Le public algérien renoue avec le rendez-vous culturel phare de l’année, le Salon international du livre d’Alger (Sila) qui ouvre ses portes officiellement mercredi avec la participation de 1030 maisons d’éditions dont 298 éditions algériennes proposant plus de 183 000 toutes spécialités confondues.
Ce rendez-vous culturel majeur, affichant chaque année un nombre important de visiteurs, est également une occasion pour les lecteurs de découvrir les publications de nouvelles maisons d’édition qui commencent à se frayer une place parmi les éditeurs les plus anciens à l’image de Barzakh, Casbah, “Mim, Hibr ou encore Chihab.De jeunes maisons d’édition dont “El Djazaïr Taqraa” et “El Khayal” prennent part avec des catalogues étoffés, révélant de nouveaux auteurs et de nouvelles expériences d’écriture.
Invité d’honneur du Sila 2019, le Sénégal devra être représenté par des auteurs comme Hamidou Sall, Khallil Diallo, Rahmatou Seck Samb, ou encore Abdoulaye Racine Senghor.
Une rencontre entre éditeurs algériens et sénégalais est également prévue à la fin du salon dont cette 24ème n’offre son estrade qu’à deux auteurs étrangers, le Palestinien Ibrahim Nasrallah et l’Algéro-américaine Elaine Mokhtefi militante de la cause algérienne dans les années 1950-1960.
L’espace “Esprit Panaf” devra être dédié à la commémoration du cinquantenaire du Festival culturel panafricain d’Alger de 1969, une occasion d’évoquer le Festival mondial des arts nègres de Dakar (1966).
Pour sa part, le comédien Sid Ahmed Agoumi est programmé au Sila où il devra donner la lecture de textes de Kateb Yacine, seule évocation prévue pour marquer la commémoration du trentenaire la disparition de cette grande figure de la littérature et du théâtre algérien.
Outre des conférences sur la littérature et le théâtre, la poésie melhoun et autre bande dessinée, le public est également convié à une rencontre sur l’histoire intitulée “1919: l’Algérie face aux défis de liberté et du siècle”, animée par des historiens algériens et un de leurs homologues français.
Les 11e Rencontres euro-maghrébines des écrivains, organisées par la délégation de l’UE en Algérie, se tiendront pendant le Sila sur le thème de la “citoyenneté active”.
Focus sur les jeunes plumes
Les organisateurs du 24e Sila affirment avoir accordé une attention particulière aux jeunes auteurs débutants, particulièrement les lauréats des différents prix littéraires algériens: Prix Assia Djebbar, Prix Mohamed-Dib, ou encore le Prix Ali Maâchi.
Les lauréats du Prix Katara du roman arabe attribué récemment au Qatar prendront également part à cet événement.
Cette orientation vise à promouvoir ces jeunes talents et faire connaître leurs écrits du grand public. L’accent est particulièrement mis sur les écrivains des villes d’intérieur et du sud algérien ainsi que sur les nouvelles maisons d’édition.
Avec plus de deux million de visiteurs en 2018, le Sila compte parmi les événements culturels les plus importants en Algérie. La manifestation avait été interrompue pendant les années du terrorisme, avant de reprendre au début des années 2000.
Malgré une fréquentation des plus importantes et un nombre toujours croissant de visiteurs, les statistiques sur les ventes et les tendances de l’édition, un projet annoncé depuis plusieurs années déjà, restent non disponibles à ce jour.