Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Mes sincères remerciements à Son Excellence Madame Nabeela F. Tunis, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la Sierra Leone pour avoir accueilli cette réunion, malgré les circonstances difficiles de la pandémie de la COVID-19.
Je saisis cette occasion pour féliciter le Président de la Sierra Leone, S.E. M. Julius Maada Bio, en sa qualité de Coordinateur du Comité des dix (C-10), pour le travail inestimable et les efforts soutenus visant à remplir le mandat du Comité, à savoir, plaider et réunir le soutien à la position africaine commune sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Je tiens à réaffirmer, à cet égard, le ferme attachement de l’Algérie à notre position commune inscrite dans le consensus d’Ezulwini et dans la déclaration de Syrte, ainsi qu’au mandat qui nous a été confié par nos chefs d’État et de gouvernement.
Madame la Présidente,
En ce 75ème anniversaire marquant de l’Organisation des nations unies, la réforme du Conseil de sécurité est plus que jamais une nécessité. La communauté internationale et les principales parties prenantes ne peuvent plus se permettre d’ignorer les réalités géopolitiques actuelles, et en particulier la nécessité de remédier à la non-représentation de l’Afrique dans la catégorie des membres permanents et à sa sous-représentation dans la catégorie des membres non permanents du Conseil de sécurité. Pour nous et encore une fois, toute réforme du Conseil doit aboutir à l’amélioration de ses méthodes de travail et accroître son efficacité pour maintenir la paix et la sécurité internationales, qui sont au cœur du mandat du Conseil.
Dans ce contexte, permettez-moi de faire les remarques suivantes:
Premièrement: malgré l’élan soutenu de la réforme du Conseil de sécurité, nous continuons, hélas, à constater l’absence de progrès dans le cadre du processus de négociation intergouvernementale (IGN). Près de onze ans se sont écoulés depuis le lancement de l’IGN, les positions restent fortement opposées entre les États membres et les groupes d’intérêt et le consensus semble de plus en plus difficile à atteindre. La COVID-19 a encore entravé tout progrès significatif lors de la dernière session de l’IGN, avec le risque que la pandémie perturbe totalement le processus.
Deuxièmement: malgré l’impasse du processus de l’IGN, nous ne pouvons ignorer un progrès qui mérite d’être souligné, à savoir le soutien accru et massif à la position commune africaine par une grande majorité d’États membres et de groupes d’intérêt. Un tel soutien nous rend confiants dans la validité et la légitimité de notre revendication. Il nous incombe donc, en tant que membres du C-10, de continuer à défendre, sans relâche, notre position et d’élaborer une stratégie pour traduire cet appui en résultats tangibles et substantiels.
Troisièmement: il est important de rester pleinement engagé afin de maintenir l’élan du soutien massif et accru à la position commune africaine. Compte tenu des perturbations causées par la pandémie qui a gravement affecté les travaux du C-10 et de la session 2020 de l’IGN à New York, nous devons continuer à nous y appuyer et assurer un suivi approprié de la mise en œuvre des recommandations pertinentes contenues dans le 21ème rapport soumis par le Coordinateur du C-10 à l’Assemblée de l’Union Africaine.
Nous devons assurer une participation significative des États africains sur les questions de fond et de procédure, aux réunions de l’IGN à New York et dans les enceintes bilatérales et multilatérales. La priorité doit être donnée à défendre, promouvoir et à plaider la position africaine commune sur tous les aspects de la réforme, y compris la réaffirmation de notre position sur la représentation régionale et le droit de veto, ainsi que l’opposition à la création d’une nouvelle catégorie de membres du Conseil de sécurité.
Nous devons également poursuivre nos consultations et notre engagement avec d’autres groupes d’intérêt et parties prenantes, y compris les cinq membres permanents (P-5), au plus haut niveau.
Quatrièmement: nous devons préserver notre unité et notre cohésion et parler d’une seule voix autour de la position africaine commune. Notre groupe est le plus grand bloc électoral (28%) de l’Assemblée générale de l’ONU, et si nous restons unis et résolus, nous serons certainement en mesure de nous en sortir et de corriger l’injustice historique que l’Afrique continue de subir.
Je voudrais terminer en faisant écho au sentiment que la réforme du Conseil de sécurité se fait attendre depuis longtemps. L’élan a été créé et ne doit pas être perdu. Plus que jamais, nous devons rassembler la volonté politique souhaitée et nous réaffirmer pour faire avancer ce processus en mettant en place des actions ambitieuses et concrètes, afin de réaliser la vision de notre organisation panafricaine, telle qu’énoncée dans le Consensus d’Ezulwini et la déclaration de Syrte.
Cher Nabeela, merci d’avoir porté le flambeau de cette noble entreprise.
Source MAE/APS