contribution pour assurer le succès de ce processus ainsi que la réconciliation nationale et la réunification des institutions libyennes.
Pour le volet sécuritaire, ” la pleine mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu, signé le 23 octobre 2020, y compris le retrait des combattants et mercenaires étrangers, l’application de l’embargo sur les armes (imposé) le Conseil de sécurité de l’ONU, et le déploiement effectif du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu de surveillance (conduit par la Libyens), est primordial si nous voulons préserver la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye”, a insisté le chef de la diplomatie algérienne au cours de son intervention.
S’agissant du volet socio-économique, M. Boukadoum a soutenu que , “sans la restauration de l’économie, la satisfaction des besoins fondamentaux et la résolution de la situation humanitaire, la paix ne peut être durable”.
Par conséquent, a-t-il ajouté, le gouvernement libyen mérite davantage de soutien dans ses efforts pour améliorer la vie des Libyens, faire face aux conséquences de la pandémie de la Covid-19 et protéger les réfugiés et les migrants.
Félicitant les acteurs libyens pour leur engagement constructif et détermination à rétablir l’unité et la paix dans leur pays après des années de conflit et d’ingérences étrangères, le ministre a rappelé les nombreux progrès significatifs accomplis depuis la mise en place en 2014, par le Forum de dialogue politique libyen sous les auspices de l’ONU, du premier gouvernement unifié, jusqu’à l’approbation en avril dernier (par la résolution 2570) de la composante de surveillance du cessez-le-feu de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL).
Bien que, le cessez-le-feu soit toujours en vigueur, selon M. Boukadoum la situation exige une attention soutenue de la communauté internationale.
Il a estimé que “malgré ces développements encourageants, de nombreux défis restent à relever en raison d’une décennie d’instabilité qui a causé des blessures internes profondes et graves”.
Selon le ministre, “des efforts supplémentaires sont nécessaires pour s’attaquer de manière globale aux tensions militaires, politiques et économiques qui ont alimenté la crise en Libye”.
Sabri Boukadoum a présidé mardi la réunion ministérielle du CPS sur la Libye, en présence des membres du Conseil, du Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité à l’UA, Bankole Adeoye, et de l’envoyé spécial du SG de l’ONU pour la Libye Jan Kubis.
Source APS