La Commission européenne a appelé les Etats-membres à la “solidarité” et à la “responsabilité collective” pour prendre en charge les 425 migrants actuellement bloqués en mer hors les eaux territoriales maltaises sur des bateaux de croisière affrétés par La Valette.
“Nous appelons tous les Etats-membres à travailler ensemble de façon urgente dans un esprit de solidarité et de responsabilité collective pour trouver des solutions”, a déclaré mercredi un porte-parole de la Commission, Adalbert Jahnz, soulignant que les migrants à bord des quatre bateaux “avaient besoin d’être débarqués aussi rapidement que possible”.
“Il y a un besoin urgent de coopération”, a insisté le porte-parole.
L’exécutif européen, qui a en la matière un rôle de coordination, est “en contact étroit avec les Etats-membres”, a-t-il dit.
“Si nous reconnaissons les difficultés créées par l’épidémie de coronavirus (Covid-19), nous attendons aussi de la part de tous les Etats-membres qu’ils respectent leurs obligations en droit européen et international”, a-t-il ajouté.
Début 2020, près de 1.400 migrants sont arrivés à Malte, une augmentation de 438% sur cette période par rapport à l’an dernier, selon le gouvernement maltais, qui a menacé de ne pas coopérer à Irini – l’opération navale et aérienne visant à faire respecter l’embargo imposé par les Nations unies sur les livraisons d’armes à la Libye – si ses partenaires européens ne s’engageaient pas à des relocalisations de migrants.
Plusieurs ONG ont tiré la sonnette d’alarme sur le sort de ces migrants, dont un grand nombre proviennent de Libye.
En septembre dernier, Malte, l’Italie, la France et l’Allemagne s’étaient entendus sur un mécanisme temporaire de répartition des migrants secourus en Méditerranée afin d’éviter que des bateaux les transportant ne restent bloqués en mer pendant des semaines en attendant que des pays acceptent de les accueillir au cas par cas. D’autres Etats s’étaient ensuite ralliés à l’initiative.
Mais la pandémie du nouveau coronavirus a encore compliqué la question sensible de l’accueil et de la répartition des demandeurs d’asile dans l’UE, où les fermetures de frontières se sont multipliées. Malte et l’Italie ont fermé début avril leurs ports et, depuis début mai, toute opération civile de sauvetage en mer a cessé après que deux bateaux ont été immobilisés par les garde-côtes italiens.
Ces pays situés en première ligne des arrivées, de même que la Grèce ou Chypre, réclament davantage de solidarité de la part de leurs partenaires européens, tandis que certains pays de l’Est refusent de se voir imposer toute relocalisation.
Source APS