Le deuxième round des réunions du Comité militaire libyen mixte “5+5” se tient mardi, à Genève, afin d’œuvrer pour le respect et le maintien d’un cessez-le feu durable, en vigueur en Libye depuis le 12 janvier, sur fond d’appels à mettre fin aux violences dans ce pays.
Dans un communiqué, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a appelé les parties participantes à ces réunions “au sens de la responsabilité au sérieux et à un esprit constructif lors des travaux de la commission”, exhortant les différentes parties libyennes “à saisir et à évaluer l’occasion de façon positive”.
Les Nations Unies ont exprimé l’espoir de transférer un message “responsable et sérieux” aux prochaines négociations politiques libyennes du 26 février, à travers les négociations militaires, selon l’organisation onusienne.
Les participants à la réunion du Comité international de suivi de la Conférence de Berlin sur la Libye, ont appelé les belligérants dans ce pays à maintenir la trêve actuelle et à accélérer les négociations concernant un cessez-le-feu permanent, réaffirmant leur engagement à mettre en œuvre les conclusions de la Conférence de Berlin du 19 janvier.
Les belligérants libyens se sont mis d’accord, durant la semaine écoulée à Genève, au terme de la première session de pourparlers, sur la nécessité de poursuivre leurs discussions à partir de mardi, en vue d’aboutir à un cessez-le feu durable en Libye.
“La bonne volonté ayant animé les deux parties lors de cette première session en vue d’aboutir à un cessez-le feu a motivé la MANUL de proposer une nouvelle date pour la poursuite des pourparlers”, avait indiqué l’ONU dans un communiqué.
Lors de la première session des pourparlers, les parties libyennes ont admis la nécessité de transformer la trêve en vigueur en un cessez-le-feu durable, mais il reste quelques “points de divergence”, avait auparavant indiqué l’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé.
Ces pourparlers impliquent cinq officiers supérieurs nommés par le gouvernement libyen d’union nationale reconnu par l’Onu (GNA), dirigé par Fayez Serraj, et cinq officiers supérieurs nommés par l’armée nationale libyenne (ANL), dirigée par Khalifa Haftar.
La commission militaire a été l’un des résultats de la conférence de Berlin, visant la consolidation du cessez-le-feu en vigueur en Libye et une réconciliation inter-libyenne.
Des appels à mettre fin aux violences en Libye
La réunion du Comité militaire libyen mixte “5+5” coïncide avec des appels incessants pour œuvrer au maintien d’un cessez-le feu durable.
Lors de la réunion du Comité international de suivi de la Conférence de Berlin sur la Libye tenue dimanche, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a réitéré la position de l’Algérie sur le règlement de la crise libyenne en insistant sur “une solution qui ne peut être que politique”, mettant “en exergue la capacité des frères libyens à dépasser leurs divergences sans ingérence extérieure”.
M.Boukadoum a également lancé un appel pour un appui de la communauté internationale aux efforts visant à permettre au peuple libyen de sortir de cette crise, “qui affecte durement ce pays voisin et dont l’impact se fait ressentir bien au-delà de ses frontières”.
Ont également pris part à cette réunion, les ministres des Affaires étrangères de Chine, d’Egypte, de France, d’Allemagne, d’Italie, de Russie, de Turquie, de Tunisie, de la République de Congo, des Emirats arabes unis, du Royaume-Uni et des Etats-Unis d’Amérique, outre des représentants de haut rang des Nations Unies, de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE) et de la Ligue des Etats arabes.
Les participants se sont félicités des progrès accomplis par Ghassane Salamé dans la mise en œuvre rapide des conclusions de Berlin, tout en accueillant favorablement la première réunion du Comité militaire mixte “5 + 5”, dirigé par la MANUL, du 3 au 8 février, à Genève.
Pour sa part, le chef de la délégation de l’UE en Libye, Alan Bugeja, a appelé lundi les parties en conflit en Libye à mettre fin aux violences qui secouent actuellement le pays, à “faire passer en premier, les intérêts du peuple libyen”, et “à s’engager sincèrement dans le processus entamé par la Conférence de Berlin”.
“C’est la seule manière de résoudre le conflit actuel, et de reprendre un processus de réconciliation indispensable pour la paix, la stabilité, la liberté et la prospérité”, ajoute le communiqué.
Par ailleurs, l’UE a décidé lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères, lundis à Bruxelles, le déploiement fin mars, d’une nouvelle mission navale à l’est des côtes de la Libye pour empêcher les livraisons d’armes aux belligérants de ce pays.
Ce conflit armé en Libye a fait des milliers de morts et de blessés, et contraint plus de 150.000 civils à fuir leur foyer.
Source APS