Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de la création d’un comité d’experts chargé de formuler des propositions pour une révision constitutionnelle, a annoncé mercredi la présidence de la République dans un communiqué.
Selon la même source, “la création du comité d’experts vient concrétiser un des engagements que Monsieur le président de la République a placé à la tête des priorités de son mandat à la présidence de la République, celui de l’amendement de la Constitution”.
Cette révision de la Constitution constitue la “pierre angulaire pour l’édification d’une nouvelle République afin de réaliser les revendications de notre peuple exprimées par le mouvement populaire”, a-t-elle estimé.
Le président de la République, a-t-elle poursuivi, “entend procéder à une réforme en profondeur de la Constitution à laquelle il s’est engagé, en vue de favoriser l’émergence de nouveaux modes de gouvernance et de mettre en place les fondements de l’Algérie nouvelle”.
“C’est pour contribuer à la réalisation de cet objectif que le comité d’experts est institué. Il sera présidé par le professeur Ahmed Laraba, dont les compétences en matière de Droit sont reconnues, tant au niveau national qu’international, et sera composé de compétences universitaires nationales avérées”, a affirmé la présidence de la République.
Le comité aura, ainsi, à “analyser et évaluer, sous tous ses aspects, l’organisation et le fonctionnement des institutions de l’Etat” et à “présenter au président de la République des propositions et recommandations ayant pour objet de conforter l’ordre démocratique fondé sur le pluralisme politique et l’alternance au pouvoir”, a-t-on expliqué.
Les propositions et recommandations du comité devraient également permettre de “prémunir notre pays contre toute forme d’autocratie et d’assurer une réelle séparation et un meilleur équilibre des pouvoirs en introduisant davantage de cohérence dans le fonctionnement du pouvoir exécutif et en réhabilitant le Parlement, notamment dans sa fonction de contrôle de l’action du gouvernement”, a-t-on ajouté.
Selon la présidence de la République, ce comité aura également à “proposer toute mesure de nature à améliorer les garanties de l’indépendance des magistrats, à renforcer les droits des citoyens et à en garantir l’exercice, à conforter la moralisation de la vie publique et à réhabiliter les institutions de contrôle et de consultation”.
“Les conclusions des travaux du comité, traduits dans un rapport et un projet de la loi constitutionnelle, devront être remis dans un délai de deux (02) mois, à compter de la date d’installation dudit comité”, a-t-elle précisé.
Une fois remis, a-t-elle poursuivi, le projet de révision de la Constitution fera l’objet de larges consultations auprès des acteurs de la vie politique et de la société civile avant d’être déposé, suivant les procédures constitutionnelles en vigueur, auprès du Parlement pour adoption.”
“Le texte adopté par le Parlement sera ensuite soumis à un référendum populaire”, a affirmé la présidence de la République.
Composition du Comité d’experts chargé de formuler des propositions pour une révision constitutionnelle rendue publique mercredi par la présidence de la République:
Le Comité est présidé par M. Ahmed Laraba, professeur de Droit international public, membre de la Commission du Droit international de l’ONU.
Le Rapporteur général du Comité est M. Walid Laggoune, professeur de Droit public, Université d’Alger.
Les autres membres sont:
– M. Abdelkader Ghaitaoui, professeur de Droit, Université d’Adrar.
– Mme Souad Ghaouti, professeure de Droit, Université d’Alger.
– M. Bachir Yelles Chaouche, professeur de Droit, Université d’Oran.
– M. Mostapha Kharradji, professeur de Droit, Université de Sidi-Bel-abbès.
– Mme Maya Sahli, professeure de Droit, Université d’Alger, membre de la Commission africaine des Droits de l’Homme.
– M. Abdelhak Morsli, professeur de Droit, Université de Tamanrasset.
– M. Naceredine Bentifour, professeur de Droit, Université de Tlemcen.
– Mme Djazia Sach Lecheheb, professeure de Droit, Université de Sétif.
– Mme Samia Samry, professeure de Droit, Université d’Alger.
– M. Karim Khelfan, professeur de Droit, Université de Tizi-Ouzou.
– Mme Zahia Moussa, professeure de Droit, Université de Constantine.
– M. Abderrahmane Bendjilali, maître de conférences, Université de Khemis Meliana.
– Mme Nabila Ladraa, maître de conférences, Université de Tipaza.
– M. Mosbah Omenass, maître de conférences, Université d’Alger.
– M. Fatsah Ouguergouz, docteur de Droit, Genève, ancien juge à la Cour africaine des Droits de l’Homme.
Source APS