Le représentant de l’Unicef à Alger, Isselmou Boukhary, a déclaré mercredi que la situation des enfants dans plusieurs pays d’Afrique, qui demeure inquiétante, s’est aggravée par la propagation du coronavirus.
Dans son allocution à l’occasion d’une cérémonie célébrant la Journée mondiale de l’enfant africain organisée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) à Alger, M. Isselmou Boukhary a précisé que le coronavirus a accentué la malnutrition, le décrochage scolaire et l’exploitation économique des enfants, soulignant que cela “induira certainement un recul des résultats prévisibles pour la concrétisation des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030”.
En dépit des efforts consentis par les pays africain dans le cadre de l’Unicef et les divers donateurs, “la situation des enfants de plusieurs pays africains demeure inquiétante”, a précisé M. Boukhary lors de cette cérémonie qui a pour slogan “le rôle de la société civile dans le développement et la promotion des droits de l’enfant”.
La Journée mondiale de l’enfant africain constitue une occasion pour évaluer la situation de l’enfant africain, cerner ses problèmes, définir les défis à relever et mettre l’accent sur les engagements de la Communauté internationale.
Quelque 15 millions d’enfants souffrent de malnutrition en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale, a-t-il rappelé, indiquant que le taux de déperdition scolaire est de 20 % pour les enfants âgés entre 6 et 12 ans et de 60 % pour ceux âgés entre 15 et 17 ans.
13 millions d’enfants migrants et ayant le statut de réfugiés recensés dans le continent africain sont exposés aux risques catastrophiques des guerres, des conflits et du changement climatique, a ajouté le responsable.
Le représentant de l’Unicef, qui a salué, dans ce sens, “les résultats positifs réalisés par l’Algérie en matière de protection des droits de l’enfant”, a déclaré :”nous notons avec satisfaction l’existence de politiques positives au profit de l’enfant en Algérie ayant abouti à une amélioration sensible de la situation de l’enfant, notamment dans les domaines de la santé et de l’enseignement”.
Les résultats de l’enquête nationale de 2019 ont fait état d’un recul sensible du taux de mortalité ainsi qu’un taux réconfortant de la scolarité dans le cycle primaire et d’enseignement pour les femmes.
Insistant sur l’impératif renforcement de l’action internationale, particulièrement entre les pays du continent africain afin de faire face aux défis, et la poursuite de l’action pour garantir les droits de l’enfant, le même intervenant a appelé à l’adoption de la convention des droits de l’enfant en tant que base pour la mise en place et l’évaluation des politiques.
Les dirigeants du monde avaient pris, 30 ans auparavant, un engagement historique envers les enfants du monde à travers l’adoption de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant en faisant d’elle une partie de l’accord international. La Convention a permis de changer la vie des enfants à travers le monde, toutefois, plusieurs enfants ne connaissent pas une enfance parfaite, selon les rapports de l’Unicef.
La Convention reconnaît la dignité humaine fondamentale à tous les enfants et l’importance de leur garantir la prospérité.
Soulignant l’existence de plusieurs défis auxquels fait face à l’Afrique, le représentant de l’Unicef s’est interrogé sur les acquis réalisés 30 ans après la Convention relative aux droits de l’enfant.
L’enfant sahraoui privé de ses droits, car le Maroc n’a pas ratifié la Convention
Il a appelé à l’application des clauses de la Convention à travers la mise en place “d’un cadre politique et législatif pour la protection des enfants au niveau de chaque Etat et l’inscription des enfants sur les fichiers de l’état civil”, relevant que dans certains pays africains “50 % seulement des enfants sont inscrits sur ces fichiers, une situation regrettable”.
“Il faut garantir la survie de tous les enfants, adopter un régime alimentaire sain et équilibré et leur assurer l’accès à une bonne éducation”, a souligné le même responsable appelant à la protection des enfants de toutes les formes de violence et d’exploitation et des répercussions des conflits armés”.
De son côté, le président du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Bouzid Lazhari a appelé à l’accélération de la mise en œuvre de l’agenda 2040 “pour les enfants d’Afrique”, soulignant que l’Algérie avait ratifié le document fondamental des droit de l’enfant africain dont des pays voisins n’ont pas ratifié, d’où les enfants du Sahara occidental ne réjouissent pas de leurs droits prévus dans cette Convention”.
M.Lazhari a cité les principes fondamentaux de cette Convention, dont les enfants sahraouis sont privés actuellement, en raison de la non ratification par le Maroc de cette dernière qui oblige les Etats occupants à appliquer ses clauses sur les territoires qu’ils occupent, notamment la non discrimination, l’intérêt suprême de l’enfant et le droit à la vie.
Les enfants sahraouis souffrent car le Sahara Occidental est le seul territoire en Afrique où l’enfant ne jouit pas de son droit à l’autodétermination, a-t-il déploré relevant que “l’autodétermination est la voie qui permet aux enfants de jouir de leurs droits”.
A ce propos, il a appelé à permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination dans le cadre des résolutions de l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité”.
Source APS