L’Algérie et le Burkina Faso sur la "même longueur d’onde"
L’Algérie et le Burkina Faso sont sur "la même longueur d’onde" concernant les "principes" et les "contours" devant aboutir au règlement de la crise malienne, a indiqué mercredi à Ouagadougou (Burkina Faso) le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
"Je me réjouis de dire que l’Algérie et le Burkina Faso sont sur la même longueur d’onde concernant les principes et les contours de cette solution (à la crise malienne). Nous allons conjuguer nos efforts ensemble, afin de pouvoir véritablement capitaliser cette expérience et rendre notre contribution optimale pour le lancement du dialogue intermalien inclusif", a déclaré M. Lamamra, lors d’un bref point de presse au terme de l’entretien que lui accordé le président burkinabé, Blaise Compaoré.
Il a ajouté que le rôle des deux pays serait de "huiler la mécanique, puisqu’il s’agira d’admettre aux Maliens eux-mêmes de se parler directement et d’envisager les solutions les plus à même de les aider à régler les causes de la crise et de se projeter dans l’avenir, en tant que nation unie, où les droits et les devoirs seront appréciés sur la base de la citoyenneté participative".
M. Lamamra a indiqué que la phase initiale du dialogue intermalien allait débuter le 16 juillet à Alger, en présence des ministres de la région, "ceux qui sont déjà dans le cadre d’un comité de haut niveau de soutien au dialogue intemalien".
"Le président malien a confirmé la présence d’une délégation du gouvernement malienne à cette date (16 juillet), en plus de la délégation des mouvements politico-militaire du Nord-Mali", a assuré le chef de la diplomatie algérienne.
M. Lamamra, qui s’est rendu mardi à Bamako a été reçu par le président malien Ibrahim Boubacar Keita.
Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) avaient signé en juin une plate-forme préliminaire d’entente visant à trouver une solution définitive à la crise malienne et à travers laquelle ils ont réaffirmé le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali".
Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) avaient, de leur côté signé la "Déclaration d'Alger" à travers laquelle ils ont affirmé leur volonté d'£uvrer à la "consolidation de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue inter-malien inclusif".
"Nous sommes là pour aider les Maliens, et il appartient aux Maliens de faire eux-mêmes le travail qu’il faut, qui est un travail du renforcement de la confiance, un travail de développement d’une vision d’avenir, de nature à permettre à ce pays de s’ouvrir à de nouvelles perspectives et de nouveaux horizons", a-t-il dit.
Rappelant l’accord préliminaire d’Ouagadougou signé le 18 juin 2013 par le gouvernement malien et les groupes armées du Nord-Mali, permettant notamment l’organisation d’élections présidentielles, il a indiqué qu’il y avait un "certain nombre d’accords qui ne sont pas encore appliqués".
Pour M. Lamamra, la rencontre d’Alger du 16 juillet sera le "prolongement naturel" de l’accord de Ouagadougou, où il s’agira de "bâtir ces acquis et se laisser guider par les mêmes principes".
"Ce qui s’est fait déjà jusque là à Alger consistait à aider les mouvements à se regrouper autour d’une plate-forme pour faciliter les négociations", a-t-il dit.
"Les documents qui existent sont connus des mouvements, puisque c’est leur propre produit et leur propre consultation", a-t-il indiqué, ajoutant qu’il était aujourd’hui persuadé que "du point de vue psychologique et politique, les conditions sont plus favorables que celles du 18 juin 2013".
"Le 18 juin, il y avait beaucoup d'interrogations, à savoir est ce que les élections allaient avoir lieu. Maintenant c’est acquis, nous avons de bonnes fondations pour aller de l’avant et le Burkina Faso a une expérience inégalable et joue un rôle clé dans le processus qui va s’ouvrir à partir du 16 juillet", a-t-il relevé.
Il a ajouté que l’Algérie n’était pas "seule" dans le règlement de cette crise malienne, précisant qu’il y avait un groupe de médiateurs et de facilitateurs.
"Je peux vous assurer que tout est en train d’être discuté en ce moment", a-t-il affirmé.
Il a indiqué, dans ce sillage, que les consultations entre l’Algérie et le Burkina Faso prouvaient qu’il y avait "absolument une complémentarité pour aider les Maliens à transcender cette conjoncture difficile".
"Nous vous rappelons que la géographie est une donnée déterminante. Le sort du Mali intéresse les deux pays. La sécurité et la stabilité du Mali est indissociable de la sécurité de l’Algérie du Burkina Faso. C’est pour ça que nous ne pouvons pas nous permettre des hésitations et des inhibitions", a-t-il relevé.
M. Lamamra a souligné, par ailleurs, le climat "politique positif" et "l’excellence" des relations entre l’Algérie et le Burkina Faso, ajoutant que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l’a chargé de transmettre à son homologue burkinabé ses sentiments "cordiaux de considération, d’amitié et de respect, ainsi que de développer un certain nombre d’idées concernant les efforts déployés pour aider les frères maliens à aboutir à une sortie de crise, de manière pacifique".
&nb
sp;
sp;
M. Lamamra a été accueilli à son arrivé à l’aéroport d’Ouagadougou par le ministre délégué chargé de la Coopération régionale, Thomas Pale.
Outre son voyage au Mali et au Burkina Faso, M. Lamamra se rendra également au Ghana.
Ce périple s'inscrit dans la tradition de concertation et de coordination établie par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avec ses homologues malien, burkinabé et Ghanéen.