Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra, a indiqué lundi à Alger que l’Organisation des Nations unies (ONU) avait besoin d’une “réforme en profondeur” pour s’adapter aux évolutions dans le monde.
“Sept décennies après sa création, l’ONU a besoin d’une réforme en profondeur qui lui permette de s’adapter aux évolutions qui marquent le monde de nos jours, de répondre aux aspirations des peuples au développement et de promouvoir son rôle et celui de ses organes au service de l’égalité et de la justice entre les Etats et les peuples”, a précisé M. Lamamra dans une allocution à l’occasion
de la célébration de la Journée de la diplomatie algérienne et du 71e anniversaire de la création de l’ONU.
Le ministre a réaffirmé l’importance de la demande algérienne de révision de la composante du Conseil de sécurité à travers une “juste” répartition géographique de ses membres, conformément à la demande africaine exprimée dans le Consensus d’Ezulwini.
Evaluant l’apport des Nations Unies au plan politique, M. Lamamra a estimé qu'”en dépit des acquis réalisés, les efforts de l’organisation ne lui ont toujours pas permis d’atteindre ses objectifs, à savoir la réalisation de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le monde conformément aux exigences de sa Charte et de ses missions”.
L’organisation onusienne est “appelée aujourd’hui à poursuivre et à multiplier ses efforts pour trouver un règlement juste et durable aux questions en suspens depuis des dizaines d’années, notamment la Palestine et le Sahara occidental, ainsi qu’aux crises qui secouent la région du Moyen-Orient avec les menaces qu’elles font peser sur la sécurité et la stabilité”, a-t-il dit.
Concernant les réalisations de la diplomatie algérienne, le ministre a mis en exergue les “acquis majeurs” qu’elle a réalisés dans le règlement de certaines crises politiques dans le monde “grâce, a-t-il dit, à son héritage historique, à la place dont elle jouit dans le monde et à la sagesse de ses dirigeants”.
Parmi ces acquis, M. Lamamra a cité “les décisions prises par la 29e session de l’Assemblée générale de l’ONU en 1974 sous la présidence du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, qui était alors ministre des Affaires étrangères, et qui a pris l’initiative d’inviter le président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat, à prononcer une allocution devant l’Assemblée générale dans laquelle il a passé en revue les aspirations légitimes du peuple palestinien”.
Le ministre a également rappelé que “le président Bouteflika avait à l’époque exclu le régime de l’apartheid sud-africain des travaux de l’Assemblée générale”, soulignant que ces décisions “ont marqué un tournant historique dans le traitement par l’ONU des questions des peuples palestinien et sud-africain et lancé un message clair aux autres Etats qui ne respectent pas la volonté inébranlable des peuples”.
“L’élan de libération et de décolonisation en Afrique a permis à tous les peuples du continent d’accéder à leur droit à l’indépendance à l’exception du peuple sahraoui qui attend toujours la concrétisation des résolutions des Nations Unies en faveur de l’organisation du référendum d’autodétermination, lequel a trop tardé en dépit de l’engagement clair de l’ONU, de l’Union africaine et de la communauté internationale pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental”, a ajouté M. Lamamra.
Le ministre a, par ailleurs, souligné que la diplomatie algérienne “continue de consentir des efforts au service du développement économique du pays en accordant un intérêt particulier à la dimension économique conformément au programme national de promotion de l’investissement et du partenariat”, ajoutant qu’elle s’emploie à “ouvrir des perspectives aux ambitions algériennes de diversification des sources de revenus du pays”.