Les commissions chargées de préparer les Assises nationales du dialogue, prévues le 06 juillet à l’Ecole supérieure d’hôtellerie et de restauration d’Ain Benian (ESHRA), adresseront, cette semaine, des invitations officielles à prendre part à cette initiative pour débattre d’”une feuille de route” de sortie de la crise politique que traverse le pays.
A ce titre, le président du Conseil consultatif national du Front de la justice et du développement (FJD), Lakhdar Benkhellaf a déclaré à l’APS que la conférence du dialogue national, prévue pour samedi prochain, s’intitulera “Assises nationales du dialogue” et verra la participation de tous les acteurs sur la scène politique (partis, société civile, syndicats et militants du Hirak populaire), en vue “d’élaborer un document, objet de discussion et de validation, qui pourrait, une fois adopté, offrir au pays une sortie de crise”.
Il a précisé en outre que ce document se voulait “une feuille de route pour le dialogue qui pourra être engagé entre les différentes franges de la société algérienne et le Pouvoir, afin de trouver un mécanisme pour sortir de la crise”.
M.Benkhellaf a indiqué également que les parties organisatrices de ces assises avait lancé des contacts avec les différents acteurs “depuis trois semaines”, affirmant que “ceux qui ont été contactés sont des personnalités, des partis et des organisations ayant affiché leur volonté de participer à ces assises”.
Le dirigeant du FJD, l’un des parties organisatrices, a fait savoir que les invitations officielles seraient adressées “cette semaine”, en attendant l’autorisation de tenue de ces assises à l’ESHRA.
Parmi les personnalités ayant confirmé leur participation, l’avocat et militant des droits de l’homme, Ali Yahia Abdennour, l’ancien chef de Gouvernement, Ahmed Benbitour, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi, la moudjahida Djamila Bouhired, et la sœur de Larbi Ben M’hidi, a indiqué le même responsable, ajoutant que beaucoup d’autres seraient contactées, à l’instar de l’ancien président Liamine Zéroual, l’ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche et bien d’autres.
S’agissant des partis politiques, M. Benkhellaf a souligné que “le parti du Front des Forces socialistes (FFS) a indiqué qu’il pourrait participer à ces assises, alors que celui du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) s’est montré réticent, sans pour autant fermer la porte à son éventuelle participation”.
Il a fait savoir également que “les personnalités conviées ne doivent pas être impliquées avec l’ancien régime, ni être partisanes du cinquième mandat, les partis au pouvoir étant écartés”.
Concernant la feuille de route proposée à la mi-juin par les représentants de la société civile, M. Benkhellaf a indiqué qu'”elle n’est pas très différente de celle qui sera débattue à l’occasion des assises nationales du dialogue, étant donné que la majorité de ces syndicats et associations sont membres des Forces de changement qui regroupent des partis de l’opposition, des syndicats, des associations et des personnalités”.
La feuille de route qui sera examinée et adoptée repose essentiellement sur “le retour au processus électoral le plus vite possible mais avec des garanties réelles pour assurer la régularité des élections”, a-t-il poursuivi, soulignant que cela ne saurait intervenir sans “la révision du code électoral et l’élaboration d’une loi organique pour l’instance devant superviser et organiser ce rendez-vous tout en accordant le temps suffisant pour l’installation de cette instance au niveau central et local (wilayas et communes)”.
A rappeler que le coordinateur de l’initiative du dialogue, l’ancien ministre, Abdelaziz Rahabi avait déclaré sur les ondes de la Radio algérienne que l’objectif de ce dialogue “est de s’accorder sur la manière de sortir de la crise avec une vision unifiée, en proposant des mécanismes
concrets, dont le principal objectif est d’assurer la crédibilité de l’organisme chargé de superviser l’organisation et le suivi du processus électoral, vu que les institutions étatiques manquent de légitimité”.
L’ancien diplomate avait indiqué que “le succès de cette initiative conjointe entre les parties et la société civile exige l’adhésion de toutes les parties au dialogue, y compris l’autorité devant prendre des mesures sereines qui donnent confiance, en cas d’absence de climat favorable et des garanties, il sera impossible d’organiser des élections, même dans une période de six mois”.
Il avait souligné que dans le cadre de “cette initiative, qui sera le début d’initiatives nationales globales, il ne fallait ménager aucun effort pour contacter tous les partis de l’opposition afin de parvenir à une vision unifiée basée sur un dialogue inclusif, sans exclure aucun parti et loin de toutes considérations idéologiques et partisanes”.