La presse internationale est largement revenue mardi dans ses éditions sur l’agression militaire marocaine contre des civils sahraouis pacifiques à El-Guergueret au Sahara occidental, ayant entrainé la fin du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991.
L’Agence de presse autrichienne APA a relayé les réactions du député européen Andréas Scheider, chef de la délégation du Parti social-démocrate (SPO) au Parlement européen qui a déclaré que “l’intervention militaire marocaine contre les protestations civiles sont inacceptables. Le Maroc rompt ainsi le cessez-le-feu en vigueurs depuis 1991 et risque une spirale de violence dans un conflit déjà tendu. Depuis des décennies la population sahraouie vit sous occupation marocaine et dans des conditions humanitaires intolérables”.
Pour sa part, Sara Costa, vice-présidente des jeunes socialistes européens (YES), ayant elle-même visité les camps de réfugiés sahraouis, a mis en garde contre “les perspectives d’avenir des jeunes sahraouis qui sont mornes, Ils vivent soit dans les camps de réfugiés soit sous l’oppression violente du Maroc et doivent voir comment d’autres s’enrichissent avec les ressources de leur pays”, selon l’agence de presse APA.
De son côté, la chaîne d’information américaine (CNN) s’est intéressée amplement, durant le week-end, dans son édition numérique à la situation préoccupante dans la zone d’El-Guerguerat au Sud-ouest du Sahara occidental, en rapportant notamment les déclarations des Sahraouis concernant la violation du cessez-le-feu par le Maroc.
La chaîne de télévision également a repris les déclarations du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, formulées dans sa lettre adressée à l’ONU, dans laquelle il a indiqué qu’en lançant son agression dans la région, le Maroc a “sérieusement sapé non seulement le cessez-le feu et les accords militaires y afférents, mais aussi toutes les chances de parvenir à une solution pacifique et durable à la question de la décolonisation du Sahara occidental”.
La presse espagnole a également a rendu compte largement de l’agression militaire marocaine menée vendredi à El-Guerguarat au Sahara occidental, ayant entrainé la fin du cessez-le-feu en vigueur dans la région depuis 1991.
La majorité des journaux du week-end ont fait écho aux déclarations des dirigeants sahraouis et aux communiqués de guerre publiés par le Front populaire de Libération de la Saguia El Hamra et du Rio de Oro (Polisario), annonçant “la fin de la trêve militaire avec les forces de l’occupation et le pilonnage de plusieurs postes d’observation marocains durant le week-end le long du mur barrière érigé par le Maroc sur 1300 kms”.
Le correspondant d’El Pais à Rabat, Francisco Perejil a rapporté que les autorités marocaines ont “gardé le silence” sur le bilan de ces attaques qui auraient fait plusieurs morts parmi les militaires marocains. Dans une déclaration à EFE (Agence de presse officielle espagnole), une “source marocaine” s’est contentée de nier cette information.
Pour sa part, El Mundo rapporte que “le climat dans les camps de réfugiés de Tindouf est à la mobilisation, beaucoup de jeunes s’étant porté volontaires pour prendre part à cette étape de la dignité”.
Le journal ABC a fait état de manifestations de soutien des populations sahraouies au mouvement d’indépendance “dans les villes occupés par le Maroc, notamment à Laâyoune où des dizaines de camions militaires ont investi la capitale pour réprimer les civils”.
L’analyste du journal Publico n’est pas allé par le dos de la cuillère en interpellant la communauté internationale : “l’Espagne, l’ONU et le reste des acteurs impliqués de la France aux Etats-Unis, ont une nouvelle opportunité, après 45 ans de temps perdu, pour suivre le cours de l’histoire afin d’éviter un bain de sang et répondre comme il se doit à cette énième provocation de Mohamed VI”.
Source APS