Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a félicité jeudi la startup algérienne “Legal Doctrine”, éditrice de la plateforme spécialisée notamment dans la collecte, la numérisation et la mise en ligne des législations, à l’occasion du lancement de sa plateforme à destination de plusieurs pays d’Afrique, en la considérant comme “un exemple à suivre”.
“Nous félicitons la startup algérienne “Legal Doctrine”, éditrice de la plateforme legal-doctrine.com, qui collecte, numérise et met en ligne les législations, règlementations et décisions de justice, pour le lancement de sa plateforme à destination de plusieurs pays d’Afrique”, a indiqué M. Belhimer.
Il a souligné que la startup “Legal Doctrine” “s’est remarquablement illustrée par la performance de sa veille juridique, mise à disposition gratuitement en cette période de covid-19, ainsi que la qualité du contenu accessible sur la plateforme grâce à son moteur de recherche”.
“Particulièrement appréciée par les acteurs des mondes juridique et financier, la startup “Legal Doctrine” a également organisé de nombreuses conférences juridiques en ligne dans plusieurs pays avec des intervenants nationaux et internationaux de qualité, permettant à la communauté du droit d’échanger sur des sujets d’actualité”, a-t-il ajouté, relevant qu’il s’agit d’”une initiative innovatrice 100% algérienne utile à encourager et à multiplier au sein de notre écosystème incitant une chaîne d’effets positifs sur l’économie dans son ensemble”.
“L’initiative peut paraître anodine à sa petite échelle, mais elle renvoie à des enjeux essentiels”, a fait savoir le ministre, soulignant que “tout comme les pays producteurs de pétrole insistent depuis les années 1970 pour que les raffineries de pétrole ajoutent de la valeur au pétrole brut, tous les gouvernements veulent aujourd’hui que les grandes sociétés technologiques construisent des centres de données sur leur propre sol”.
Il a indiqué, dans le même cadre, que “l’intérêt tourne autour du Cloud qui alimente une grande partie de l’industrie technologique mondiale et qui repose sur de vastes centres de données situés principalement autour de l’Europe du Nord et des côtes américaines”, ajoutant que “dans le même temps, les grandes entreprises américaines se tournent de plus en plus vers les marchés des pays du Sud, car un nombre considérable de jeunes populations férues de technologie se connectent”.
“Pour les pays d’accueil, partisans de la localisation des données, les règlementations en vigueur assoient la dépendance structurelle des pays en développement à l’égard des infrastructures numériques appartenant à des étrangers et leur réservent une part injuste des avantages économiques de ces données pour forcer les entreprises de haute technologie à devenir des entités permanentes sur leur territoire, afin d’accroître à terme le montant des taxes qu’ils peuvent leur imposer”, a-t-il poursuivi.
Ainsi, “comme toute autre ressource, le flux de données n’échappe pas à l’instinct de domination, ce qui autorise à se demander si nous n’assistons pas à l’avènement d’un impérialisme numérique illustré par la répartition inégalitaire des sites-sources, le décalage entre les nouvelles sources de données et l’emplacement des centres de données ayant conduit à des situations qu’on peut qualifier de colonisation des données et de colonialisme numérique”, a-t-il fait observer.
Pour M. Belhimer, “l’enjeu est l’hébergement des bases de données comme précieux potentiel d’industrialisation numérique grâce aux avantages concurrentiels qu’elles procurent pour les entreprises locales de cloud computing et à l’accroissement de leur connexion à d’autres acteurs du secteur informatique local”.
Source APS