Les services du FMI, qui viennent d’achever leur mission de consultations de 2021 en Algérie, au titre de l’article IV, ont salué dimanche les mesures introduites par les pouvoirs publics pour réduire les restrictions aux Investissements Directs Etrangers (IDE).
“La mission salue les efforts des autorités pour réduire les restrictions à l’investissement direct étranger et leurs plans de modernisation du cadre juridique de l’investissement et de la concurrence, ce qui contribuerait à diversifier l’économie et réduire sa dépendance aux hydrocarbures et à favoriser l’investissement du secteur privé et la création d’emplois”, ont-ils souligné dans un communiqué de presse.
Le communiqué a été lu lors d’une conférence de presse, animée par visioconférence depuis Washington, par Mme Geneviève Verdier, Cheffe de Division au niveau du département Moyen-Orient et Asie Centrale du Fonds, qui a conduit la mission entre le 13 septembre et le 3 octobre.
La mission a également salué “les annonces récentes concernant des plans de réduction des charges administratives et les réformes à venir pour réduire la vulnérabilité à la corruption”.
Concernant l’économie algérienne, la mission du FMI a avancé qu’une “reprise graduelle est en cours”, avec un “taux de croissance économique projetée à plus de 3% cette année, soutenue par la reprise des prix et de la production des hydrocarbures”.
Cependant, malgré le rebond de l’activité économique et la nette amélioration du solde extérieur en 2021, il reste urgent, estima la mission du Fonds, de “rétablir une stabilité macroéconomique et une marge de manœuvre, tout en protégeant les groupes les plus vulnérables et en soutenant la reprise”.
De l’avis de l’équipe de la mission, la persistance de déficits budgétaires élevés à moyen terme engendrerait “des besoins de financement sans précédent, épuiseraient les réserves de change, et présenterait des risques pour l’inflation, la stabilité financière et le bilan de la banque centrale”.
Pour y faire face, la mission recommande “un ensemble complet et cohérent de politiques budgétaire, monétaire, et du taux de change” afin de réduire les vulnérabilités de l’économie algérienne.
Un “ajustement budgétaire général”, qui donne en même temps la priorité aux mesures de protection des plus vulnérables, devrait être entamé en 2022 et s’échelonner sur plusieurs années pour maintenir la viabilité de la dette, ont suggéré les experts du FMI.
Quant au financement monétaire, il “devrait être interdit” afin d’endiguer l’augmentation de l’inflation et l’épuisement rapide des réserves de change, selon la mission qui a recommandé “une diversification des sources de financement budgétaire y compris à travers le recours à l’emprunt extérieur”.
Une “plus grande flexibilité du taux de change” contribuera, selon elle, à renforcer la résilience de l’économie aux chocs externes et un resserrement de la politique monétaire permettra d’endiguer les pressions inflationnistes.
L’application de la loi organique relative aux lois de finances constitue une étape importante dans l’amélioration de la gouvernance budgétaire, selon la mission.
Il est à souligner que les communiqués de presse de fin de mission expriment les avis des services du FMI ayant réalisé les consultations et ne correspondent pas forcément à ceux du conseil d’administration du FMI. A partir des conclusions préliminaires de la mission, les services du FMI établiront un rapport qui sera présenté au conseil d’administration du Fonds.
Source APS