L’Algérie a officiellement déposé l’instrument de ratification du Traité portant création de l’Agence africaine du médicament, a indiqué jeudi un communiqué du ministère de l’Industrie pharmaceutique.
L’annonce du dépôt a été faite par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, lors de sa participation aux travaux d’une table ronde portant sur l’Agence Africaine du Médicament sous l’intitulé “Vision et Stratégie pour le Continent Africain”, qui s’est tenue mardi dernier, par visioconférence, a précisé la même source.
Organisée à l’initiative de l’Envoyé spécial de l’Union africaine pour l’Agence africaine du médicament, Michel Sidibi, la table ronde a regroupé un panel d’intervenants comprenant notamment la coordinatrice AMRH, AUDA et
NEPAD, Dr Margareth Ndomondo Sigonda, la directrice générale de l’Agence européenne du médicament (EMA), Emer Cooke, ainsi que des ministres de la Santé de la République démocratique du Congo, de l’Egypte et du Cap Vert, a ajouté le communiqué.
Le panel comprenait également un représentant de la Fédération internationale des associations et fabricants pharmaceutiques (IFPMA) et celui de l’Alliance internationale des associations de patients (IAPO) qui ont co-organisé la table ronde.
Lors de son intervention, M. Benbahmed a passé en revue l’évolution du secteur pharmaceutique en Algérie qui comprend actuellement plus d’une centaine d’unités de production, pour un marché du médicament estimé à 4 milliard d’euros couvert à 66% par la production nationale.
“Le taux de croissance de la production nationale a connu un rebond considérable, à la faveur de la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de créer un ministère spécialement dédié au secteur, passant de 50% de couverture de part de marché en 2019 à plus de 66% en 2021”, a rappelé le ministre.
A propos des attentes de l’Algérie concernant l’Agence africaine du médicament, M. Benbahmed a exprimé le souhait de voir cette agence harmoniser, à l’échelle continentale, la règlementation pharmaceutique à travers une harmonisation des systèmes d’enregistrement et une mise à niveau réglementaire dans l’ensemble des pays du continent, assurant que “la création de l’AMA permettra, entre autres, la centralisation de l’enregistrement des médicaments essentiels pour les besoins communs du Continent”.
Il a également exprimé le vœu de voir “l’Agence africaine du médicament jouer un rôle dans la mutualisation des moyens au niveau continental et de prendre en charge l’inspection des sites de production, le renforcement du contrôle-qualité et de la formation à même de booster le recherche et le développement à travers les essais cliniques qui faciliteront l’accès à l’innovation et la création de pôles d’excellence spécialisés dans les domaines de biotechnologie tels que les sérums et vaccins, les antirétroviraux et l’oncologie”.
Evoquant la pandémie du Covid-19 qui a révélé, selon lui, “l’insuffisance continentale en matière de souveraineté sanitaire, puisque les populations africaines sont les populations les moins vaccinées au monde, à l’heure ou l’Algérie ainsi que d’autre pays en Afrique réalisent des projets d’investissement pour produire le vaccin anti-Covid, M. Benbahmed a émis le souhait que l’Agence africaine du médicament puisse jouer un rôle “très important pour promouvoir ce type d’initiatives, les coordonner et les généraliser à d’autres problématiques qui touchent le continent africain”, a-t-on souligné de même source.
Source APS