Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a réitéré son engagement à poursuivre la mise en oeuvre de mesures visant le soutien des classes vulnérables, ainsi que les différents dispositifs économiques tendant à assurer les produits de consommation de base et à lutter contre la spéculation illicite.
Lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale diffusée samedi soir sur les télévisions et radios nationales, le Président Tebboune a abordé plusieurs dossiers économiques, soulignant que l’Algérie faisait face à la crise mondiale sur la base d’une série de décisions, à l’instar de l’exclusivité accordée en matière d’importation à des organismes publics.
Dans ce cadre, il a relevé que le problème pour l’Algérie est “la production insuffisante, un manque que nous compensons par l’importation, devenue difficile actuellement en raison de la pénurie enregistrée au niveau international”.
Evoquant les produits de consommation de base, notamment les céréales, le président de la République a assuré que “l’Algérie possède actuellement des réserves pouvant couvrir une période de huit mois. Nous sommes à la veille de la campagne de moisson dans le Sud ainsi qu’au Nord dans deux mois”.
Le président de la République a rappelé, dans ce cadre, les mesures prises par l’Etat pour encourager la production agricole, en tête desquelles l’augmentation du prix d’achat des céréales et des légumineuses auprès des agriculteurs au lieu de les importer, ce qui a encouragé nombre d’agriculteurs à renouer avec la production de ce type de produits agricoles.
Le chef de l’Etat a fait observer toutefois que la solution radicale pour faire face à la flambée des cours des céréales et à leur pénurie sur le marché international résidait dans l’augmentation de la production nationale.
“Nous insistons depuis deux ans sur la production locale de l’huile et du sucre et l’augmentation du rendement des céréales à 40 quintaux/hectare, et ce, avant même le début de la crise ukrainienne”, a-t-il dit, mettant l’accent sur l’application de ces instructions pour “protéger le pays des répercussions des crises étrangères”.
Le Président Tebboune a affirmé, par ailleurs, que 2022 se voulait une “année économique par excellence” grâce aux nombreuses facilitations accordées dans le domaine économique et en faveur de l’investissement.
Rappelant la levée des obstacles sur “plus de 800 projets sur 900 projets d’investissement gelés”, le chef de l’Etat a précisé que ces mesures permettront la création de 52.000 emplois.
Le Président Tebboune a également rappelé les acquis réalisés dans le domaine de la lutte contre la spéculation illicite qui a été criminalisée en vertu d’une loi, en sus de la réglementation des opérations d’importation et d’exportation.
Il a, en outre, évoqué la préparation d’une loi de finances complémentaire pour l’exercice 2022 en vue de prendre en charge les dépenses supplémentaires inscrites au titre de l’exercice en cours, annonçant que la nouvelle loi sur l’investissement sera présentée en Conseil des ministres d’ici un mois.
Toujours dans le volet économique, le président de la République a fait remarquer que 2022 serait une année de révision structurelle des dépenses, affirmant que “les subventions au profit des classes vulnérables et moyennes étaient irréversibles, en ce sens qu’elles représentent un des principes de l’Algérie indépendante”. Il faudra, pour ce faire, l’orienter vers les véritables ayants-droit.
Une commission nationale chargée de la révision des subventions publiques verra le jour fin mai prochain, a-t-il encore annoncé.
Elle regroupera des représentants de l’APN, du Conseil de la nation, des syndicats, des partis politiques ainsi que toutes les forces vives du pays qui émettront leurs avis sur cette question de manière organisée.
Au volet social, le chef de l’Etat a annoncé des augmentations des salaires et de l’allocation chômage devant entrer en vigueur début 2023.
Sur la pénurie de certains types de médicaments dans le marché national, le président de la République a indiqué que l’Inspection générale de la Présidence de la République est en train d’enquêter sur cette pénurie.
S’adressant aux jeunes, le président de la République a souligné son engagement pour régler tous les problèmes les concernant, leur rappelant s’être “porté candidat de la société civile et des jeunes” lors de l’élection présidentielle de 2019.
Les mesures décidées depuis son accession à la présidence ont permis aux jeunes l’exercice politique, en devenant la deuxième force à l’Assemblée populaire nationale (APN), a-t-il encore rappelé.
Le Conseil supérieur de la jeunesse sera installé “dans un mois au plus tard”, a fait savoir le chef de l’Etat.
Sur la possibilité d’opérer un remaniement ministériel, le président de la République a déclaré que tout remaniement ministériel doit répondre au critère de l'”efficacité” afin de mettre en oeuvre les décisions issues du Conseil des ministres et des réunions du gouvernement.
Certains ministres ont “manqué” dans l’exercice de leurs fonctions, a-t-il fait remarquer, notant que le remaniement ministériel, s’il devait avoir lieu, s’effectuera “en fonction des résultats de chaque secteur”, la norme étant “le taux d’application des décisions prises lors des Conseils des ministres”.
Et de rappeler les mesures prises visant l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen, en tête desquelles l’augmentation du point indiciaire et des pensions de retraite, la réduction de l’impôt sur les salaires et l’instauration de l’allocation chômage.
==Rappel des positions de l’Algérie au niveau international ==
Sur le plan international, le président de la République a évoqué les relations de l’Algérie avec nombre de pays, à l’instar de l’Italie, pays envers lequel l’Algérie restera reconnaissante pour son soutien durant les épreuves difficiles.
Evoquant les relations algéro-françaises, le chef de l’Etat a assuré que l’Algérie “ne renoncera pas au dossier de la Mémoire, et c’est là un principe constant”.
S’agissant du revirement de l’Espagne sur la question sahraouie, le Président Tebboune a affirmé qu’il s’agit d’une position “éthiquement et historiquement” inadmissible.
Il a tenu toutefois à faire la distinction entre le Gouvernement espagnol et l’Etat espagnol avec lequel nous avons des liens très forts, appelant ce pays à “appliquer le droit international, à revoir sa position et à ne pas abandonner sa responsabilité historique à l’égard de la question sahraouie”.
Abordant le volet énergétique dans les relations avec l’Espagne, le président de la République a rassuré le peuple espagnol que l’Algérie “ne renoncera pas à son engagement d’approvisionner l’Espagne en gaz, quelles que soient les circonstances”.
Quant aux relations avec la Russie, le chef de l’Etat a souligné que l’Algérie est “une puissance avérée au sein du Mouvement des non-alignés et ne s’engagera pas dans des questions qui ne la concerne pas”, toutefois ” cela ne nous empêche pas d’être amis avec la Russie comme nous sommes amis avec les Etats-Unis, d’une autre manière, en sus de nos relations solides avec la Chine”.
A cette occasion, le président de la République a réitéré le soutien de l’Algérie à la question palestinienne, étant l’une de ses constantes, soulignant la poursuite des contacts concernant cette question.
Interrogé sur la demande formulée par les Libyens pour organiser une conférence internationale en Algérie, il a précisé que l’Algérie, qui œuvre à l’unification des rangs, ne s’engagera pas dans une initiative susceptible de créer la division entre les pays arabes.
A ce propos, le Président Tebboune a déclaré que l’Algérie, qui n’a répondu ni positivement ni négativement, suivait la situation dans ce pays, “car nous ne voulons pas nous engager dans une conférence et échouer. Nous attendons des indicateurs de succès et non pas des indicateurs de division entre les pays arabes.”
Au terme de l’entrevue, le Président Tebboune a évoqué le sommet arabe prévu en Algérie en novembre prochain, affirmant que “tous les pays arabes avaient confirmé leur participation, représentés par leur premier responsable”.
Source APS