
Les présidents des Groupes parlementaires représentants les partis majoritaires à l’Assemblée populaire nationale (APN) se sont félicités, mercredi, du contenu de la déclaration de politique générale du Gouvernement et ont salué les réalisations accomplies ces dernières années, tandis que les partis de l’opposition ont souligné la conjoncture politique du pays, appelant à tirer les enseignements des marches pacifiques qu’ont connues plusieurs régions du pays et prendre en charge les revendications des jeunes.
Pour le président du groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN), Mohamed Bouabdallah, les acquis réalisés lors des deux dernières décennies sont connues de tous, et ont été rendues possibles grâce à la clairvoyance du président de la République qui a fait part de son intention de poursuivre le projet de développement à travers une conférence nationale unificatrice prévue s’il venait à être élu.
Cependant, le député n’a pas manqué de citer certaines lacunes à pallier, mettant en avant l’impératif de prévenir le phénomène de corruption qui ronge les économies de plusieurs pays.
A ce propos, M. Bouabdallah a fait savoir que sa formation politique soutenait “toute revendication garantie par la Loi, l’Algérie étant un pays de libertés”, mettant en garde contre “les discours défaitistes diffusés notamment en milieu de jeunes”, et appelant à faire prévaloir l’intérêt général et hisser le niveau du discours afin de renforcer davantage la cohésion nationale.
De son côté, le président du Groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND), Fouad Benmerabet a affirmé que son parti, et eu égard à toutes les réalisations accomplies depuis l’arrivée du président Bouteflika au pouvoir, sera mobilisé afin de concrétiser l’idée de la continuité car étant le seul moyen garantissant l’avenir de la patrie et assurant le changement calme dicté par la prochaine conjoncture.
Le même député a considéré que le mouvement pacifique enregistré au niveau de certaines wilayas exprimait “le sérieux et la place de la démocratie pluraliste notée ainsi que la place qu’occupe la liberté d’expression garantie par la Constitution”.
Concernant les messages envoyés par les jeunes aspirant à des perspectives en accord avec les contextes de la conjoncture, il a estimé que la Conférence nationale de consensus à laquelle a appelé le président de la République, sera une étape pour évaluer les réformes et dégager une feuille de route en faveur d’un changement serein et productif.
De son côté, le député Tahar Chaoui, président du Groupe parlementaire du parti de Tajamoua Amal El Djazair (TAJ), a affirmé que le contenu de la Déclaration de politique générale et les méthodes suivies aux fins de prise en charge des priorités et des besoins des citoyens, renfermait des “indices positifs”.
M.Chaoui a cité, à ce titre, les chiffres relatifs aux projets réalisés, lors de la même période qui sont, pour sa formation politique, ” des prémices qui suscitent optimisme et espoir”.
TAJ “salue également les efforts en matière de sécurité, stabilité et quiétude qui sont le fruit de la Réconciliation nationale instaurée par le président de la République”.
A son tour, M. Lamine Osmani, le président du Groupe parlementaire des indépendants, a appelé “tous les enfants de la Patrie, y compris l’opposition, à faire prévaloir le dialogue en faveur de la stabilité”,affirmant qu'”opter pour la continuité ou le changement ne peut être fait que par la voie des urnes”.
Evoquant la Déclaration de politique générale, M. Osmani a estimé qu’elle avait été caractérisée par le langage des chiffres et qu’elle renfermait, tous les indices qui dessinent la vision stratégique.
Le président du Groupe parlementaire des indépendants, considère que le véritable pari résidait en les modalités, à même de moderniser l’Etat algérien, le plus tôt possible, se félicitant, par la même occasion, de la stabilité sécuritaire du pays, ainsi que des résultats obtenus dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
Evoquant la Déclaration de politique générale, M. Osmani a indiqué que cette déclaration était étayée de chiffres car elle prévoit tous les indicateurs qui retracent une vision stratégique.
Le président du groupe parlementaire des indépendants estime que le vrai enjeu réside en la manière de moderniser l’Etat algérien à l’avenir, saluant, à cette occasion, la stabilité sécuritaire du pays ainsi que les résultats enregistrés dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
== L’opposition salue le caractère pacifique des marches et appelle à en tirer des leçons ==
D’autre part, le président du groupe parlementaire du Front El Moustakbal, El Hadj El Ghouti a souligné que le gouvernement s’est contenté uniquement “d’évaluer la période de 1999 à ce jour”, une période qu’il a considérée comme “un objectif politique qui ne relève pas de la responsabilité du Gouvernement ni de sa compétence”, ajoutant qu’il était “préférable de se focaliser sur les engagements présentés dans le cadre du parlement et le degré de leur mise en oeuvre sur le terrain”.
Le député Lakhdar Bouheroud du MSP a indiqué que le débat autour de cette déclaration devait avoir lieu fin 2018 mais cette question s’est transformée en “une campagne électorale préalable dans laquelle sont utilisés les institutions de l’Etat”.
“Il ne s’agit pas d’une Déclaration de politique générale du Gouvernement comme prévue par la Constitution, mais plutôt d’une Déclaration électorale”, a-t-il noté, ajoutant qu’elle contenait certains points mentionnés dans le programme du candidat, Abdelaziz Bouteflika tels que la Conférence nationale unificatrice.
Pour sa part, le président du groupe parlementaire de l’Union Ennahda-Adala-Bina, Slimane Chenine a insisté sur les manifestations pacifiques que connaissent les différentes régions du pays, appelant les députés à “prendre les mesures susceptibles d’apaiser la situation et de semer l’espoir”.
Il a proposé également “la constitution d’un Gouvernement regroupant toutes les formations politiques qui aura pour mission de veiller sur le pays en cette conjoncture”.
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, répondra jeudi matin aux questions des députés de l’APN dans le cadre du débat de la Déclaration de politique générale. Les députés du Front des forces socialistes (FFS) ont boycotté la séance de débat.