Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a expliqué, samedi, la démarche du gouvernement pour relancer l’économie sur fond de la chute des prix pétroliers et des incertitudes économiques mondiales, tout en insistant sur la rationalisation des dépenses mais sans toucher aux acquis sociaux.
Intervenant aux travaux de la réunion Gouvernement-Walis, le Premier ministre s’est, tout d’abord, exprimé sur les conséquences de la baisse des cours pétroliers sur les finances publiques, en estimant que si les marges de manœuvre budgétaires et financières permettent au pays d’aborder sereinement la situation, cela ne doit pas justifier, pour autant, le “statu quo”.
L’étalement de la baisse des cours pétroliers aura pour conséquences la contraction des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) et l’accroissement de la dette publique interne, a avisé M. Sellal en précisant que la situation est “plus tendue” pour les finances publiques que pour la balance des paiements.
A ce propos, il a réaffirmé que des mesures de réajustement ont été décidées pour rationaliser la dépense publique et mieux maîtriser le commerce extérieur et les flux de capitaux.
Le Premier ministre a même présenté quelques données sur la loi de finances 2016 dont les dépenses globales seront en baisse de près de 9% mais sans entraver les programmes de logement ou les recrutements, tandis que la croissance du PIB escomptée devrait être de 4,6%.
Toutefois, cette nouvelle orientation ne va pas, selon lui, toucher aux acquis sociaux et à la politique de développement économique.
“La conjoncture actuelle est, certes, difficile mais elle offre aussi une excellente opportunité d’introspection et de prise de décisions audacieuses pour construire une nouvelle vision économique et modifier nos modes de fonctionnement et de régulation”, a-t-il soutenu.
“Au lieu et place de l’austérité, nous optons, en Algérie, pour la croissance et la relance économique. Des actions de rationalisation sont et seront menées pour mieux maîtriser les dépenses de l’Etat et elles seront étendues aux collectivités locales dont nous attendons la même discipline dans l’allocation et l’utilisation des deniers publics”, a ajouté le Premier ministre.
L’objectif, a-t-il insisté, est de “faire traverser au navire Algérie cette tempête, en continuant à moderniser notre pays et à le doter d’infrastructures socio-économiques tout en préservant les acquis sociaux et en puisant le moins possible dans notre trésor de famille constitué de nos réserves”.
La diversification de l’économie passe par l’attractivité territoriale
L’une des options majeures sur laquelle M. Sellal a insisté est la promotion de l’investissement national, qu’il soit public ou privé.
Pour ce faire, le gouvernement mise sur l’amélioration de l’attractivité territoriale à travers l’encouragement de l’investissement local afin de diversifier l’économie nationale, fragilisée par sa forte dépendance aux hydrocarbures.
Le Premier ministre a considéré, dans ce sens, que le rôle des autorités locales était “déterminant” dans cette démarche expliquant que les walis étaient particulièrement la “clé de voûte” dans toute action visant à promouvoir l’investissement national.
Mais si les taux d’avancement des projets et la consommation de crédits sont importants, ils ne doivent plus constituer les seuls indicateurs de performance de la gestion locale, a souligné M. Sellal.
Désormais, les walis seront évalués sur les créations d’activités et d’emplois, l’implantation d’investissements et d’entreprises et l’évolution de l’attractivité économique des territoires dont ils ont la responsabilité, a-t-il souligné devant l’ensemble des walis participant à cette rencontre.
Selon lui, la relation entre l’administration locale et l’entrepreneur ne doit pas se limiter à une prestation administrative de délivrance d’autorisations ou d’agréments mais consiste, plutôt, sur la mise en place des dispositifs d’accompagnement continu et où le wali doit s’approcher des potentiels investisseurs et faire la promotion de sa wilaya.
Pour assumer pleinement leur rôle de facilitateur d’investissement, les walis sont tenus de “faire sauter les verrous” qui paralysent les initiatives, notamment la complexité des procédures, les confusions de prérogatives et de missions, les réflexes de passivité ainsi que les comportements bureaucratiques, a-t-il préconisé.
Quant aux domaines prioritaires de développement, il a cité essentiellement l’agriculture, ses industries de transformation, le tourisme, la pétrochimie, les nouvelles technologies de l’information et de la communication ainsi que les énergies renouvelables.