
1- Le 15 janvier 2021, la Secrétaire du Cabinet, Ministère des affaires étrangères de la République du Kenya, Amb. Raychelle Omamo, a reçu le Ministre des affaires étrangères de la République algérienne démocratique et populaire, S.E Sabri Boukadoum lors de sa visite de travail de deux jours au Kenya.
2- S.E. Hon. Uhuru Kenyatta, C.G.H ., Président de la République du Kenya et Commandant en chef des forces de défense kényanes, a accordé une audience à l’honorable Sabri Boukadoum, Ministre des affaires étrangères de la République algérienne démocratique et populaire, au cours de laquelle le Ministre a transmis au Président, un message spécial de S.E Abdelmadjid TEBBOUNE, Président de la République algérienne démocratique et populaire.
3- la Secrétaire du Cabinet, Ministère des affaires étrangères du Kenya et le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie ont échangé les points de vue sur un large éventail de questions bilatérales, continentales et internationales d’intérêt commun.
4- Les deux Ministres ont eu des discussions riches et fructueuses, basées sur les liens historiques forts d’amitié et de solidarité qui unissent l’Algérie et le Kenya, ancrés dans leur lutte pour l’indépendance; leurs valeurs communes de panafricanisme, d’unité et de fraternité; ainsi que leurs objectifs communs de développement et de prospérité aux niveaux national et continental.
5- Le Ministre Sabri Boukadoum a félicité la République du Kenya pour son accession au siège du Conseil de sécurité des Nations Unies en tant que membre non permanent pour la période 2021-2022 et assuré du soutien et de la solidarité de l’Algérie au Kenya pour un mandat réussi au Conseil de sécurité; et a exprimé son soutien aux efforts du Kenya pour promouvoir la voix de l’Afrique et défendre les justes causes et les positions de principe du Continent pour un monde plus sûr et plus prospère. Le Ministre Boukadoum a également rendu hommage au rôle du Kenya en tant que membre actuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et en tant que membre du Bureau de l’Union africaine, en particulier dans la coordination des efforts visant à apporter des réponses adéquates et opportunes à l’UA aux défis rencontrés au cours de l’année écoulée, y compris la pandémie de la COVID-19.
6- Les deux Ministres ont fait le point sur l’état des relations bilatérales et, à cette occasion, ont souligné avec satisfaction la qualité de la coopération entre les deux pays, dans plusieurs domaines, y compris l’exploration de nouveaux domaines de collaboration. Les Ministres ont noté que ladite coopération n’a pas encore atteint son plein potentiel et ses résultats, et ont donc convenu de conjuguer leurs efforts pour explorer les possibilités d’expansion de la coopération dans les domaines de l’économie, du commerce et des investissements.
7- Les deux Ministres ont également discuté et échangé des points de vue sur la situation politique, de paix et de sécurité en Afrique, et ont exprimé des points de vue et des préoccupations convergents concernant l’instabilité et le conflit dans certaines parties du continent, notamment en Libye, au Mali, dans la région du Sahel, en RDC , en RCA et dans certaines parties de la région de la Corne de l’Afrique; ainsi que sur la menace mondiale du terrorisme et de l’extrémisme qu’ils condamnent dans les termes les plus forts possibles. Ils ont appelé à redoubler d’efforts pour arrêter la propagation croissante et extrêmement préoccupante du terrorisme dans toutes les régions du continent, notamment en respectant les normes internationales relatives à l’interdiction de payer des rançons aux terroristes.
8- Concernant la situation en Libye, les Ministres ont souligné la nécessité de redoubler d’efforts afin de préserver le cessez-le-feu et de garantir une solution politique inclusive et libyenne au conflit qui préservera l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye et mettra fin à l’ingérence extérieure dans le pays. Ils ont souligné le rôle des pays voisins en coordination avec l’Union africaine et ont appelé à une plus grande implication de cette dernière dans le processus politique en cours pour résoudre la crise en Libye.
9- S’agissant de la situation au Mali, les Ministres ont souligné la nécessité pour la communauté internationale d’apporter le soutien nécessaire afin d’assurer le succès de la transition en cours au profit du Peuple malien. Ils ont reconnu le rôle de l’Algérie en sa qualité de Présidente du Comité de suivi et souligné l’importance de la pleine mise en œuvre de l’Accord malien de paix et de réconciliation, issu du processus d’Alger, pour préserver l’unité et l’intégrité territoriale du pays, ainsi que la stabilité du Mali et celle de la région au sens large.
