Le président du Cabildo insulaire, l’organe de gouvernement de l’île de Grande Canarie (Espagne), Antonio Morales, a demandé au gouvernement espagnol et aux Nations unies de “cesser de regarder dans l’autre sens” et d’appliquer le mandat de l’ONU pour organiser le référendum d’autodétermination au Sahara occidental pour mettre fin à l’oppression marocaine contre le peuple sahraoui.
Le responsable a fait cette déclaration en présence du représentant du Front Polisario en Espagne, Abdullah Arabi, et le conseiller de la solidarité internationale, Carmelo Ramirez, lors de l’ouverture de l’exposition sur les dix ans du démantèlement brutal par les forces d’occupation marocaine du camp de Gdeim Izik, que le visiteur peut voir dans le vitrine du Cabildo jusqu’au 4 mars, selon l’agence de presse sahraouie (SPS). Cela coïncide en effet avec le 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
De son côté, le représentant du Front Polisario a, une nouvelle fois, rappelé que le peuple sahraoui a opté pour la voie pacifique comme le prouve son attente depuis 29 ans, de l’organisation du référendum d’autodétermination promis par les Nations unies. M. Aarabi a dénoncé le fait que la Minurso devienne un moyen de “garantir l’occupation illégale du territoire, le pillage des ressources naturelles et la violation des droits de l’homme par le Maroc”.
De même, M. Arabi a critiqué l’inaction internationale et surtout de l’Espagne face à ce conflit qui a conduit à la reprise de la lutte armée entre le Front Polisario et le Maroc à un peu plus d’une centaine de kilomètres des îles Canaries, ajoutant que “cette instabilité se maintiendra tant que le peuple sahraoui n’accédera pas à l’indépendance”.
De son coté, Ramirez a expliqué que l’exposition “Dix ans de Gdeim Izik: Le camp de la dignité” se concentre sur l’implantation, il y a dix ans, de 8 000 tentes à quinze kilomètres d’El-Ayoune occupée où 25 000 Sahraouis réclamaient la liberté jusqu’à ce qu’ils soient violemment démantelées par l’armée d’occupation marocaine.
Il note que les photographies et leurs légendes décrivent comment le démantèlement violent du camp de la dignité a cédé la place à une période de répression qui s’est étendue à l’ensemble du territoire occupé, et d’arrestation des militants sahraouis, dont une vingtaine a fini en prison après un simulacre de procès qui a abouti à huit condamnations à perpétuité et onze autres allant de 20 à 30 ans.
L’évènement s’ouvre sur une affiche avec les visages des 36 prisonniers civils sahraouis détenus arbitrairement dans les prisons marocaines, dont la libération a été exigée à l’occasion aussi bien par le Cabildo que par les autorités sahraouies.
Source APS