Plus de 3500 sites sahariens mis au jour
Plus de 3500 sites archéologiques sahariens ont été "localisés", "balisés" et "mis hors de danger" suite à une opération d'archéologie préventive dans les régions de Reggane et de Tadmaït (Adrar), a-t-on appris auprès du directeur du Centre national de recherche archéologique (Cnra), Farid Ighilahriz.
Menée en partenariat avec des groupes pétroliers afin de préserver le potentiel archéologique de ces zones, l'opération a permis de localiser 3188 sites à Tadmaït et 530 autres à Reggane, "désormais préservés de tout dommage provoqué par les travaux de prospection sismique ou d'aménagement".
Les sites localisés sont des "lieux d'occupation humaine" -qui remontent à la préhistoire, à des périodes ou l'homme était chasseur, cueilleur, puis producteur avec la domestication des animaux- et des "monuments funéraires d'âge protohistorique" de différentes formes et dimensions, a indiqué le directeur du Cnra.
Cette opération a été menée par des archéologues du Cnra, ayant déjà travaillé sur les fouilles préventives à Alger (station de métro de la Place des martyrs) et des archéologues plus expérimentés en matière d'archéologie saharienne où les vestiges se trouvent toujours en surface et non protégés par la terre ou les sédiments, ajoute-t-il.
Les données recueillies sur site iront, après interprétation, enrichir les banques de données du parc culturel du Touat-Gourara Tidikelt et compléter les connaissances scientifiques sur le peuplement préhistorique et protohistorique de ces régions.
Des sites déjà fouillés et les objets qui y ont été récupérés sont actuellement étudiés, en attendant la "seconde phase de l'opération" destinée à préserver ces sites lors de la réalisation des projets (bases de vie, routes, aéroports…)", explique-t-il.
Le directeur du Cnra a, par ailleurs, émis le souhait de "généraliser" ce partenariat en l'élargissant aux Travaux publics et à la Construction, en vue de faciliter l' "intervention des archéologues en amont" des travaux et éviter les dommages causés aux vestiges par les véhicules et les engins.
Selon son directeur, le Cnra prévoit, dans le courant de l'année, la mise en place de "stations expérimentales régionales" (annexes locales), avec une grande "autonomie d'intervention" permettant un meilleur déploiement des archéologues, et la création d'une "entité spécialisée" dans la prévention.