L’Autorité nationale indépendante des élections jouit d’une “indépendance totale”, a affirmé mardi à Alger le vice-président de cette instance, Abdelhafidh Milat, soutenant que le futur président de la République sera “choisi librement et dans la transparence” par le peuple algérien.
“L’Autorité jouit d’une indépendance totale et sur tous les plans”, a-t-il déclaré au forum d’El-Moudjahid, assurant que le transfert de toutes les prérogatives des autorités publiques, en matière électorale, à cette instance, s’est fait “sans encombre”.
M. Milat a reconnu, toutefois, que l’Autorité fait face à quelques “difficultés” et que le temps ne joue pas en faveur de l’instance qui doit installer rapidement ses démembrements prévues dans la loi sur l’Autorité nationale indépendante des élections, adoptée récemment.
“La création de l’Autorité est intervenue en même temps que la convocation du corps électoral, ce qui complique un petit peu notre tâche”, a-t-il regretté, soulignant que le défi pour l’autorité, sur ce plan, a trait au choix des hommes et des femmes qui vont la représenter au niveau des wilayas, puis des communes, pour permettre à l’instance de s’acquitter de sa mission convenablement.
Néanmoins, M. Milat a affirmé que la liste des membres des délégations de wilayas est “prête” et que l’installation de ces délégations “interviendra dans les prochaines heures”.
Il a rappelé, à ce titre, que l’autorité est constituée, selon la nouvelle loi, d’un conseil, d’un bureau et d’un président. Elle dispose de démembrements représentés par des délégations de wilayas, assistée de membres des délégations au niveau des communes et des représentations diplomatiques et consulaires.
S’agissant de la composition de l’autorité, le vice-président de cette instance a précisé que celle-ci est fixée à 50 membres: vingt (20) membres parmi les compétences de la société civile, dix (10) membres parmi les compétences universitaires, quatre (4) magistrats de la Cour suprême et du Conseil d’Etat, deux (2) avocats, deux (2) notaires, deux (2) huissiers de justice, cinq (5) compétences professionnelles, trois (3) personnalités nationales, deux (2) représentants de la communauté nationale établie à l’étranger.
Interrogé sur la révision des listes électorales en prévision de la présidentielle du 12 décembre prochain, M. Milat s’est contenté d’assurer que “la révision du fichier électoral est une simple opération technique”, sans donner d’explications sur le déroulement de cette opération qui doit s’effectuer sous la supervision des délégations de l’Autorité au niveau des wilayas et des communes alors que celles-ci n’ont pas encore été installées.
En effet, la loi organique relative au régime électoral place le fichier national du corps électoral sous la tutelle de l’Autorité indépendante chargée des élections. Cette loi accorde également à cette instance la responsabilité d’élaborer et de réviser les listes électorales périodiquement et à l’occasion de chaque échéance électorale ou référendaire par une commission communale pour la révision des listes électorales placée sous sa supervision.
Par ailleurs, le vice-président de l’Autorité a rappelé que le candidat à la présidentielle doit, présenter une liste comportant cinquante-mille (50.000) signatures individuelles, au moins, d’électeurs inscrits sur une liste électorale, et que ces signatures doivent être recueillies à travers au moins 25 wilayas.
Il a précisé, à ce propos, que le nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 1.200.
Rappelant que le dernier délai pour le dépôt des dossiers de candidatures à la présidence de la République est fixé au 25 octobre, M. Milat a souligné que son instance est chargée de réceptionner les dossiers de candidature d’élections du président de la République et d’y statuer conformément aux dispositions de la loi organique relative au régime électoral.
Toutefois, a-t-il poursuivi, c’est le Conseil constitutionnel qui valide, par décision, la liste définitive des candidats à l’élection du Président de la République, y compris les recours et ce dans un délai de sept (7) jours, à partir de la date de transmission de la dernière décision de l’autorité nationale indépendante des élections.
“Jusqu’à lundi à 20h00, 101 personnes ont retiré les formulaires de candidatures”, a-t-il ajouté.
Interrogé sur le refus de certains présidents d’Assemblée populaire communal (APC) d’organiser la prochaine élection présidentielle, M. Milat a affirmé que ces derniers n’ont “aucun rôle à jouer” dans la préparation et l’organisation de cette élection, soulignant que toutes les prérogatives en la matière ont été transférées à l’Autorité.
“Ceux qui rejettent l’organisation de l’élection présidentielle représentent moins de 5%”, a-t-il précisé, soulignant qu’ils “n’ont pas le droit d’entraver l’organisation de l’élection”.
Le vice-président de l’Autorité n’a pas écarté, par ailleurs, la présence d’observateurs internationaux à l’élection présidentielle du 12 décembre.
“Ceux qui veulent suivre ces élections sont les bienvenus”.