Le ministre des Affaires Maghrébines, de l’Union Africaine et de la Ligue des Etats Arabes, Abdelkader Messahel, a réitéré lors de son intervention à la conférence internationale sur la Libye tenue dimanche à Rome, la position constante de l’Algérie pour un règlement politique du conflit en Libye, a appris l’APS lundi auprès du ministère des Affaires étrangères.
“C’est à l’organisation universelle, et à elle seule, qu’incombe les missions de maintien de la paix et de la sécurité internationales”, a souligné M. Messahel, réaffirmant le soutien de l’Algérie aux efforts du représentant spécial de l’ONU, Martin Kobler, pour un règlement politique du conflit en Libye, lit-on dans le discours du ministre dont une copie est parvenue à l’APS.
“Consciente de ses responsabilités, de l’histoire commune et des liens forts qui la lient à ce pays et à son peuple, l’Algérie apportera sa part à cette solidarité internationale comme elle l’avait fait dans un passé récent, avec les gouvernements de transition nationale, dans la limite de ses moyens”, a ajouté le ministre.
M. Messahel, a rappelé, en outre, que la réunion de Rome sur la Libye se tient dans une conjoncture “lourde de menaces et d’incertitudes en raison de la persistance des affrontements fratricides entre les différentes composantes du peuple libyen et ses conséquences désastreuses sur la stabilité et la sécurité non seulement de la Libye mais aussi de toute la région”.
La conférence s’est tenue aussi, a-t-il soutenu, à un moment où la communauté internationale a enfin pris conscience de cette crise et de ses répercussions notamment en termes d’”expansion du terrorisme et de ses connexions criminelles”.
Elle intervient, de plus, au lendemain de propositions soumises en juillet dernier par l’ex-émissaire onusien, Bernardino Léon, de signature rapide d’un accord politique entre les parties libyennes et de l’urgence de mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
Il y a de cela une année, l’Algérie, pays voisin avait fortement plaidé pour la solution politique pour mettre fin à ce conflit et avait mis en garde contre sa persistance..
Elle avait, dans le même temps, appelé toutes les parties libyennes à “privilégier le dialogue, la concertation pour dépasser les différends, surmonter les divergences et préserver, ainsi, ce pays frère du spectre de la partition et de la division”, a également indiqué le ministre.
A la demande des libyens et celle de l’émissaire onusien, l’Algérie avait abrité de nombreuses rencontres avec le seul objectif de contribuer à leur rapprochement.
A ce titre, a-t-il rappelé, les autorités algériennes avaient apporté un appui fort aux propositions de conclure rapidement un accord politique et de former en urgence un gouvernement d’union nationale chargé de gérer la transition, de préparer les élections, de poser les jalons des futures institutions et de faire face aux défis politiques, sécuritaires et de développement ainsi que de lutter contre le terrorisme.
Cette même position de soutien au processus onusien a été affirmée par les pays voisins de la Libye, en présence de M. Martin Kobler lors de leur réunion tenue à Alger le 1er décembre.
“Il est impératif et urgent que les libyens, de tous bords, au-delà de toute considération, se joignent à ces propositions. Autrement, la situation s’aggravera et sera porteuse de lourdes menaces et de périls à la Libye et à la région”, a mis en garde M. Messahel.
Ils (les Libyens) portent, aujourd’hui, la lourde responsabilité d’engager rapidement leur pays sur la voie de la paix, de la réconciliation, de la stabilité et du développement par la mise en place de ce gouvernement d’union nationale, basé à Tripoli, a affirmé le ministre.
Pour M. Messahel, l’expérience a démontré que le terrorisme et ses connexions criminelles se nourrissent et se répandent de manière exponentielle et occupent des espaces de plus en plus étendus en l’absence d’un Etat capable, légitime et juste.
C’est pourquoi, a-t-il dit, il est “primordial” de mettre en place un gouvernement d’union nationale qui permettra à la Libye de faire face aux “bandes criminelles et de recouvrer la paix, la stabilité et la sécurité”.
La conférence de Rome a adopté un communiqué final qui réaffirme le respect des principes de souveraineté, d’unité et d’intégrité territoriale de la Libye et de la cohésion de son peuple, ainsi que de non-ingérence dans ses affaires intérieures.
Le texte a exhorté les parties libyennes à procéder à la signature de l’accord politique le 16 décembre et à mettre en place urgemment le gouvernement d’unité nationale, basé à Tripoli.