La campagne pour l’élection des membres des 1.541 Assemblées populaires communales (APC) et des 48 Assemblées populaires de wilaya (APW), prévue le 23 novembre prochain, débute ce dimanche à travers tout le territoire national, avec en toile de fond le nouveau rôle dévolu à ces collectivités en tant que levier essentiel du développement local et de dynamisation de la croissance économique.
La campagne des locales est ouverte 25 jours avant la date du scrutin, conformément à la loi organique portant régime électoral. Elle prendra fin le 19 novembre prochain.
Ainsi, le premier jour de la campagne sera marqué notamment par l’activité de plusieurs responsables de partis politiques, à l’instar du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes qui donnera le coup d’envoi de la campagne pour sa formation politique à partir du palais des nations, alors que le RND a choisi la wilaya de Boumerdès pour lancer sa campagne, de même que le parti TAJ de Amar Ghoul et le Mouvement El Islah de Filali Ghouini qui animeront des meetings respectivement à Alger et Blida.
Quelque 165.000 candidats, représentant une cinquantaine de partis politiques, quatre alliances et des groupes d’indépendants, sont en lice pour l’élection des membres des APC, soit 10.196 listes. Sur l’ensemble de ces candidats, 51,5% sont âgés de moins de 40 ans et 25% ont un niveau universitaire, tandis que le nombre de candidates à cette échéance électorale a atteint 18%, selon les premiers chiffres du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire.
Plus de 16.000 autres candidats postulent pour le mandat de membre d’APW, soit 621 listes de candidats. Parmi les postulants, 48% ont moins de 40 ans, 28% sont des femmes et 34,5% ont un niveau universitaire.
Le nombre d’électeurs inscrits sur les listes électorales avant la fin de la révision exceptionnelle des listes électorales (30 août-13 septembre) s’élevait à 22.296.037 électeurs. Cette révision exceptionnelle a été suivie d’une révision annuelle des listes électorales qui a commencé le 2 octobre et s’étalera jusqu’au 31 du même mois.
Un total de 12.457 centres de vote, dont 342 nouveaux centres, 55.866 bureaux de vote, dont 3.111 nouveaux bureaux, sont prévus pour cette consultation. Plus de 4.700 salles et lieux publics seront, en outre, réservés aux meetings et activités des candidats.
Ces élections, qui interviennent après le scrutin législatif du 4 mai dernier, permettront de parachever le processus de représentation démocratique au sein des institutions élues, dans le cadre des dispositions contenues dans la Constitution révisée en 2016, à savoir les nouvelles garanties du code électoral et la HIISE.
La loi organique relative au régime électoral, adoptée par le Parlement en 2016, garantit aux partis politiques le droit de se faire représenter aussi bien dans les bureaux de vote qu’au niveau des commissions électorales communales et de wilaya. Leurs représentants peuvent également assister au dépouillement des bulletins de vote et consigner leurs observations sur le procès-verbal de dépouillement, dont ils reçoivent une copie.
La HIISE, qui jouit de larges prérogatives, veille, de son côté, à la probité et à la transparence du processus électoral dans toutes ses étapes.
Ces élections interviennent aussi alors qu’un projet de loi sur les collectivités territoriales, qui devrait réunir les codes communal et de wilaya en un seul texte juridique, est en préparation, dans l’objectif de réaliser davantage de décentralisation et de libération des initiatives locales et de conférer plus de prérogatives à l’élu.
C’est dans cette perspective qu’un projet de loi sur la fiscalité des collectivités locales est en préparation pour permettre une décentralisation fiscale, à même de doter ces collectivités davantage de moyens, dans une conjoncture marquée par la contraction des ressources financières disponibles.
Le communiqué qui a sanctionné la réunion du Conseil des ministres, le 4 octobre dernier, évoque un “effort plus soutenu” en direction du développement local.
Dans ce cadre, le gouvernement a arrêté une batterie de mesures, dont le dégel de tous les projets de développement. Le projet de loi de finances 2018 prévoit, au chapitre des dépenses publiques, plus de 250 milliards DA destinés directement au développement local.
D’autre part, un projet de loi sur la promotion de la démocratie participative, venant en application de dispositions introduites par la dernière révision constitutionnelle, sera prochainement soumis au Parlement. Le texte contiendra de nouveaux mécanismes pour inciter les citoyens à participer à la gestion des affaires locales au niveau des communes et des wilayas.