La rencontre gouvernement-walis, organisée sous le thème “relance économique, équilibre régional, justice sociale”, a été clôturée dimanche à Alger, avec l’adoption d’une série de recommandations devant constituer la “feuille de route” des réformes à entreprendre au cours de la prochaine étape.
Dans son allocution à l’ouverture des travaux samedi, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a fixé les objectifs de la rencontre: “procéder à l’évaluation, au redressement et à la prospective des efforts” à déployer dans le cadre du processus de concrétisation de l’Etat de droit, la mise en place des règles de la gouvernance, la garantie de l’équité sociale et le rééquilibrage régional”.
Nouveau départ pour l’économie nationale
Le Président Tebboune a fait état d’indicateurs et de signes augurant un nouveau départ pour l’Algérie dans le domaine économique, en ce sens que “pour la première fois depuis plus de deux décennies, la valeur des exportations -moins de 2 mds de dollars annuellement- a atteint 3,1 mds de dollars et pourra s’établir à 4 voire 4,5 milliards de dollars d’ici la fin de l’année”.
L’Algérie est “sur le point de réaliser un équilibre dans la balance des paiements”, ce qui lui permettra, a-t-il dit, “de sortir du tunnel et de réaliser un nouveau départ pour l’économie du pays”.
Le Président Tebboune a annoncé plusieurs décisions à caractère socioéconomique, dont la consolidation de l’arsenal juridique de lutte contre la corruption, tout en s’engageant à protéger les responsables intègres”, précisant que cette entreprise “sera confortée par un dispositif juridique spécial”.
Pour protéger le citoyen et préserver sa dignité, le président de la République a donné des instructions pour l’élaboration de textes de loi criminalisant la spéculation sur les produits de base, annonçant, par ailleurs, l’entrée en vigueur, dans les deux prochains mois, de l’allocation chômage dans le cadre de la Loi de finances 2022.
Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a affirmé, de son côté, que la révision du Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT), dans les prochaines semaines, constitue une priorité pour le gouvernement, dans le but de concrétiser un développement local équilibré.
Le Premier ministre a indiqué que parmi les plus importants défis à relever, figurent la concrétisation de l’autosuffisance, à savoir la sécurité alimentaire et la production des matières premières localement, ainsi que l’adoption d’une feuille de route sanitaire et éducative précise.
M. Benabderrahmane a mis l’accent sur l’impératif d’ouvrir les chantiers de réforme de la fiscalité locale “dans les plus brefs délais” afin d’assurer un financement “stable” des collectivités locales. “Le financement du budget des collectivités locales avec des recettes permanentes est fondamental voire impératif. De même pour la réforme des taxes imposées sur le foncier qui est une autre alternative pour assurer un financement stable des communes, en sus de la révision des autres taxes et le renforcement du volet recouvrement”, a-t-il développé.
Recensement économique: une opération à “caractère stratégique”
Sur un autre registre, le Premier ministre a accordé un délai de 18 mois aux walis pour réguler l’exploitation du foncier et relancer les investissements locaux.
Il a indiqué que le recensement général de la population et de l’habitat sera parachevé avant la fin du premier semestre de 2022, une opération qui permettra de déterminer le nombre d’habitants, mais aussi les caractéristiques démographiques et les données exactes sur les indices réels de la croissance économique.
Le Premier ministre a annoncé, en outre, que le gouvernement lancera dans les prochaines semaines une opération de recensement économique qui servira de base de données pour les entités économiques et administratives quelle que soit leur nature, appelant l’ensemble des walis et cadres locaux à faire réussir cette opération qui revêt un “caractère stratégique”, en ce qu’elle permettra d’élaborer et d’enrichir la base de données économiques dont le gouvernement a besoin afin d’élaborer les politiques nationales de développement.
Collectivités locales: nécessité de plans de développement socio-économique pluriannuels
Dans leurs recommandations, les participants à la rencontre Gouvernement-walis ont préconisé, dans l’objectif de parvenir à un développement territorial équilibré, un “développement intégré, cohérent et durable, dans le cadre d’une stratégie nationale”, plaidant pour un renforcement de l’attractivité de l’investissement à travers l’exploitation des ressources des différentes régions du pays.
La nécessité pour la wilaya et la commune d’élaborer des plans de développement socio-économique pluriannuels en tenant compte de l’impératif de la valorisation des potentialités locales a été vivement recommandée dans ce sens.
Les participants ont préconisé aussi d’accompagner les collectivités locales dans la mise en œuvre des dispositions de la loi organique relative aux lois de finances, laquelle instaure une nouvelle vision en matière de financement du développement local.
L’élaboration d’une nouvelle stratégie adéquate de réponse aux crises (feux, stress hydrique, Covid-19 ) a été en outre soulignée, en repensant les modes de prévention, de coordination et d’intervention” et “en définissant une stratégie de réponse à même de permettre de prendre en charge efficacement la crise, à travers la séparation des fonctions, pour combattre la confusion”.
Les recommandations pratiques issues de cette rencontre devront constituer “une feuille de route pour la prochaine période”, et ce, dans le but de “poursuivre la concrétisation des engagements inscrits dans les programmes du président de la République”.
Source APS