Pour parer à la décrépitude des monuments ancestraux d’une grande valeur historique culturelle et touristique dans la wilaya de Ghardaïa, quatre projets de restauration et de réhabilitation viennent d’être relancés après avoir bénéficié de la levée de gel, a révélé mardi à l’APS le directeur de la culture et des arts par Intérim de la wilaya.
Inscrits en 2014 avant d’être gelés dans le cadre des mesures d’austérité prises par les pouvoirs publics, pour un coût global de près de 50 millions DA, ces projets portent sur la réhabilitation et la restauration du système ancestral de partage des eaux au lieu-dit “Litemza”, de la mosquée “Al-khafiane” dans la commune de Ghardaïa, de la séguia Sidi-Slimane et le Ksar de Métlili dans la commune de Métlili ainsi que la clôture et les portes du ksar de Daya Ben-Dahoua, a détaillé Mohamed Alouani.
Le programme de restauration et de réhabilitation de ces monuments ancestraux et historiques s’inscrit dans le cadre des efforts visant la préservation du patrimoine historique et culturel oasien omniprésent dans la vallée du M’zab, ainsi que la promotion touristique de la région et le traitement du bâti menaçant ruine dans les ksour de Métlili et Daya ben Dahoua, a-t-il fait savoir.
Ces actions décidées en étroite collaboration avec des acteurs de la société civile visent en premier lieu à valoriser le patrimoine matériel et immatériel de la région de Ghardaïa, dans toute sa diversité, et la rendre plus attractive pour la mise en place d’un développement touristique durable, a-t-il souligné.
Le souci des acteurs de la culture à Ghardaïa est de valoriser le style architectural singulier légué par les aïeux dans la région du M’zab, classée patrimoine universel en 1982 par l’Unesco, ainsi que la richesse artistique et culturel exceptionnelle de cette contrée.
Véritable musée à ciel ouvert, la pentapole du M’zab avec ses cinq ksour et son bâti traditionnel considéré comme des chefs-d’œuvre architecturaux uniques, ingénieusement conçus sous forme d’amphithéâtre épousant le site rocailleux, et serpentée par une vallée prisée par les touristes, suscite un intérêt particulier des spécialistes, chercheurs, universitaires et autres étudiants en architecture et urbanisme.
Ce précieux patrimoine architectural a subi plusieurs actions en matière de réhabilitation et de revalorisation, après une lente décrépitude liée aux aléas du temps (érosion, vieillissement, inondation, etc).
Parmi la richesse patrimoniale, les ksour en premier lieu, les mosquées et autres monuments funéraires ainsi que les ouvrages hydrauliques ancestraux se trouvant dans les palmeraies et les lits d’oueds tels les puits traditionnels, les puits capteurs d’eau pluviale ainsi que le système de partage des eaux.
Plusieurs monuments historiques et espaces religieux, des maisons remparts sur la façade et des fortifications les cinq ksour existant dans la vallée du M’zab (Béni-Isguen, Bounoura, El-Atteuf, Mélika et Ghardaïa), témoins d’une civilisation architecturale atypique et d’un passé historique séculaire, ont bénéficié d’une opération de restauration en 2015 signale-t-on.
L’objectif est la valorisation de cet héritage historique témoignant du génie de l’homme des oasis dans la construction avec des matériaux locaux (pierre et chaux) ainsi que la gestion des ressources hydriques et la préservation d’un équilibre entre ce patrimoine construit ancestral et celui naturel les palmeraies.
Par cette opération de revitalisation, les ksour du M’zab retrouveront leur véritable parure, leur rayonnement d’antan et leur aspect esthétique, afin que ce patrimoine national classé “Secteur Sauvegardé” en 2005 par décret exécutif N 05/209, serve de levier pour la promotion du tourisme, notamment culturel au niveau de la région.
Pour les responsables locaux, la restauration et la rénovation du patrimoine matériel de la région vise à booster l’activité touristique et valoriser l’artisanat local, avec la diversité exceptionnelle des sites et de monuments historiques, et faire de ces segments un des points forts d’un tourisme culturel attractif, respectueux de l’environnement.
Source APS