Le secteur des Ressources en eau a connu, en soixante (60) ans d’indépendance, de grandes réalisations ayant contribué à accroître l’approvisionnement national en eau potable pour atteindre 3.6 mds m3, à assurer une distribution équitable et équilibrée de l’eau et à jeter les bases de la stratégie nationale pour réaliser la sécurité hydrique, à travers les ressources alternatives dont le dessalement de l’eau de mer.
Le secteur qui s’emploie à assurer la sécurité hydrique aux Algériens, à travers les différents programmes initiés depuis le recouvrement de la souveraineté nationale, le 5 juillet 1962, compte de nombreuses réalisations, en dépit des défis auxquels il est confronté, tels qu’une pluviométrie faible et une croissance démographique rapide, outre la superficie du pays.
En ces 60 ans d’indépendance, le secteur des Ressources en eau a procédé à l’extension du réseau d’eau potable pour atteindre, fin 2021, 143.000 km, sachant que celle-ci était réservée, jusqu’à la veille de l’indépendance, uniquement aux colons européens résidant dans les grandes villes, soit 35% de la population avec une moyenne quotidienne ne dépassant pas les 90 litres/habitant, ont indiqué à l’APS les services du ministère des Ressources en eau et de la sécurité hydrique.
Les mêmes services ont fait état de 116 stations de traitement des eaux de surface, fin 2021, avec une capacité de 5.858.700 m3/jour.
Concernant le volume d’approvisionnement national en eau potable, celui-ci a atteint 3.6 mds m3 en 2021 dont un taux de 50% issu des nappes phréatiques, 33% des eaux de surface et 17% du dessalement de l’eau de mer.
Les barrages figurent parmi les projets ayant nécessité des financements considérables durant ces 60 dernières années.
La capacité de stockage des barrages en Algérie est passée de 908,8 millions m3 (13 barrages) en 1962 à plus de 8.6 mds m3 aujourd’hui avec plus de 80 barrages dont 75 seulement sont réellement exploités.
Le secteur a en outre adopté une stratégie nationale de raccordement des installations de stockage, sous forme de systèmes régionaux, à l’instar du “système Mao” et du “système de Beni Haroun”. Depuis 1962 jusqu’à ce jour, 16 installations et grands transferts ont été créés pour la mobilisation des eaux de surface.
Concernant les eaux souterraines, l’Algérie compte actuellement 281.000 puits exploités, avec une capacité de plus de 6,6 mds m3, selon les mêmes services, indiquant que 27.200 puits réalisés ont été financés par le trésor public.
Parmi les réalisations du secteur, il y a également lieu de citer les projets de déminéralisation de l’eau de mer au niveau de 34 stations réalisées et exploitées à ce jour, d’une capacité de production de 52,6 millions m3/an, en vue de renforcer l’approvisionnement en eau potable au profit de 1.166.715 d’habitants.
S’agissant de l’irrigation agricole, il existe aujourd’hui 45 grands périmètres irrigués, d’une superficie équipée de 279.000 hectares, entourés de 48 grands barrages, contre 7 périmètres en 1962, d’une superficie de 105.000 hectares dont seulement 44.000 hectares de surface irriguée réelle, en raison du faible taux de ressources hydriques stockées dans les barrages.
Ces terres sont irriguées à partir des eaux des barrages ou après réutilisation des eaux usées, sachant que 200 stations d’épuration sont exploitées actuellement avec une capacité d’épuration de 1,1 milliard de m3/an, dont 20 stations sont destinées à l’irrigation des terres agricoles, selon la même source.
Concernant l’assainissement, les projets réalisés ont permis de passer d’un taux de raccordement ne dépassant pas les 20% en 1962, à 91% en 2021, le réseau national d’assainissement ayant atteint 47.000 km.
Dessalement de l’eau de mer, la ressource alternative
La réalisation de la sécurité hydrique est l’un des engagements du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune qui a donné des instructions pour la mise en œuvre d’une stratégie efficace, en vue de remédier définitivement au problème d’approvisionnement en eau et assurer la sécurité hydrique au pays.
Lors de la réunion interministérielle du 01 août 2021, l’accent a été mis sur l’élaboration d’une stratégie d’action pour 2024 et 2030, qui repose essentiellement sur la priorisation de la mobilisation de ressources hydriques durables.
Cette stratégie vise à assurer l’approvisionnement des régions côtières et des régions situées à 150 km des stations de dessalement, où est concentrée une population d’une densité équivalente à 80% du total de la population du pays.
Grâce à cette stratégie, le taux d’exploitation des eaux dessalées passera de 17% actuellement à 42% à l’horizon 2024, avec une production équivalente à 1,39 milliards m3/an, entrant dans le cadre d’un système d’approvisionnement de 16 wilayas en eau potable, à partir de 19 stations de dessalement et de 4 stations de dessalement d’eau de mer mono-blocs.
Le taux d’exploitation des eaux dessalées augmentera de 42% pour atteindre 60% à l’horizon 2030, avec une production équivalente à 2 milliards m3/an, entrant dans le cadre d’un système d’approvisionnement de 35 wilayas en eau portable, après l’entrée dans la 2e phase du programme de réalisation de grandes stations de dessalement d’eau de mer, à travers l’inauguration de 6 nouvelles stations avec une capacité de 300.000 m3 par jour chacune.
Source APS