10- Les Ministres ont salué les progrès réalisés au Soudan du Sud par les parties signataires de l’Accord revitalisé pour résoudre le conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS) et ont salué les pourparlers de paix en cours pour amener les non-signataires à y adhérer. Les Ministres ont encouragé les signataires à conclure les derniers éléments de mise en œuvre du R-ARCSS et ont également exhorté la communauté internationale à apporter son soutien et sa bonne volonté au peuple du Soudan du Sud et aux parties à l’Accord de paix revitalisé.
11- En ce qui concerne l’AMISOM, les Ministres ont échangé des vues sur la mission et ont reconnu le rôle important joué par l’AMISOM dans la pacification de la Somalie et pour débarrasser le pays des groupes terroristes dont les Al-Shabab. Les Ministres ont noté que l’AMISOM continuait de rencontrer des difficultés, en particulier en ce qui concerne le financement prévisible, notamment le manque de multiplicateurs et de facilitateurs de force, et à cet égard ont exhorté les Nations Unies à envisager de financer l’AMISOM au moyen des contributions fixées par l’ONU. Les Ministres ont également pris note de la menace d’Al-Shabab qui reste puissante et ont appelé l’UA et l’ONU à renouveler le mandat de l’AMISOM, en tenant compte du fait que des capacités suffisantes n’ont pas été renforcées au sein des services de sécurité nationale de la Somalie pour reprendre les fonctions actuellement assumées par les troupes de l’AMISOM.
12- Dans ce contexte, ils ont réitéré l’importance d’apporter des solutions africaines aux problèmes africains et ont convenu de la nécessité de renforcer les efforts de l’UA pour faire taire les armes en Afrique, en coordination avec ses partenaires, dont les Nations Unies.
13- Les deux Ministres ont également échangé leurs vues sur la question du Sahara occidental et ont exprimé leur inquiétude suite à l’escalade des tensions militaires dans les territoires occupés. Dans ce contexte, ils ont réaffirmé leur position sur la réalisation d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettrait la tenue d’un référendum libre et équitable sur l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Ils ont souligné la nécessité cruciale et urgente pour le Secrétaire général des Nations Unies de nommer son Envoyé spécial pour le Sahara occidental pour faire avancer les consultations et les préparatifs du référendum mandaté par l’ONU.
14- En outre, les Ministres ont échangé leurs points de vue sur la pandémie mondiale du COVID-19 et ont salué les efforts des deux pays aux niveaux national et continental pour fournir une réponse adéquate et efficace afin de contenir la pandémie et atténuer ses effets. Les Ministres ont exhorté l’Union africaine à continuer de coordonner les efforts pour garantir que l’Afrique ait accès aux vaccins COVID-19 et qu’en tant que bien public mondial, qu’ils soient répartis équitablement et abordables.
15- Les deux Ministres se sont félicités de l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2021, de l’Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine, programme phare de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui constitue une étape importante pour l’intégration continentale à travers le commerce intra-africain et l’investissement.
16- Ils ont réitéré, à cet égard, leur disposition à unir leurs efforts pour la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’UA et de son plan d’action décennal, ainsi que de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable.
17- Les deux Ministres ont également réaffirmé leur volonté de continuer à promouvoir la coopération internationale et la coopération Sud-Sud et le multilatéralisme, ainsi que la réforme du système mondial de gouvernance, y compris la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, afin de renforcer l’équité et la représentativité au sein du système des Nations Unies.
18- Ils sont convenus d’intensifier leurs efforts pour consolider et approfondir la coopération entre l’Algérie et le Kenya, notamment à travers des consultations politiques régulières, afin d’élever les relations bilatérales au niveau stratégique souhaité. À cet égard, ils ont convenu de tenir la session inaugurale de la Commission mixte de coopération avant la fin de l’année 2021. Prenant note de l’invitation adressée par S.E. Uhuru Kenyatta, Président de la République du Kenya, à S.E. Abdelmadjid TEBBOUNE, Président de la République algérienne démocratique et populaire, pour effectuer une visite d’État au Kenya, les Ministres ont convenu d’accélérer les consultations sur les accords en suspens en vue de leur signature lors de la visite d’État.
19- Enfin, le Ministre Sabri Boukadoum, au nom de sa délégation, a exprimé sa reconnaissance et sa satisfaction de sa visite de travail réussie dans la République sœur du Kenya et a remercié les autorités kényanes pour l’accueil chaleureux et la chaleureuse hospitalité qui lui ont été accordés ainsi qu’à sa délégation.
Fait à Nairobi, le 15 janvier 2021
Sources MAE / APS