Les participants à l’action de solidarité avec le peuple libyen ont appelé mercredi, à Alger, à relancer le rôle de l’Union du Maghreb arabe (UMA) pour l’associer au processus de règlement de la crise libyenne, proposant la tenue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats membres en marge du prochain sommet de la Ligue arabe.
Dans son intervention lors de cette action de solidarité, initiée par l’association Mechaâl Echahid et le Conseil consultatif de l’UMA, le président de la section parlementaire algérienne, Abdelyamine Boudaoud, a plaidé pour le “renforcement des relations de coopération entre les pays du Maghreb arabe pour relever les défis qui se posent à la région”, insistant sur l’impératif de “relancer le rôle de cet édifice maghrébin dans le contexte de la crise que traverse la Libye”.
M. Boudaoud a, à cet égard, proposé la tenue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’UMA pour examiner les retombées de la crise libyenne, et ce en marge du prochain sommet arabe.
Une proposition que partage le secrétaire général du Conseil consultatif de l’UMA, Said Mokadem, qui a fait savoir que le secrétariat général du Conseil avait lui aussi suggéré la tenue d’une réunion en marge du prochain sommet de la Ligue arabe pour examiner les répercussions de la crise libyenne et trouver une solution pacifique dans un cadre arabo-maghrébin.
L’Algérie “est triste” aujourd’hui de voir le peuple libyen souffrir, et a appelé par la voix de son Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, “au triomphe de la solution politique pacifique à la crise et œuvre à travers ses louables démarches à mettre fin au différend opposant les frères belligérants”, a ajouté M. Mokadem.
Il a, d’autre part, formé le vœu de voir la conférence “prometteuse” de Berlin, à laquelle prendra part le Président Tebboune à l’invitation de la chancelière allemande, Angela Merkel, “constituer le début de la solution, à travers le rapprochement des vues entre Libyens”, en vue de parvenir “à un règlement politique de la crise garantissant l’unité de la Libye et répondant aux choix de son peuple, pour l’édification de l’Etat de droit, le rétablissement de la justice, de la sécurité et de la stabilité, loin de l’escalade, de la menace et des tensions”.
“La sortie de crise ne saurait être envisagée en l’absence d’une solution consensuelle, basée sur le dialogue inter-libyens”, a affirmé le SG du Conseil consultatif, saluant la position de l’Algérie qui “a toujours fait preuve de sagesse, de clairvoyance et de neutralité, en assumant le rôle de médiateur dans le règlement des conflits internationaux”.
“Il ne suffit plus aujourd’hui d’annoncer un cessez-le-feu, mais il faut œuvrer, sans relâche, à l’instauration d’une paix durable sur le terrain, à travers la signature d’un accord politique à même d’aboutir à une solution globale de la crise”, a-t-il soutenu.
Pour sa part, le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Bouzid Lazhari, a souligné que la solidarité avec le peuple libyen “se veut un signe de reconnaissance envers les Libyens pour leur appui à la guerre de libération nationale”, notant que les “démarches diplomatiques menées par l’Algérie pour le règlement de la crise en Libye “sont fondées sur la recherche d’une solution pacifique garantissant la sécurité et la stabilité de la Libye et de la région, et loin de servir un quelconque intérêt”.
Pour sa part, le commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA) Hamzaoui Abderrahmane, a salué la diplomatie algérienne pour sa “sagesse” dans la gestion des crises. En témoigne clairement, a-t-il dit, les récentes démarches qui ont été sanctionnées par un accord de cessez-le-feu entre les parties au conflit, se voulant ainsi un grand pas en avant dans le processus de règlement de la crise libyenne.
De son côté, Mme Saida Bounab, membre fondateur du Réseau des femmes médiatrices pour la paix en Méditerranée, a fait état de démarches en cours pour la concrétisation des recommandations issues de la dernière rencontre du Réseau tenue en juin dernier à Rome (Italie).
Le Réseau envisage de former une délégation de femmes libyennes en mesure de négocier avec les parties libyennes pour trouver une solution à leur crise, a fait savoir Mme Bounab, mettant l’accent sur l’impératif de poursuivre les actions de solidarité avec le peuple libyen.
Des représentants du Parlement et de la société civile, ainsi que des présidents d’organisme des droits de l’Homme et des moudjahidine présents à cette occasion, ont réaffirmé l’impératif de trouver rapidement une solution inter-libyenne à la crise, sans aucune intervention étrangère.
Ils ont rappelé, par ailleurs, les liens de fraternité et de bon voisinage entre les deux peuples frères, soulignant que le peuple algérien “n’oubliera jamais le soutien matériel, politique et logistique du gouvernement et du peuple libyens au mouvement national algérien depuis 1949”.
Source APS