Le roman a dominé, cette année encore, la scène littéraire algérienne, traitant différents thèmes liés à l’histoire, à la politique et à l’amour, suivis d’autres sous-catégories littéraires à l’instar du journal intime ou du récit de voyage.
En 2019, nombreux sont les auteurs qui se sont intéressés à l’histoire, et plus précisément à la glorieuse Révolution nationale, soit en posant des questions ou en tentant de lever le voile sur certains faits et évènements historiques, à l’image de l’écrivain Mohamed Djaâfar dans son ouvrage (en langue arabe) “Ali Lapointe, retrouvez mon assassin”, ou encore Amara Lakhous dans son polar à caractère politico-historique ayant pour titre (en arabe dialectal) “Oiseau de nuit”, dont le récit se déroule en pleine guerre de libération nationale.
Dans son roman-fiction intitulé “Mère des cités”, l’écrivain Mustapha Bouchareb choisit pour cadre une décharge à la Mecque pour mettre à jour les conflits personnels et claniques, tandis qu’Ismaïl Yabrir a préféré, pour sa part, se focaliser sur les dimensions identitaires et l’acceptation de l’autre, mettant en avant la contextualisation historique, dans son roman intitulé (en arabe classique) “Les oiseaux maudits”.
D’autres auteurs ont écrit sur l’Algérie indépendante, à l’exemple de Kaouther Adimi qui tente, à travers son roman “Les petits de Décembre”, d’explorer la société algérienne d’aujourd’hui, en traitant des mauvaises pratiques politiques, de la corruption et de l’abus de pouvoir mais aussi des espérances de la jeunesse. A lire également, le roman “Le quinquagénaire” de Hamid Abdelkader (rédigé en langue arabe), publié aux Editions Barzakh en 2019, ou encore les dernières publications de Samir Kacimi (Salalim Trolard) et Amine Zaoui (El Bach Kateb).
Sur les pas de Sadek Farouk, pour son roman (rédigé en arabe) “L’inhumation en secret réjouit les morts”, Abdelkader Hmida a publié “La triste histoire de Maria Magdalena”, qui se veut une série d’interrogations sur le passé et la métaphysique. Les derniers romans d’Ahmed Tibaoui, Amel Bachiri et Bachir Mefti ont également marqué de leur empreinte l’année littéraire 2019.
La scène littéraire algérienne a été marquée également par la publication par Linda Chouiten, lauréate du Grand prix Assia Djebar 2019, de son roman “Une valse”, et l’inscription d’Abdelwahab Aissaoui, Bachir Mefti, Said Khatibi et Samir Kacimi sur la long-list du Prix international de la fiction arabe (IPAF en anglais).
Les récits historiques et autobiographiques concurrencent les œuvres littéraires
Peut-être que les titres des ouvrages les plus en vue, en 2019, se sont intéressés à l’Histoire, au détriment des œuvres dites littéraires, comme pour l’ouvrage intitulé “Algérie, une autre histoire de l’indépendance”, présenté par Nadjib Sidi Moussa, ou les témoignages de Djilali Leghima dans son récit “L’émigration dans la révolution algérienne, parcours et témoignages”, ou bien le livre de Messaoud Djenass intitulé “De l’Emir Khaled au 1er Novembre 1954”.
Contrairement à l’année écoulée, cette année n’a pas vu la publication, en nombre important, de recueils de poèmes ou de nouvelles, tandis que les récits de voyage ou autobiographiques (journal ou journal intime) ont pu se démarquer et battre en brèche l’hégémonie du roman sur la scène littéraire, à travers la parution d’une série de publications telles que l’ouvrage du romancier et académicien Seddik Ziouani “Mes voyages au pays de la Savane” et le livre d’Idriss Bousekine “Trois années en Russie”.
Une multitude de nouvelles parutions du genre journal ou journal intime a caractérisé la scène littéraire de l’année 2019, traitant du vécu et de la réalité de la société algérienne, à l’instar du livre d’Omar Azradj “le quotidien du Hirak populaire”, ou bien celui de Lounis Benali “L’écriture sur les rives du fleuve” ou encore l’ouvrage collectif de l’association Constantine Taqra, “Notre Hirak est un récit”.
Dans le même sillage, l’année 2019 a vu la parution de quelques titres consacrés à la situation politique de l’Algérie, à l’image du livre “Aux sources du Hirak” de Rachid Sidi Boumediene ou “La révolution du 22 février” de Mahdi Boukhalfa.
En revanche, la critique et la pensée n’ont malheureusement pas bénéficié d’un grand intérêt cette année, qui a connu la parution d’un nombre réduit d’ouvrages, à l’instar de celui de Amer Makhlouf “L’apparent et le non manifeste dans le discours islamique”, de l’ouvrage collectif “Dialogues dans la culture arabe” écrit par le défunt Bachir Rebouh avec la participation d’un nombre d’académiciens et de penseurs, de celui de Kamel Boumenir, ainsi que du “Dictionnaire des études culturelles” de Djamel Belkacem.
Source APS