Excellences, Messieurs les membres du Gouvernement,
Chers frères représentants de la CMA et de la Plateforme,
Excellence M. Salah Annadif, Chef de la MINUSMA,
Mesdames et Messieurs les membres de la Médiation,
J’éprouve un réel plaisir de présider les travaux de cette cinquième consultation de haut niveau du CSA à Kidal, ville millénaire, carrefour d’échanges à la frontière entre l’Algérie et le Mali et l’un des principaux symboles de la fraternité algéro-malienne. Une ville qui, aujourd’hui, doit être fière d’accueillir, pour la première fois depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, la toute première réunion délocalisée du CSA.
Je remercie les autorités et la population locales pour l’accueil et l’hospitalité qu’elles nous ont réservés depuis notre arrivée.
Je tiens à transmettre aux participants les vives salutations de Monsieur Abdelmadjid Tebboune, Président de la République, et ses vœux de pleine réussite à cette rencontre.
C’est là un événement qui revêt toute sa pertinence pour le Mali et ses partenaires de la Médiation internationale mais aussi pour la communauté internationale qui accompagne inlassablement les efforts du retour de la stabilité au Mali engagés dans le cadre de l’Accord de paix issu du processus d’Alger.
C’est là également un signe d’avancée majeure sur le chemin de la paix et de la réconciliation que les frères maliens ont tracé ensemble avec l’appui de leurs partenaires depuis Alger il y a déjà près de six ans. Un chemin qui, comme vous le savez, n’a pas été facile à parcourir.
La présente rencontre est d’autant plus importante qu’elle intervient alors qu’une Transition courte mais charnière et prometteuse est ouverte au Mali. Une transition que nous appuyons et accompagnons et que nous souhaitons tous qu’elle soit apaisée et fructueuse.
Dans moins de cinq mois, nous serons appelés à faire le bilan de six ans d’efforts consentis pour restaurer la paix et la cohésion au Mali dans le respect des fondements républicains du pays et des valeurs ancestrales du vivre-ensemble et de solidarité qui ont toujours sous-tendu la société malienne dans toute riche diversité.
Certes, la mise en œuvre de l’Accord accuse des retards en raison d’un environnement complexe auquel s’est greffée la crise sanitaire du COVID-19, mais je reste convaincu que le travail de base accompli permet au Mali de continuer à progresser de manière sereine et évolutive vers la stabilité tant recherchée.
Cette stabilité, une fois retrouvée, doit bénéficier en tout premier lieu à toute la population malienne dans sa quête légitime d’une meilleure participation à la gouvernance du pays ; d’une meilleure implication dans la sécurisation du territoire national ; d’un meilleur retour des dividendes du développement ; et d’une plus grande harmonie sociale dans la diversité.
Je me réjouis que, fort heureusement, les signataires aient renouvelé leur ferme attachement à l’Accord dans le contexte de la Transition lancée dans le pays.
Cela permet, ainsi, de préserver les acquis indéniables jusqu’ici obtenus sur les quatre volets de l’Accord. A l’évidence, des efforts soutenus sont encore nécessaires pour rendre irréversibles ces acquis et permettre, ainsi, au Mali d’engranger, de manière effective, les dividendes tant attendus de son engagement dans le processus de paix.
A cet égard, je félicite la Partie malienne pour la dynamique de confiance qui règne aujourd’hui en son sein et qui lui a permis, entre autre, de finaliser une feuille de route à la fois exhaustive et réaliste pour diligenter la mise en œuvre de l’Accord pendant la période de transition.
Il est évident que l’opérationnalisation de tous les engagements souscrits dans la feuille de route doit être poursuivie par tous avec vigueur et de bonne foi.
A titre encore prioritaire, il est espéré que notre rencontre puisse déboucher sur la clôture, à brève échéance, de toutes les actions en cours avec une attention particulière à porter :
– à l’opérationnalisation des unités de l’Armée reconstituée déjà déployées ;
– au lancement de nouvelles phases du DDR ;
– au déploiement de la police territoriale ;
– au retour de l’administration et des services sociaux de base ;
– au lancement des premiers projets de développement éligibles au financement sur le Fonds du Développement Durable ; et
– au renforcement de la participation de la femme dans le processus de paix.
Mesdames et Messieurs,
La cause de la paix et de la réconciliation que nous appuyons ensemble au Mali est un processus qui dépend de son environnement avec ses atouts et ses obstacles.
La courte période de transition actuelle est une opportunité à saisir par les Maliens dans leur bataille pour la paix, la sécurité et le développement.
Pour cela, il serait important que les hésitations observées, les querelles de positionnement et les postures contraires à l’esprit et à la lettre de l’Accord soient éliminées au profit du renforcement de la confiance, de la concertation et de l’esprit de responsabilité, de compréhension et de compromis.
Avec l’engagement réaffirmé par la communauté internationale de poursuivre son accompagnement crucial au Mali durant cette phase de transition, l’espoir est permis de voir la dynamique, aujourd’hui des plus favorables, se poursuivre pour mener le processus de paix à bon port, au bénéfice du Mali et de tous les Etats de la région.
Déjà précieux, l’appui de la MINUSMA reste indispensable. Je saisis cette occasion pour rendre un hommage appuyé à la mission qui continue d’accomplir ses tâches avec courage et abnégation au service de la stabilité du Mali.
Mesdames et Messieurs,
Notre visite à Kidal nous réjouit et nous rassure car elle illustre clairement l’intérêt que nous portions toujours au retour à la normale au Mali.
Notre espoir est que notre exercice ouvre une nouvelle étape qualitative dans l’accompagnement des efforts que les frères maliens déploient pour consolider la paix et la réconciliation dans leur pays.
Si vous êtes d’accord que cette rencontre ne doit pas être une rencontre comme les autres, alors démontrons-le, ici, à Kidal, à l’occasion de ce premier CSA délocalisé.
Dans ce cadre, j’ai le plaisir d’annoncer que l’Algérie consent un nouveau don alimentaire et en produits pharmaceutiques ; la réhabilitation d’au moins une école à Kidal ; et le renforcement du programme boursier notamment en matière de formation professionnelle au profit des étudiants des régions du Nord du Mali.
Je ne peux conclure sans exprimer mes plus vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué à l’organisation de cette rencontre en souhaitant au Mali et à son peuple frère plein de progrès et de prospérité. Je vous remercie de votre attention.
Source MAE/APS