Les membres du Conseil de la nation ont adopté jeudi à l’unanimité le projet de loi portant approbation de l’accord relatif à la création de la Zone de Libre échange continentale africaine (ZLECAF), signé le 21 mars 2018 à Kigali (Rwanda).
Le vote s’est déroulé lors d’une plénière présidée par le Président du Conseil de la nation par intérim Salah Ghoudjil, en présence de membres du gouvernement.
Selon le texte de loi, il sera procédé à l’annulation progressive des tarifs douaniers dans le commerce interafricain à hauteur de 90% des taxes douanières sur une durée de 5 ans pour les pays en développement et 10% pour les pays africains les moins développés, et ce à partir de janvier 2021.
Les 10% restants représentent les produits sensibles, dont un taux de 7% qui sera libéralisé progressivement durant 10 ans pour les pays membres en voie de développement, et 3% pour les pays membres les moins développés, ce qui constitue un avantage important pour la protection du produit national.
Le taux de 3% des clauses des tarifs douaniers est exclu de la libéralisation tarifaire, soit l’équivalent de 491 tarifs.
Actuellement, le volume des échanges commerciaux algériens avec la Zlecaf est très faible, car ne dépassant pas 3 % du total des échanges. L’Algérie occupe la 20ème place du total des pays fournisseurs du continent, soit 0,4% du total des importations du continent africain.
Ces échanges sont effectués en grande partie avec les pays de l’Afrique du nord faisant partie de la zone arabe de libre échange.
La faiblesse de ces chiffres est due au fait que la plupart des pays africains ne font pas partie des communautés économiques africaines, induisant la faiblesse de la compétitivité des produits algériens, avec des taxes douanières oscillant entre 45 et 65%.
En dépit de ces obstacles, les exportateurs sont intéressés par le marché africain, étant donné que les produits algériens ont investi 24 pays africains entre 2016 et 2019.
La balance commerciale entre l’Algérie et les pays africains a enregistré un saut passant de 78 millions de dollars en 2016 à 830 millions de dollars en 2019, soit une augmentation de 964%.
Une stratégie nationale pour la promotion des exportations hors hydrocarbures et l’intégration économique avec le continent africain est envisagée à l’effet de soutenir la croissance économique nationale.
A travers cette adhésion, l’Algérie compte profiter du PIB du continent africain estimé à 2.500 milliards de dollars.
L’objectif des pays du continent est d’augmenter les échanges commerciaux interafricains de 25%, sachant qu’ils ne dépassent pas les 15% actuellement, contre 47 % avec le continent américain, 67% avec le continent européen et 61% avec l’Asie, selon les statistiques officielles de 2019.
Pour rappel, l’accord portant création de la Zlecaf lancé le 21 mars 2018 à Kigali, compte trois protocoles fondamentaux, le premier relatif au commerce des marchandises visant le renforcement du commerce interafricain des marchandises, le deuxième relatif au commerce des services visant la libéralisation tarifaire du commerce des services, outre le troisième protocole relatif aux règles et au règlement des contentieux.
Source APS