Contrairement à la majorité des secteurs économiques, le secteur agricole en Algérie semble échapper aux affres de la crise sanitaire mondiale du coronavirus qui a marqué l’année 2020, avec un rebondissement important de la production et même des perspectives à l’exportation.
En plein crise, la production agricole a pu dépasser l’équivalent de 25 milliards de dollars, contre 23 milliards usd durant la campagne agricole précédente.
Grâce à ses ressources humaines et ses potentialités naturelles inestimables, l’agriculture a ainsi fait ses preuves en tant que secteur stratégique capable d’assurer la sécurité alimentaire du pays, même dans les moments les plus difficiles.
Les agriculteurs, éleveurs et aviculteurs ont même fait preuve d’un élan de solidarité envers les régions touchées par le confinement sanitaire, démontrant ainsi l’aspect social et humanitaire de ce secteur.
Outre la crise du covid-19, l’agriculture a également pu surmonter, grâce à l’extension de l’irrigation d’appoint, le problème du stresse hydrique qui a prévalu presque tout au long de cette année agricole.
En effet, cette technique salutaire a permis à l’Algérie d’augmenter ses rendements, notamment pour les cultures de blé, en dépit du manque des ressources hydriques. Dans certaines régions céréalières, le rendement de blé dur à l’hectare avait atteint jusqu’à 60 quintaux, selon le ministre du secteur, M. Abdelhamid Hemdani, qui table sur une production de 71 millions de quintaux de blé dans un avenir proche, grâce à l’extension des surfaces irriguées.
Ainsi, et avec la conjoncture économique mondiale, marquée par la chute des prix du pétrole, les pouvoirs publics misent plus que jamais sur ce secteur incontournable qui leur permettrait de diversifier l’économie nationale et équilibrer la balance du commerce extérieur.
La stratégie agricole telle qu’annoncée par les responsable du secteur se focalise fondamentalement sur le développement des filières stratégiques notamment le blé tendre, le maïs, les cultures sucrières et les oléagineux qui constituent toujours l’essentiel des importations nationales en produit alimentaire.
Aussi, la relance de ces produits phares permettra de réduire substantiellement la facture alimentaire du pays qui dépasse souvent les 10 milliards de dollars.
Pour atteindre cet objectif, l’Etat entend encourager les investissements dans ces créneaux phares et procéder à l’extension de ces cultures notamment dans les zones reculées, à travers des mesures incitatives.
A cet effet un office de développement de l’agriculture saharienne des cultures stratégiques et agro-industriel a été créé en 2020 pour accompagner les investisseurs désireux de travailler dans le sud.
Par ailleurs, l’Algérie s’oriente de plus en plus vers une agriculture intelligente et résiliente au changement climatique, une agriculture durable qui prend en considération la donne environnementale en maintenant l’équilibre des écosystèmes des différentes régions.
Cette nouvelle approche qui implique les instituts de recherche et les universitaires dans le monde agricole a également permis, en 2020, de développer davantage le segment de semences afin d’avoir des variétés de produits agricoles adaptés au déficit des ressources hydriques qui constitue l’un des contraintes du secteur.
En 2020, Il a été également question de promouvoir l’exploitation rationnelle des terres et de la ressources hydriques, de lutter contre le gaspillage par une bonne gestion des excédents de production, notamment à travers le développement des infrastructures de stockage et les outils de transformation.
A cet effet, le secteur a annoncé l’élaboration d’une cartographie agricole et des pôles de production selon la vocation spécifique à chaque région.
L’année 2020 a été, en outre, distinguée par la plantation de plus de 11,5 millions d’arbres dans le cadre de la mise en œuvre du programme national de reboisement.
L’autre événement qui a marqué l’année qui s’achève est l’annonce d’un projet de création d’une nouvelle banque dédiée exclusivement au financement des agriculteurs.
Source APS