Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est posé mardi en “gardien” du droit international dans le conflit israélo-palestinien, trois jours avant une réunion à New York du conseiller américain Jared Kushner avec le Conseil de sécurité pour défendre le plan de paix de Donald Trump.
“Nous sommes les gardiens des résolutions de l’ONU et du droit international”, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.
“Nous sommes totalement engagés dans une solution à deux Etats (…) basée sur le droit international, les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU, et les frontières de 1967”, a-t-il ajouté.
Le plan américain, réalisé notamment par Jared Kushner, gendre du président américain, s’écarte largement des résolutions adoptées jusqu’à présent par l’ONU. Il accorde de nombreuses concessions à l’entité sioniste en proposant notamment de créer la capitale de l’Etat palestinien à Abou Dis, un faubourg d’Al Qods occupée.
Les Palestiniens ont confirmé formellement, via la Tunisie et l’Indonésie, deux membres non permanents, leur demande d’une session du Conseil de sécurité le mardi 11 février avec le président palestinien Mahmoud Abbas, afin de marquer leur rejet du plan américain, selon des diplomates.
A l’occasion de cette visite, les Palestiniens ont indiqué avoir l’intention de soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité au risque de le voir rejeté par un veto des Etats-Unis, selon les mêmes sources.
Les Palestiniens pourraient dans ce cas vouloir un vote de l’Assemblée générale de l’ONU où le veto n’existe pas.
En ouvrant ultérieurement les travaux d’une commission de l’ONU chargée des “droits inaliénables du peuple palestinien”, António Guterres a rappelé que l’ONU avait régulièrement dans le passé “mis en garde contre les actions qui éroderaient la possibilité d’un Etat palestinien viable et contigu”. Le projet américain prévoit de relier les entités palestiniennes via notamment un tunnel avec Gaza.
Parmi ces actions contreproductives, le Secrétaire général a cité “le développement et l’accélération de colonies illégales en Cisjordanie occupée”.
“Nous avons souligné à plusieurs reprises que l’avenir d’Al Qoids (…) ne pouvait être résolu que sur la base du droit international et via des négociations entre les parties”, a-t-il rappelé.
António Guterres a enfin fait valoir que “des élections générales palestiniennes, incluant Al Qods, représentaient une étape cruciale pour la légitimité des institutions nationales et la réunification du peuple palestinien sous un gouvernement unique et démocratique”.
“Nous espérons que le président palestinien va très bientôt prendre un décret pour fixer des élections législatives et présidentielle et qu’Israël permettra un vote aussi dans Jérusalem-Est (Al Qods)”, a précisé le chef de l’ONU.
Source APS