Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a affirmé, lundi à Alger, que le réseau diplomatique algérien “s’acquittera pleinement de son rôle” dans l’accompagnement de la dynamique commerciale et industrielle du pays, pour encourager, notamment, les investissements hors hydrocarbures.
“Le ministère des Affaires étrangères contribuera à la promotion de la production nationale et à l’encouragement des exportations hors hydrocarbures, à travers l’organisation d’évènements économiques et commerciaux dont les foires et les opérations d’organisation, d’accompagnement et d’encadrement des visites des délégations économiques algériennes à l’étranger ou encore de celles des délégations étrangères en Algérie, dans le but de faciliter la communication et la coopération et de prendre connaissance des exigences du marché”, a indiqué M. Boukadoum, à l’ouverture de la Conférence nationale sur les enjeux de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et la stratégie nationale adaptée.
Le ministère compte s’acquitter pleinement de son rôle, en mettant en place un réseau diplomatique pour le soutien et l’accompagnement de la dynamique commerciale et industrielle, a-t-il dit, ajoutant que ce réseau recourra à tous les outils de la diplomatie économique notamment les forums d’affaires en tant que plateforme de rencontre des hommes d’affaires algériens et étrangers, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, ce qui permettra d’optimiser les contrats entre les opérateurs économiques et d’explorer les opportunités de partenariat et d’investissement”.
Le chef de la diplomatie algérienne a fait savoir, en outre, que son département avait renforcé son organigramme par la création de la direction du soutien et de la promotion des échanges économiques, chargée de la promotion des échanges commerciaux internationaux de l’Algérie, en contribuant à la mise en œuvre de la politique de soutien et de promotion des exportations hors hydrocarbures et en favorisant l’accès à l’information et aux analyses économiques en vue d’investir les marchés étrangers.
A cette occasion, M. Boukadoum a appelé les opérateurs économiques et les partenaires à saisir les opportunités offertes par la convention du ZLECAF, qui sera profitable à toutes les parties et repondra aux aspirations du peuple algérien au bien-être, à la prosperité et à l’amélioration du niveau de vie du citoyen algerien.
Mise en place des mécanismes restants pour garantir les intérêts de tous les membres
Concernant la rencontre, le chef de la diplomatie a indiqué que cette conférence revêt une grande importance, vu qu’elle vise à généraliser et à informer davantage les opérateurs économiques nationaux et tous les acteurs activant dans le domaine du commerce et de l’économie sur les concepts et objectifs de la ZLECAF pour leur permettre de tirer profit au maximum des opportunités qu’offre cette région.
La ZLECAf constituera un marché de 3.000 milliards de dollars
M.Boukadoum a insisté sur l’impératif d’un échange de vue et d’un débat autour de l’importance et des avantages de cette région, outre les enjeux qu’impose cet espace commercial pour préparer son lancement, de manière opérationnelle et constructive, en vue d’établir des partenariats innovants et inclusifs et mettre en place des mécanismes de coopération concrets visant à renforcer l’interactivité économique et commerciale dans le continent.
Cet accord, activé par l’Algérie, constitue un saut qualitatif et une référence dans le processus de l’intégration économique et continentale à la faveur de la création de la plus grande Zone de libre-échange dans le monde, avec plus de 1,2 milliard d’habitants et un produit intérieur brut (PIB) global estimé à 2.500 milliards de dollars.
Il aspire également à augmenter la moyenne des échanges interafricains, estimés actuellement à seulement 15%, à 52 % en 2020.
L’Algérie mènera, aux côtés des membres restants de l’Union africaine (UA), les prochaines étapes des négociations pour accélérer la mise en place des mécanismes restants, de façon consensuelle, pour garantir les intérêts de tous les membres, a-t-il souligné.
Concernant la ZLECAF, le ministre a indiqué qu’elle constitue un choix naturel et stratégique pour l’Algérie, car s’inscrivant dans le modèle national économique visant à ériger l’économie nationale en une économie diversifiée, innovante et compétitive en vue d’assurer son intégration dans la chaine mondiale de valeurs, notamment à travers la promotion de la diversification des exportations hors hydrocarbures.
L’Algérie accorde “une grande importance à la coopération avec les pays voisins et aux besoins des pays du Sahel”, partant de sa conviction que son développement durable ne saurait se réaliser sans une interaction avec les pays voisins, a-t-il soutenu.
L’Algérie a œuvré depuis quelques années à développer le réseau des infrastructures de base pour promouvoir le commerce interafricain, en vue d’encourager la coopération et les échanges, à la faveur de la réalisation de plusieurs projets structurels transfrontaliers à même de favoriser la promotion de ses capacités de développement, la circulation des biens et services, la communication, et de réduire les coûts de transport et d’investissement, a rappelé M. Boukadoum.
Il a cité, dans ce sens, la réalisation de la route transsaharienne reliant l’Algérie à six pays et l’autoroute nationale est-ouest, outre la signature en 2009 d’un accord entre l’Algérie, le Niger et le Nigéria pour la réalisation d’un projet de gazoduc et l’installation de câbles de fibres optiques tout au long de cette ligne pour réduire le fossé numérique.
Le lancement effectif de la ZLECAF exige l’adhésion des acteurs dans les domaines du commerce et de l’économie, y compris le secteur privé, les hommes d’affaires, les institutions financières, les services des douanes, les chambres de commerce et les agences nationales de promotion de l’investissement et la société civile.
Le ministre a indiqué que cette rencontre se voulait une occasion propice pour établir des contacts, débattre pour échanger les vues, prendre connaissance des aspirations ainsi qu’à tirer profit des expériences mutuelles et cerner les entraves auxquels les opérateurs économiques sont confrontés, en vue de sortir avec des recommandations et une stratégie adaptée aux défis.