La révision exceptionnelle des listes électorales en prévision des élections législatives du 12 juin prochain sera clôturée mardi, une opération qui a duré huit jours et dont l’objectif était de mettre à jour le fichier électoral.
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait signé jeudi dernier le décret portant convocation du corps électoral pour l’élection des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN).
C’est ainsi que l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) avait invité les citoyens et les citoyennes non-inscrits sur les listes électorales, en particulier ceux âgés de 18 ans le jour du scrutin, à s’inscrire au niveau de la commission communale de révision des listes électorales dans la commune de leur résidence.
Les citoyens résidant à l’étranger ont été invités, pour leur part, à se rapprocher des commissions de révision des listes électorales au niveau des représentations diplomatiques ou consulaires pour leur inscription.
Lors du référendum sur la révision de la Constitution du 1 novembre 2020, le corps électoral s’élevait à 24.475.310 électeurs et électrices, dont 23.568.012 résidant en Algérie et 907.298 à l’étranger, selon les chiffres communiqués par l’ANIE.
Des élections démocratiques traduisant le véritable changement
Intervenant lors de la réunion dimanche du Conseil des ministres, le président Tebboune a mis l’accent sur la nécessité de “mettre tous les moyens financiers et matériels à la disposition de l’ANIE pour lui permettre de s’acquitter de ses missions dans les meilleures conditions”.
Il a instruit de prendre “toutes les dispositions administratives et financières relatives à l’appui et à l’encouragement de la participation des jeunes à cette échéance électorale, pour concrétiser des élections démocratiques qui traduisent le véritable changement”.
Le chef de l’Etat a, également, ordonné d’assurer la gratuité des salles, des affiches publicitaires et de leur impression au profit des jeunes candidats et de charger les services des walis de créer un mécanisme administrativement adéquat.
Le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, a fait état dimanche du retrait de près de 700 formulaires de candidature par les partis politiques et 300 autres formulaires par des candidats indépendants en prévision des législatives.
Compte tenu de l’expérience acquise par ses membres et délégués lors des précédentes échéances, l’ANIE est “déterminée” à organiser des élections où les voix des électeurs “seront protégées”, a-t-poursuivi, ajoutant que “le nouveau mode de scrutin a mis en place toute les garanties au profit de l’électeur pour dessiner les contours de la carte politique du pays”.
L’organisation d’élections législatives figurait parmi les engagements pris par le Président Tebboune, dans son programme politique en 54 points.
Dans un discours à la Nation prononcé le 18 février dernier, il avait annoncé la dissolution de l’APN et l’organisation d’élections législatives anticipées.
Dans une entrevue début mars avec des responsables de médias nationaux, le chef de l’Etat avait indiqué qu’un changement profond du gouvernement interviendra après les prochaines élections législatives, “en fonction de l’issue de ces échéances”.
Impératif de moraliser la vie politique
La convocation du corps électoral est intervenue après l’approbation en Conseil des ministres, le 7 mars dernier, d’un projet d’ordonnance portant loi organique relative au régime électoral.
Le président de la République avait donné lors de ce Conseil des orientations consistant, notamment, en la nécessité de bannir dans toutes les étapes du processus électoral l’argent, sous toutes ses formes, notamment l’argent sale, “en concrétisation du principe d’égalité des chances entre candidats”.
Il avait aussi insisté sur la moralisation de la vie politique “en barrant la route à toute tentative de manipulation consacrée par l’ancien code électoral” et sur “le recours impératif aux commissaires aux comptes et comptables agréés issus des wilayas mêmes des candidats pour le contrôle minutieux des sources de financement”.
M.Tebboune avait, en outre, appelé à la révision de la condition d’âge pour la candidature des jeunes et au relèvement, à la moitié au lieu du tiers, de leur quota sur les listes électorales, ainsi que l’augmentation, au tiers, du quota des jeunes universitaires sur les listes électorales, “en appui aux compétences nationales et diplômés des universités à travers tout le pays”, tout en plaidant pour l’encouragement de la représentation de la femme, en parité et égalité, sur les listes électorales afin d’abroger le système des quotas.
Source APS