Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Cherif Omari, a indiqué jeudi à Alger que le Plan national de reboisement (PNR) avait permis la plantation de plus de 11,5 millions d’arbres depuis le début de l’année en cours, sur une superficie de 23.000 hectares, affirmant que l’opération se poursuit à l’échelle nationale.
Présidant une rencontre nationale sur la lutte contre la désertification, en présence du ministre délégué chargé de l’Agriculture saharienne et des Montagnes, Fouad Chahat, et du ministre délégué chargé de l’Environnement sahraoui, Hamza Al Sid Chikh, M. Omari a précisé que le PNR, placé sous le slogan “un arbre pour chaque citoyen”, revêtait des dimensions de développement pour préserver et revaloriser le couvert forestier et, partant, contribuer à la lutte contre la désertification.
Organisée à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse (17 juin), cette rencontre intervient dans le cadre de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse 2020 (CNULCD) : Aliments, Fourrage, Fibres.
Cette journée a été rehaussée par la présence de cadres des ministères et instances concernées, de représentants d’instances nationales et internationales en la matière, d’experts, de responsables et d’agents de la Direction générale des forêts (DGF).
Le slogan adopté cette année démontre “l’importance de l’alimentation et des exigences du développement durable face à la détérioration des capacités naturelles”, a indiqué le ministre, qui a rappelé que l’Algérie “a réalisé très tôt l’impact de la désertification, ce qui l’a amenée à prendre les mesures susceptibles de lutter contre ce phénomène à travers la relance du programme de reboisement postindépendance, notamment le Barrage vert dans les années 70”.
Passant en revue les dimensions naturelles et socioéconomiques de la lutte anti-désertification, les défis de la sécurité alimentaire et la durabilité des richesses naturelles face aux changements climatiques, M. Omari a mis l’accent sur “le développement durable et la gestion clairvoyante des richesses naturelles qui sont l’essence même de la politique du Gouvernement”.
Le projet du Barrage vert “a été relancé à l’aide d’un nouveau mécanisme supervisé par le secteur, avec l’implication d’autres secteurs concernés, pour l’activation du programme de reboisement, la fixation des dunes, la promotion des activités forestières et l’amélioration des sols”, a-t-il souligné, rappelant les opérations de reboisement couvrant une superficie de 816.723 hectares de différents types d’arbres, dont 300.000 hectares d’arbres fruitiers.
Selon lui, les steppes, les pâturages et notamment zones alfatières ont connu des travaux d’aménagement pour la préservation des ressources naturelles à travers la plantation d’une superficie de 422.000 hectares d’arbustes et l’interdiction de pacage sur quelque 3 millions d’hectares.
A ce titre, M. Omari a souligné que la lutte contre le phénomène de la désertification ne saurait être menée sans la fédération des efforts, l’action commune et l’association de l’université et des compétences scientifiques tels les chercheurs, les experts et les professionnels ainsi que les opérateurs économiques et les riverains des zones montagnardes, à travers l’adoption des approches scientifiques et des résultats de la recherche scientifique et technique.
Il a également appelé à l’utilisation de la télédétection et des techniques de la géolocalisation et du numérique, et la consécration de l’innovation comme meilleur moyen de protection et de résistance efficace contre la désertification avec l’encouragement de l’insertion des jeunes et des start-up dans le but de créer des postes d’emploi.
Pour ce faire, le ministre a exhorté tout un chacun à poursuivre les efforts de lutte contre la désertification et de réhabilitation des terres et sols dégradés en raison de ce phénomène, et ce dans le cadre des objectifs du développement durable (ODD) d’ici 2030.
De son côté, le ministre délégué chargé de l’Environnement saharien, Hamza Al Sid Cheikh, s’est dit convaincu que la lutte contre la désertification commençait par les régions sahariennes jusqu’à d’autres régions, ajoutant que son département ministériel compte créer une Agence nationale de l’environnement saharien.
Il a en outre indiqué que son département ministériel était en passe de créer l’Observatoire national de la biodiversité doté d’un système d’alerte précoce, soulignant “la nécessité de renforcer le barrage vert par une autre ceinture forestière afin de lutte contre la désertification”.
Pour sa part, le ministre délégué chargé de l’Agriculture saharienne et des Montagnes, Fouad Chehat, a rappelé que la grande partie de la superficie du pays était une région saharienne et que plus de 8 millions hectares étaient des montagnes menacées de l’érosion des sols, ce qui incite à intensifier du reboisement afin d’y faire face.
Et d’affirmer que la lutte contre ce phénomène était la responsabilité de tout un chacun et qu’il est nécessaire d’inculquer “une éducation environnementale correcte dans tous les secteurs, notamment aux générations montantes”.
Lors de cette rencontre, un accord a été signé entre la Direction générale des forêts (DGF) et l’Agence spatiale algérienne(ASAL) permettant aux deux organismes d’échanger les informations en vue de mesurer les indicateurs de la désertification en utilisant les techniques de télédétection et de cadastre.
Cette rencontre a en outre été une occasion pour distinguer des chercheurs et des investisseurs ainsi qu’un nombre d’agents des forêts ayant contribué à la lutte contre la désertification et l’ensablement et à la réhabilitation des terres.
Source APS