La chanteuse de Fado Maria Emilia a animé mercredi à Alger un concert, devant un public recueilli, venu apprécier un registre de chansons émanant des quartiers populaires portugais pour atteindre par la suite la dimension du chant national.
Le public relativement nombreux de la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth (Oref), a été convié à une randonnée onirique conduite, près d’une heure et demie de temps, par Maria Emilia et son trio acoustique, dans une prestation empreinte de nostalgie, organisée dans le cadre du 19e Festival culturel européen, ouvert le 26 avril dernier sous l’intitulé, “Les couleurs de l’Europe”.
Dans la solennité du moment, vingt pièces ont été étalées par la chanteuse à la voix suave, soutenue par Sandro Costa à la guitare portugaise (sorte de mandoline à six cordes avec une caisse plus grande et légèrement arrondie), Carlos Manuel Proença à la guitare d’accompagnement et Francisco Gaspar à la guitare basse, qui ont brillé de maîtrise et de technique.
La cantatrice portugaise a entonné entre autres pièces, “Fado Acacio”, “Fado Proença”, “Ai Maria”, “Chinelas da Mouraria”, “Sem Razao”, “Lavana no Rio”, “Fui Ao Baile”, “Sambras da Madrugada”, “Sou um Fado Desta Idade”,”Fado Minor”,”Fadi Vaninha” et “Casa de Fado”, dans des atmosphères relevées, alternant douceur et esprit festif.
La fadiste, chantant la mélancolie, la romance, la nostalgie du passé, la folie du jeune âge et le mensonge en amour, entre autres, a créé de l’entrain, invitant l’assistance, essentiellement composée de la communauté portugaise établie à Alger, à reprendre les refrains dans une ambiance conviviale.
Dans des cadences à deux ou à quatre temps, les instrumentistes ont livré une prestation remarquable, marquée par une harmonisation pleine, à travers l’accompagnement en accords, rendus par les arpèges, la rythmique ou les placages de Carlos Manuel Proença, les solos mélodiques joués en trémolo (technique de jeu consistant à faire trembler chaque note jouée dans un solo), de Sandro Costa et la densité des points de basse rythmés, exécutés par Francisco Gaspar.
En présence du chef de la délégation de l’Union européenne en Algérie, John O’Rourke et de l’ambassadeur du Portugal en Algérie, Carlos Oliveira, ainsi que les représentants de différentes missions diplomatiques accréditées en Algérie, Maria Emilia a enchanté le public présent, lui faisant part de son “bonheur de chanter pour le public algérois”.
Pour la première fois en Algérie, Maria Emilia prépare son premier album qui sera prêt, selon son agent, durant le “dernier trimestre de 2018”.
Le 19e Festival culturel européen se poursuit jusqu’au 13 mai à Alger, Annaba, Constantine, Tlemcen et Oran avec au programme des projections de films, des spectacles de musique, de danse et autres animations.
Une vingtaine de pays européens participent à ce rendez-vous annuel organisé depuis 2000 par la délégation de l’UE en Algérie.