L’Algérie a souligné à New York la nécessité d’entreprendre “une réforme exhaustive” du Conseil de sécurité qui corrige l’injustice faite à l’Afrique, soutenant l’accession du continent à deux sièges permanents.
S’exprimant lors de la première réunion du groupe de travail en charge des négociations intergouvernementales sur la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité, le représentant permanent adjoint, l’ambassadeur Mohamed Bessedik, a prononcé une déclaration au nom de la délégation algérienne dans laquelle il a mis en exergue l’importance d’une réforme exhaustive de ce principal organe de l’ONU.
L’ambassadeur a expliqué que cette réforme doit porter sur les questions essentielles liées aux cinq chapitres que sont les catégories de membres, la représentation géographique, la taille du Conseil de sécurité élargi et ses méthodes de travail, la relation entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, et la question du droit de veto.
A ce titre, il a mis en relief l’importance de l’interdépendance entre ces chapitres en lançant un appel pour que soit corrigée l’injustice faite au continent africain.
M. Bessedik a exprimé, à ce propos, l’appui de l’Algérie à la déclaration faite par le représentant permanent du Sierra Léone, en sa qualité de coordonnateur du Comité des dix Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine sur la réforme du Conseil de sécurité (C.10).
Il a rappelé, à cet égard, l’importance du Consensus d’Ezulwini dans le cadre duquel les chefs d’Etat et de gouvernement africains réclament deux sièges en tant que membres permanents et deux sièges additionnels en tant que membres non-permanents.
“Il est inacceptable que l’Afrique soit le seul continent à ne pas être représenté dans la catégorie des membres permanents” a-t-il réclamé.
Et de souligner, par la même occasion, qu’une représentation géographique équitable avec une expansion dans les deux catégories des membres du Conseil de Sécurité permettra de rehausser la légitimité du Conseil à la fois tant au sein des Etats membres qu’au sein de l’opinion publique internationale.
“L’Algérie croit en un Conseil de sécurité plus représentatif, plus démocratique et plus transparent qui sera plus efficace”, a ajouté l’ambassadeur
Il a recommandé de voir le déroulement des négociations disponibles sur le webcast des Nations Unies, confortant ainsi la transparence de ses travaux.
M. Bessedik a regretté que le document issu de la précédente session des négociations intergouvernementales n’ait pas reflété la position africaine commune qui a pourtant rallié une large acceptation politique lors de la précédente session.
Quant à la sélection des représentants, il a, de nouveau, lancé un appel pour “cesser d’instrumentaliser cette question” en précisant que cette décision est du seul ressort de l’Union africaine qui dispose de ses propres mécanismes en matière de sélection des candidats pour les postes à pourvoir au sein des organisations multilatérales, y compris au sein du système des Nations Unis.
Evoquant les méthodes de travail du Conseil de Sécurité, la délégation algérienne a estimé qu’elles devraient être améliorées. Concernant la relation entre l’Assemblée Générale et le Conseil de sécurité, la délégation a réaffirmé l’importance d’une coopération étroite entre ces deux organes, en mettant en garde contre l’empiétement du Conseil de sécurité sur le mandat de l’Assemblée générale dans un souci de garantir l’équilibre et l’efficience nécessaires dans l’action des Nations Unies
En conclusion, la délégation algérienne a réitéré son soutien au président de l’Assemblée générale, aux deux co-présidents ainsi qu’aux autres groupes et Etats membres dans le but de faire progresser le processus de négociations dans le cadre du Groupe intergouvernemental en charge des négociations.
Tout en accueillant favorablement la nomination des deux nouveaux co-présidents des négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de Sécurité, M. Kaha Imnadze et de Mme Lana Nussibeh, respectivement représentant permanent de la Géorgie et représentante permanente des Emirat Arabes Unies, la délégation algérienne a réaffirmé la nécessité de voir le processus de réforme mené dans le strict respect des principes de la Charte des Nations Unies, conformément à la décision 62/557 de l’Assemblée générale.
La délégation algérienne a, par ailleurs, souligné que le document-cadre, qui reflète l’ensemble des positions exprimées aussi bien par les différents groupes d’Etats membres ou par les Etats membres à titre national, circulé par le président de l’Assemblée générale des Nations Unies en Juillet 2015, demeure le document de référence dans le cadre de la poursuite des négociations.