La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji a affirmé, lundi au Palais de la Culture Moufdi Zakaria à Alger, à l’occasion du lancement officiel des festivités du mois du Patrimoine (18 avril-18 mai), que “le patrimoine culturel, matériel et immatériel, représente une forteresse de la mémoire populaire et requiert aujourd’hui plus que jamais davantage de protection et de valorisation”.
La ministre intervenait à l’ouverture des travaux d’une journée d’étude sur la protection du patrimoine, placée sous le thème « Protection du patrimoine immatériel et enjeux identitaires”, en présence de nombre de membres du gouvernement ainsi que de représentants de certains départements ministériels et des corps de sécurité.
Dans son allocution, Mme. Mouloudji a considéré que ce patrimoine, qui “n’a pas encore atteint le véritable statut qu’il mérite”, doit “être revitalisé, préservé et protégé à travers sa collection et son répertoriage, avant de le passer à l’étude et à l’analyse”.
La ministre a relevé “la responsabilité de tous, individus, Etat et chercheurs dans la protection de ce patrimoine”, jugeant indispensable à ce propos “de reconsidérer les politiques menées en matière de préservation du patrimoine et de développement des pratiques scientifiques garantissant sa protection”.
Elle a également évoqué les efforts déployés par l’Algérie dans ce domaine, notamment le classement de huit biens culturels immatériels depuis 2008, et le dépôt de trois autres dossiers auprès de l’UNESCO.
Par ailleurs, Mme. Mouloudji a passé en revue “les efforts fournis par le ministère et les établissements de recherche en vue de préparer de nombreux dossiers à présenter à l’UNESCO, dont un dossier sur les habits traditionnels algériens”.
A ce propos, elle a rappelé “l’élaboration d’une base de données pour l’inventaire du patrimoine culturel immatériel”, d’autant que le secteur mise aujourd’hui sur une approche inscrite dans le cadre d’une “stratégie prospective donnant lieu à des résultats scientifiques”.
Elle a également annoncé que parallèlement à la Journée du savoir, “il a été procédé à la levée de gel sur huit projets dans la ville de Constantine, qui concernent le suivi de la rénovation des bâtisses uniques, dont Dar Daikha, la maison du cheikh Abdelhamid Ben Badis et son imprimerie, à la rénovation des hôtels, des hammams traditionnels, de l’école d’El Kettania et des zaouïas, ainsi qu’au suivi de l’équipement du Musée national El Hadji Ahmed Bey.
Les travaux de la journée d’étude sur le patrimoine immatériel placée sous le thème “Protection du patrimoine matériel et défis de l’identité” et qui ont été animés par des experts et des chercheurs dans le domaine du patrimoine et des enseignants universitaires, ont abordé plusieurs aspects relatifs à la préservation et à la sauvegarde du patrimoine culturel.
Certaines interventions ont également abordé des questions relatives à la sauvegarde et à la préservation du patrimoine.
Dr Senouci Saliha a mis en avant dans son intervention intitulée “mécanismes et moyens de préservation du patrimoine immatériel”, l’importance de protéger le patrimoine culturel immatériel, la nécessité de l’archiver et de la publier de magazines périodiques qui s’intéressent au sujet, en vue de sortir les éléments de ce patrimoine du caractère local.
Mme Senouci a également abordé l’importance de la formation, proposant l’organisation de sessions de formation, en vue d’étudier les procédés de collecte et de préservation de ce legs avec la participation de tous les acteurs.
Les intervenants à cette conférence ont souligné l’importance des archives, en vue de vulgariser ce legs ancien et diversifié que possède l’Algérie, la nécessité d’appuyer la formation dans toutes les spécialités et d’intégrer ce patrimoine dans les programmes d’enseignement dans les écoles algériennes.
Ils ont également appelé à la création d’un établissement indépendant propre au patrimoine.
Parmi les questions ayant été abordées, figurent celles relatives à l’élaboration des dossiers relatifs à la préservation et à la conservation du patrimoine, tout en proposant son classement, et ce, en mettant en avant la mise en place d’une stratégie dans l’élaboration des dossiers et en accordant un intérêt à l’impact de ces classements.
Les participants ont également valorisé tous les efforts qui sont fournis pour la préservation de ce legs culturel.
Source APS